Depuis Bad Boys en 1995, le réalisateur américain a pris du galon. Explosions à profusion, courses-poursuites en voiture, en hélicoptère, de toutes les manières possibles… mais pas que. C’est surtout dans les films d’action vintage et d’anticipation qu’il excelle finalement le mieux. Tour d’horizon de sa filmographie à l’occasion de la sortie de son dernier film, Ambulance.
Bad Boys
1995
Michael Bay annonce déjà la couleur avec ce premier duo, si l’un tombe, les deux tomberont. Dans la grande majorité de ses films, tout se joue au moins à deux, voir trois si l’on inclut le méchant. Deux personnalités bien tranchées, celui qui fait rire, insouciant et celui qui est plus rationnel. Et avec Bad Boys, le ton est donné. Sur le papier, l’histoire est toujours simple. Il s’agit ici de deux policiers de Miami qui doivent ensemble élucider une affaire de braquage. Mais c’est la dynamique qu’il installe entre les personnages qui fait finalement le film. Un duo incontournable, celui de Martin Lawrence et Will Smith, devenus figures culte depuis leur rencontre il y a maintenant 27 ans.
The Rock
1996
Très bon film d’action qui combine ce qui se fait de mieux des années 90, The Rock, nous emmène tout droit sur l’ile d’Alcatraz en très bonne compagnie. Sean Connery que l’on ne présente plus, y joue celui qui s’est déjà enfui de la prison. Il doit y retourner avec Nicolas Cage (quand ses choix de films étaient encore bien choisis) expert en armes chimiques, afin de contrer Ed Harris, Général de l’armée américaine, bien décidé à propager un gaz mortel sur toute la baie de San Francisco. Un thriller d’époque qui aujourd’hui a gardé son charme d’antan. Un face à face comme on les aime, bien rythmé avec de bons rebondissements. Michael Bay frappe déjà fort, et commence à s’approprier un style au rythme effréné qui va caractériser l’intégralité de sa carrière.
Armageddon
1998
L’un de des plus gros succès qui m’échappe et pourtant, Armageddon c’est la rencontre entre Ben Affleck et Bruce Willis, encore un duo, respectivement le compagnon et le père de Liv Tyler. Une rivalité évidente qui se fera vite oublier lorsque l’avenir du monde sera en jeu. En effet, un astéroïde menace la terre, à moins que ces deux hommes, se retrouvent dans l’espace, envoyés par la Nasa pour mettre un terme à leur désaccord et trouvent la solution pour sauver l’humanité. Un blockbuster typique de la génération 1990 avec cette puissance américaine, héros dans l’âme, prêt à tout. Un pur concentré d’action, de bonne morale, et l’un des cartons les plus populaires qui aujourd’hui est noté comme une référence du genre.
Pearl Harbor
2001
Autre grosse production et succès qui m’échappe également, Pearl Harbor reprend la même mécanique de film que Armageddon. On y suit bien évidemment des soldats envoyés au front, pendant que l’attaque japonaise sur la base navale américaine fait son œuvre. Mais c’est encore une fois le trio, une femme (Kate Beckinsale) et deux hommes (Ben Affleck et Josh Hartnett) qui sont au cœur de l’histoire. Deux amoureux transits d’une même femme, et il est vrai qu’en ces temps incertains, seul l’amour prime. Misant sur la romance plutôt que le réalisme de cette guerre, Michael Bay donne sa version, aussi explosive que romancée des événements. Un blockbuster très maladroit, qui ne l’empêcha pas de cartonner au box-office.
The Island
2005
Très inspiré de Bienvenue à Gattaca (1998), The Island n’en reste pas moins le meilleur film de Michael Bay à ce jour. Un grand film d’anticipation qui joue sur la génétique et sur un futur utopique dans lesquels Scarlett Johansson et Ewan McGregor ne sont que des pions à disposition de l’élite. On y suit le parcours d’une centaine, voir de milliers de participants enfermés dans un complexe similaire à un bunker, et prêts à tout pour survivre tandis que l’apocalypse à tout ravagé à l’extérieur. Du moins c’est ce qu’on leur vend, et pour les consoler de leur isolement, chaque semaine est tiré au sort le grand gagnant de la loterie, avec pour lot un voyage sur cette fameuse island. Mais lorsque la vérité est enfin dévoilée, le spectacle commence. D’une grande beauté et d’une grande efficacité, ce thriller d’anticipation, qui change vraiment de ce qu’il fait d’habitude reste peu connu ou sous-estimé dans sa filmographie et c’est bien dommage.
