Vincent Lacoste a pris d’assaut le cinéma français en 2009 avec son rôle dans Les Beaux gosses et il continue de briller. Cet acteur nonchalant, charismatique et polyvalent a prouvé son talent et est devenu très rapidement une figure emblématique du cinéma Français. Fort de deux César du meilleur acteur, son talent ne se discute plus. A l’occasion de la sortie du film Illusions perdues, revenons sur la carrière d’un acteur phare de ces dernières années.
Les Beaux gosses – 2009
Hervé, 14 ans, vit avec sa mère et expérimente un éveil sexuel. Son physique n’est pas un atout dans cette quête de jouissance et on ne peut pas dire qu’il brille d’intelligence. Il est complètement obsédé par l’idée de sortir avec des filles mais c’est un échec cuisant qui le laisse misérable. Ce n’est pas sans surprise qu’un jour une jolie fille nommée Aurore tombe sous son charme. C’est le début d’une aventure romantique entre les deux adolescents. Les Beaux gosses est une création de Riad Sattouf et c’est grâce à ce rôle que commence la carrière prolifique de Vincent Lacoste. Il a déjà un certain charisme dans ce rôle d’un ringard de 14 ans. L’horreur de ces années collège qui paraissent interminables est présenté avec beaucoup d’humour et de nostalgie. Le futur acteur de renom montre déjà qu’il est naturellement doué.
Le Skylab – 2011
Le Skylab est une comédie familiale attachante dans laquelle Vincent Lacoste joue un adolescent de 17 ans en 1979. Dans cette comédie réalisée par Julie Delpy, Christian et sa famille se rassemblent en Bretagne pour célébrer l’anniversaire de la grand mère. Ce week-end qui était censé être un simple moment familial et jovial se transforme en un week-end fou plein de rebondissements. Vincent Lacoste montre son grand talent en incarnant cet adolescent rebelle qui arrive à jongler moments d’humour et sérieux voire tragédie à seulement 18 ans.
Hippocrate – 2014
Hippocrate raconte l’histoire de Benjamin qui a pour ambition de devenir docteur comme son père. Il est interne dans l’hôpital dans lequel son père travaille. Cependant, c’est très vite la désillusion. Il se rend compte qu’il a fantasmé un métier qui est différent de l’idée qu’il s’en faisait. Cette expérience a un impact très profond sur lui et le spectateur le suit dans ce doute qu’il ressent face à la réalité de son rêve. Le film est réaliste et se nourrit de l’expérience du réalisateur Thomas Lilti qui a fait 10 ans de médecine et fut médecin dans un hôpital parisien. Le style documentaire crée une réelle immersion qui nous implique dans le sort de cet hôpital et de ses différents agents.
Jacky au royaume des filles – 2014
Vincent Lacoste redevient le cobaye de Riad Sattouf dans cette comédie satirique déjantée. Dans Jacky au royaume des filles, ce sont les femmes qui détiennent le pouvoir. Les hommes sont voilés et sont dans une compétition féroce pour obtenir le privilège de se marier avec le plus beau parti du pays de Bubune, la fille de la générale jouée par Charlotte Gainsbourg. Jacky évolue dans ce monde et est obnubilé par l’idée d’épouser la belle et ce par tous les moyens possibles, quitte à se travestir. Cette société inversée, où se trouve des échos de Tootsie, offre une critique drôle et démente des sociétés patriarcales, et c’est d’autant plus agréable à regarder avec Vincent Lacoste et Charlotte Gainsbourg.
Peur de rien – 2015
Danielle Arbid réalise Peur de rien, film où l’on suit l’histoire de Lina, interprétée par Manal Issa, une jeune Libanaise qui émigre de son pays vers la France en 1993 dans le but d’étudier. On la suit dans cette période formatrice de la sortie de l’adolescence vers l’âge adulte et dans ce nouveau pays. Vincent Lacoste joue un de ses amants qui l’accompagne dans ce parcours si singulier et à la fois si commun pour beaucoup d’étudiants étrangers. Ce film est une déclaration d’amour à Paris qui représente la liberté pour cette jeune femme. Elle se dit que tout est possible ici loin de ses parents. Cette tranche de vie parle de l’immigration avec une volonté de rendre compte des problèmes mais ausi des joies de celle-ci. Vincent Lacoste est admirable dans le rôle de Rafael, ce camarade un peu déjanté qui aide la belle Lina à s’acclimater à sa nouvelle vie.
Lolo – 2015
Vincent Lacoste incarne un jeune homme de 19 ans, Lolo, qui a du mal à accepter la nouvelle relation de sa mère, Violette, interprétée par Julie Delpy (également réalisatrice). Celle-ci est une quadragénaire parisienne branchée célibataire. Elle tombe sous le charme de Jean-René (Dany Boon), un simple comptable en vacances, et tous deux tentent de vivre leur idylle de retour à Paris. Mais Lolo n’est pas trop enchanté par ce plan. Il se donne la mission de casser leur couple coûte que coûte, ce qui est à l’origine de situations assez catastrophiques. Cette comédie fait encore une fois briller l’acteur qui agace autant Jean-René que le spectateur dans son rôle.
