C’est dans le bar de ses parents en Gaspésie qu’Isabelle Boulay a grandi avec les grands interprètes et les chansons intemporelles du répertoire français. Amoureuse des chansons, des mots, elle n’a de cesse d’éclairer de sa voix lumineuse et chaleureuse certaines d’entre elles sur ses albums ou lors de ses concerts. À l’aube de son album consacré à Alain Bashung, découvrez quelles reprises cette grande dame a fait tout au long de sa carrière.
Isabelle Boulay, une amoureuse de la chanson française
Sur scène comme en studio, Isabelle Boulay chante régulièrement des chansons qui l’ont inspirée jeune. Plusieurs artistes font partie de son panthéon musical personnel, des mentors ou des artistes qu’elle admire.
Serge Reggiani
Il y a comme ça des pères spirituels dans une vie. Pour Isabelle Boulay, c’est Serge Reggiani, un artiste qu’elle reprend sur scène à chacun de ses tours de chant. Quelques années avant la mort de Serge, Isabelle Boulay a partagé de nombreux moments en concert avec lui. Une amitié artistique et une amitié tout court s’est créée, l’amenant à consacrer un album entier à Reggiani (Merci Serge Reggiani) symbolisant cette complicité d’antan.
Francis Cabrel
Elle a aussi longtemps fait les premières parties de Francis Cabrel à ses débuts, l’artiste l’ayant pris sous son aile. En amatrice de folk et country, Isabelle Boulay ne manque jamais d’interpréter une chanson du répertoire de Cabrel dans ses concerts. Répondez-moi, C’était l’hiver, ou Hors saison sur l’album Chansons pour les mois d’hiver, Cabrel fait partie intégrante de la vie d’Isabelle, presque un mentor.
Charles Aznavour
Quand on aime la chanson française comme Isabelle Boulay l’aime, le nom de Charles Aznavour fait partie des artistes références dont l’opiniâtreté fait exemple. Une légende avec qui elle a partagé non seulement la scène en Arménie, mais aussi un morceau, Quand tu m’aimes sur l’album Aznavour 2000, en unissant leurs voix. Isabelle a commencé à chanter Aznavour à 16 ans, lui rendre hommage lors de ses propres spectacles est une évidence.
On peut citer aussi d’autres géants qu’Isabelle a interprétés : Jacques Brel (Amsterdam), Gilbert Bécaud (Et maintenant), Léo Ferré (Avec le temps) sur l’album Au moment d’être à vous ou Bernard Lavilliers (Les mains d’or) sur l’album En vérité. Peu de femmes sont chantées par Isabelle Boulay mais on peut nommer Edith Piaf, Françoise Hardy (L’amitié) sur l’album Chansons pour les mois d’hiver ou Nana Mouskouri (Coucouroucoucou Paloma) sur l’album Nos lendemains.
Les chevaux du plaisir : un album ambitieux consacré à Alain Bashung
Si certains albums de reprises ont quelquefois une odeur de coup marketing, celui sur Alain Bashung ne peut être qualifié comme tel tant les deux artistes semblent à mille lieues artistiquement parlant. Et pourtant !
C’est pendant la pandémie qu’est née l’idée de cet album. Privée de scène, là où l’artiste peut laisser aller les chevaux, être au plus proche d’une certaine liberté, elle a mûrement réfléchi à la route à prendre en tant qu’artiste. Quel répertoire serait d’une exigence ultime pour elle ? Courtiser le répertoire d’un tel artiste avait déjà trotté dans sa tête mais elle n’osait pas, se disait que ce n’était pas pour elle, ni pour personne d’ailleurs (seul Bashung pouvait interpréter Bashung). Malgré l’envie forte, des doutes planaient encore et encore, notamment sur la pertinence de Boulay en tant qu’interprète. Comment parler le Bashung ? Le Bashung, c’est un langage extrêmement particulier, une rythmique.
Jean Fauque, un des auteurs de Bashung, semble enthousiaste, soulignant : « j’ai toujours rêvé d’un album de quelques-unes de ses chansons réinterprétées par une femme, tant elles semblent avoir été écrites pour elles. Par elles. Parlant d’elles. Et voici qu’aujourd’hui, cette envie prend vie, et de si belle manière, si touchante.«
Album ambitieux, courageux (Les chevaux du plaisir), Isabelle Boulay réussit à s’approprier le répertoire de Bashung en apportant sa touche féminine et la fougue peu connue qui l’anime. Une curiosité qui pourrait bien vous surprendre. Rendez-vous le 17 mars.