De l’antiquité aux monarchies d’aujourd’hui, les rois et reines ne cessent d’inspirer les scénaristes qui leur ont dédié des séries en tous genres. Cette fascination souvent critique de la royauté et du pouvoir nous a donné nombre de chefs-d’œuvre. A l’occasion de la sortie de Becoming Elizabeth, voilà 15 séries royales pour pénétrer dans les coulisses de cours aussi diverses que captivantes.
The Crown – créée par Peter Morgan
Equilibre parfait entre historicité et romantisation, vision au long cours du règne d’Elizabeth II avec sauts temporels et changements de casting toutes les deux saisons, budget pharamineux, parfum de scandale… The Crown est un grand carton de Netflix. Sa vision incisive du pouvoir royal ne prend jamais le pas sur la sensibilité des personnages. L’écriture en slowburn de Peter Morgan autorise une structure de chaque saison, mais aussi de la série entière, savamment construite.
Pour en savoir plus : les personnages principaux de The Crown
Les Tudors – créée par Michael Hirst
La vie politique et privée du fameux Henry VIII (Jonathan Rhys-Meyers) sous le filtre du soap royal. Michael Hirst (Vikings) dégaine le cocktail habituel sexe-violence-décors fastueux, mais y insuffle l’intensité de personnages très hauts en couleur au rythme d’un règne sanglant. Les Tudors demeurent une preuve brillante du savoir-faire britannique en matière de séries historiques, une spécialité de la Grande Île.
Les Rois Maudits – créée par Marcel Jullian
Fleuron de la série française historique, Les Rois Maudits est une adaptation magistrale de la saga éponyme de Maurice Druon. Sans budget mais avec la fine fleur du théâtre français de l’époque, le scénariste Marcel Jullian et le réalisateur Claude Barma assument le théâtre filmé et retracent 25 ans d’Histoire de France côté cour. De la Malédiction des Templiers au début de la Guerre de Cent ans, la série possède un sens du thriller politique constamment brillant. D’après George R.R. Martin, l’influence principale de Game of Thrones !
Game of Thrones – créée par David Benioff & D.B. Weiss
Impossible de passer à côté du phénomène des années 2010. Avec un sens de l’épique rarement égalé, David Benioff et D.B. Weiss offrent à la saga de fantasy de George R.R. Martin une adaptation généreuse, à grande échelle, remplie à ras-bord de scènes cultes. Game of Thrones se lit et se voit comme une passionnante, souvent choquante, vision des arcanes du pouvoir royal et de l’appétit qu’il engendre chez les humains, aux conséquences dévastatrices. Une superbe tragédie déguisée en blockbuster.
Pour en savoir plus : L’Instant Point Pop à la Fnac : Game of Thrones, la série de la décennie ?
Lady Oscar – créée par Yoshimi Shinozaki
D’après un fameux shōjo de Riyoko Ikeda, Lady Oscar constitue un sommet d’anime historique prenant place pendant les dernières années de Louis XVI. L’histoire magnifique, enflammée, dramatique de Oscar François de Jarjayes, femme travestie en garde royale, a bercé toute la génération X. Mais le romanesque débordant et les virages tragiques de La Rose de Versailles demeurent intemporels.
Versailles – créée par David Wolstencroft & Simon Mirren
La royauté française inspire les créateurs étrangers. Fiction franco-canadienne au casting et aux scénaristes britanniques, Versailles ne s’embarrasse d’aucune précision historique mais bénéficie de l’ambition de David Wolstencroft et Simon Mirren (MI-5). Les auteurs parviennent à nous captiver à coup d’intrigues et de visuels spectaculaires. Quality TV en partie made in France !
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The Great – créée par Tony McNamara
Autoproclamée « anti-historique », The Great propose une version très irrévérencieuse de la vie de Catherine II de Russie (Elle Fanning) et de son mari Pierre III (Nicholas Hoult). Oscillant sans cesse de la dramédie au pastiche, avec de bonnes senteurs d’humour noir, Tony McNamara se rit des conventions historiques. Le créateur transforme ainsi ses personnages en fauteurs de troubles allumés, à l’égoïsme jouissif.