Transformers
2007 – 2017
On continue avec la saga Transformers : Transformers (2007), Transformers 2, la revanche (2009), Transformers 3, la face cachée de la lune(2011). Une première trilogie qui propulse au rang de super star Shia Laboeuf et Megan fox dans le rôle des sauveurs de l’humanité, thème cher au réalisateur. Michael Bay s’impose aux yeux du monde comme le réalisateur explosif. Il s’amuse en grand format avec les jouets transformers qui ont fait notre jeunesse. Ces petits robots venus de l’espace qui se transforment en utilitaires, du petit au grand bolide de course. C’est Bumblebee, icone de la franchise qui aura aussi son film en 2018 et présent dans la saga, qui va aider les humains face à l’invasion des Decepticons. Une vilaine armée extraterrestre, qui souhaite exterminer les Autobots (les gentils) et la race humaine au profit de la leur. Une trilogie très appréciée du public et sympathique a bien des niveaux, et qui a su nous replonger dans un univers vintage tout en modernisant avec un budget colossal et bien âpreté.
Et quand le succès est au rendez-vous, il ne faut pas se priver mais il faut aussi ne pas être trop gourmand. Ce qui est le cas des deux autres films de la franchise, Transformers 4, l’age de l’ Extinction (2014), et Transformers 5, the last knight (2017), les deux films de trop. Avec un casting changé suite au départ voulu et maladroit des deux têtes d’affiches c’est Mark Wahlberg qui continue l’histoire. Mais avec un engouement moins présent et moins pertinent scénaristiquement, le succès n’est plus au rendez-vous. Et ce n’est pas un hasard s’il ne réalise pas Bumblebee. Son rêve de gosse n’étant plus, Bay passe à autre chose et grand bien lui fasse.
No Pain No Gain
2013
No Pain No Gain est un biopic très prenant et étonnement drôle. On y retrouve un duo d’acteurs qui fonctionne en mode bad boys, où deux acolytes, deux culturistes, s’associent pour voler l’un des clients du club de gym dans lequel travaille Mark Wahlberg. Forcément, dans un casse de cette ampleur, il faut des gros bras, et qui de mieux que Dwayne Johnson pour parfaire la panoplie. Tout leur plan, qu’ils ont en partie mis au point en regardant bon nombre de films d’action et de gangsters, va inévitablement tourner au drame. Rythmé, musclé dans le bon sens du terme, c’est aussi drôle qu’effrayant sur le fond. Un film sur le paraitre, l’argent facile et le culte du corps au profit de celui de l’esprit. Inspiré d’une histoire vraie, ce biopic est à mon avis l’un des meilleurs de la filmographie de Bay.
13 Hours
2016
Adapté du livre 13 heures de Mitchell Zuckoff (2015), Michael Bay délivre, avec 13 Hours, un biopic dans les profondeurs du terrorisme. 11 ans jour pour jour après les attentats du 11 septembre, on y suit pendant 13 heures le parcours de 6 agents de la CIA et anciens membres des forces spéciales, en charge de la surveillance du trafic d’armes, dans un lieu caché au milieu de la Libye. Si historiquement le film bricole, question spectacle on est servis. On n’échappe pas au patriotisme américain, fidèle à ce genre de film mais on y retrouve une certaine authenticité. Une immersion totale au cœur du conflit, avec la peur, la tension mais aussi l’espoir qui caractérise cette guerre.
6 Underground
2019
Chassez le naturel, il revient au galop. Dans 6 Underground (production pour Netflix), Michael Bay renoue avec ce qu’il l’anime le plus : des explosions, des courses-poursuites incroyables, des minutes parfaitement orchestrées là ou d’autres n’auraient même pas essayé. Un pur concentré d’action sans temps mort, qui rend même crédibles des plans filmés à 200 km/h. C’est la force de l’excès et de la démesure. Ce plaisir coupable où le scénario n’a plus de sens, mais n’a aussi plus aucune importance. Les 6 personnalités aux capacités bien différentes, vont se faire passer pour morts afin d’effacer leur passé, mais pouvoir agir dans l’ombre et lutter contre l’injustice et ainsi créer un meilleur avenir. Ils n’ont donc aucune limite et Bay l’a bien compris.
Ambulance
2022
Remake d’un film Danois de 2005, le nouveau duo de Michael Bay, Ambulance, associe cette fois, Jake Gyllenhaal et Yahya Abdul Mateen II dans son dernier film sur grand écran. Un vétéran et son frère adoptif, s’engagent ensemble dans ce qui va devenir le plus gros coup de leur carrière. Deux personnalités qui s’opposent mais liées par les liens familiaux. Tandis que l’un a besoin d’une somme précise pour régler les soins médicaux de sa femme, l’autre, criminel endurci, va d’abord hésiter pour finalement succomber à l’appât du gain. Mais 32 millions, ça se mérite. Rien ne se passe comme prévu, et le simple braquage se transforme en défi de toute une vie. A bord d’une ambulance, leur destin est désormais lié par le sang. Tenter de survivre, d’accomplir l’impossible, et de garder leurs otages en vie. Du grand spectacle fidèle au réalisateur qui nous plonge dans un film explosif filmé en temps réel dans les bas-fonds de Los Angeles. Michael Bay fait décidément au gré de ses envies, qu’elles soient cohérentes ou non. Il se fait plaisir dans ce polar sombre et survolté à l’image de ces deux protagonistes. Et nous, on regarde cela comme un bon film popcorn où l’adrénaline prend du début à la fin.