Kaamelott – créée par Alexandre Astier
La série française la plus populaire d’aujourd’hui reste inépuisable. D’abord parodie à l’eau lourde des chevaliers de la Table Ronde, Kaamelott s’est muée en une redoutable dramédie où la face sombre des personnages cohabite avec des fulgurances d’imbécilité hilarantes. Réservoir infini de vannes et de mots d’auteur, Alexandre Astier raconte en creux le fardeau du pouvoir sur un Roi Arthur n’ayant pas choisi sa destinée, condamné à subir revers après revers. Hilarante et profonde.
Pour en savoir plus : les personnages principaux de Kaamelott
Atlantic Crossing – créée par Alexander Elk
Série royale atypique car se concentrant sur la fuite de la famille royale de Norvège aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale, Atlantic Crossing change la manière de raconter l’histoire des grandes familles royales. Dans ce drama sans glamour mais visuellement impressionnant, rude, et pourtant si humain, Alexander Elk conte une histoire peu connue mais émotionnellement enrichissante.
Victoria – créée par Daisy Goodwin
Les premières années du règne de la Reine Victoria (Jenna Coleman) et de son mariage avec le Prince Albert. Victoria s’immisce dans l’intimité du couple pour mieux exposer comment les exigences de la politique influent sur leur ménage et vice-versa. L’écriture romantique de Daisy Goodwin évite les pièges du soap avec sensibilité.
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Moi Claude empereur – créée par Jack Pulman, Martin Lisemore, Joan Sullivan, Herbert Wise
Réponse aux Rois Maudits, Moi Claude empereur laisse libre cours à son prestigieux cast de nous immerger dans les conflits sans nombre de la maison de l’empereur romain Claude (Derek Jacobi). Point de spectaculaire dans I, Claudius, mais une tension permanente dans les couloirs des palais où se trame tout le destin du jeune Empire romain. Jack Pulman nous saisit par cette partie d’échecs à longue portée et nous offre une superbe vision humaniste du stoïque et fataliste empereur.
The Hollow Crown – créée par Rupert Goold, Ben Power, Richard Eyre, Dominic Cooke
Qui de mieux que Shakespeare pour disserter sur le pouvoir, ses rois plus ou moins fous, ses conséquences et tourments ? Anthologie regroupant 7 pièces historiques du barde, servie par les plus grands comédiens britanniques (Ben Whishaw, Benedict Cumberbatch, Jeremy Irons, Judi Dench, Michelle Dockery…), The Hollow Crown restitue toute la puissance des drames royaux de Shakespeare, avec ses répliques entrées dans le patrimoine littéraire de Mother England.
Dans l’ombre des Tudors – créée par Peter Straughan
Contrairement aux autres Tudors, Peter Straughan se focalise sur l’ascension de Thomas Cromwell, le conseiller d’Henry VIII. Personnage fascinant, voguant entre idéalisme et pragmatisme, parfois généreux parfois cruel, Cromwell est l’âme de Dans l’ombre des Tudors (Wolf Hall en VO). Il y tricote à sa manière l’un des plus fameux règnes de l’histoire de l’humanité. Un drama documenté et prenant, transcendé par la sublime mise en scène de Peter Kominsky.
The Last Kingdom – créée par Stephen Butchard
Un demi-siècle d’histoires saxonnes contant la naissance de la nation d’Angleterre face aux invasions danoises. The Last Kingdom est un modèle absolu de série « royale », saturée de dilemmes politiques, de personnages grandioses dans leur ombre comme dans leur lumière, et du fracas des batailles. Stephen Butchard adapte l’énorme saga de Bernhard Cornwell et en tire l’une des plus grandes séries historiques modernes.
Becoming Elizabeth – créée par Anya Reiss
Centré sur la jeunesse d’Elizabeth Tudor, Becoming Elizabeth narre comment La Reine Vierge dut très jeune maîtriser les exigences du pouvoir pour défaire ses opposants et réclamer son trône. Anya Reiss célèbre les noces de la série historico-royale et du roman d’apprentissage pervers et violent.