Victoria – 2016
Virginie Efira donne la réplique à Vincent Lacoste dans le rôle de Victoria, avocate pénaliste célibataire dans la trentaine, qui a des problèmes de libido et est mère de deux enfants. Lors d’une soirée, elle rencontre deux anciennes connaissances, d’un côté Vincent (Melvil Poupaud), qui est accusé de tentative de meurtre sur sa compagne, et Sam (Vincent Lacoste) jeune ex dealer qu’elle a défendu autrefois. Elle se retrouve contrainte de défendre Vincent et accueille Sam chez elle avec qui elle développe petit à petit une complicité et du désir. Vincent Lacoste, dans un rôle d’adulte et en jeune amant attendrissant, est plus que convaincant. Il a une alchimie certaine avec la belle Virginie Efira.
Saint amour – 2016
Vincent Lacoste est cette fois-ci un chauffeur de taxi séducteur, Mike. Il va conduire Bruno (Benoît Poolevoorde) et son père Jean (Gérard Depardieu). Bruno attend tous les ans avec impatience la route des vins. A son grand regret il ne la fait que dans le salon de l’agriculture de Paris. Cette année est une grande année pour lui car son père décide de participer à une compétition dans laquelle il fait concourir son taureau champion. A cette occasion il emmène Bruno faire la véritable route des vins à travers la France, un rêve d’enfant pour Bruno. Avec Saint Amour, Benoît Delépine et Gustave Kervern délivrent une comédie poignante, affectueuse et toujours respectueuse de ses protagonistes.
Première année – 2018
Dans Première Année, Vincent Lacoste devient Antoine, un étudiant qui en est à sa troisième et dernière tentative d’entrée au concours de médecine. Benjamin (William Lebghil) sort tout juste du lycée. Benjamin est insouciant, mais Antoine lui fait très vite comprendre que cette année ne sera pas une promenade de santé. Entre compétition, deadlines et stress constant, Benjamin n’est pas au bout de ses peines. Cette représentation de la première année de médecine du point de vue des étudiants est comique mais très juste. L’absurdité d’une atmosphère aussi stressante pour des jeunes tout droit sortis du lycée est montrée avec beaucoup d’empathie et d’humour.
Amanda – 2018
David se voit confier la garde de sa nièce de 7 ans après la mort brutale de sa sœur. Il doit faire des concessions et sa vie de jeune célibataire est complètement bouleversée. Amanda est un des films les plus poignants de Vincent Lacoste où il excelle dans ce rôle de père adoptif accidentel. La peine, le deuil et la perte d’un parent, autant de sujets difficiles et terrifiants qui sont abordés sans concession et avec beaucoup d’amour. Si Vincent Lacoste a prouvé qu’il peut faire rire, il est plus que crédible dans des rôles dépouillés d’humour, tragiques et graves.
Plaire, aimer, courir – 2018
Vincent Lacoste se met dans la peau d’un jeune étudiant qui fait une rencontre inattendue, celle avec Jacques (Pierre Deladonchamps), un écrivain parisien. C’est le coup de foudre, mais celui-ci est malade et profondément triste. Il a perdu espoir dans le futur et ne croit pas que le bonheur puisse encore toquer à sa porte. Il est intrigué par Arthur qui contrairement à lui est optimiste et sourit à la vie. Cette rencontre empreinte de réalisme et de romanesque bouleverse les deux protagonistes. Christophe Honoré crée, avec Plaire aimer et courir vite, un récit simple avec des scènes lentes et pleines de langueur. Les acteurs sont attachants tout en étant dépouillés d’artifice et de mélodrame. C’est ce qui fait la force de ce récit qui imprègne longtemps le cœur du spectateur.
Chambre 212 – 2019
Chambre 212 est un film surréaliste et surprenant. Vincent Lacoste joue aux côtés de Chiara Mastroianni, Camille Cottin, Benjamin Biolay et d’autres figures emblématiques du cinéma français dans cette autre réalisation de Christophe Honoré. Catherine et Richard se sont mariés à 20 ans. Mais Catherine est infidèle car elle ressent du désir pour d’autres hommes plus jeunes. Richard l’apprend et tombe dans le désespoir. Catherine prend ses affaires et décide de s’installer dans un hôtel en face de leur appartement, chambre 212. Elle y fait une rencontre plus qu’improbable : Richard, incarné par Vincent Lacoste, est couché sur le lit mais il a 20 ans de moins. Cette comédie surréaliste est une exploration du désir, du couple et de la l’attrait pour la jeunesse. Le film est plein de rebondissements et donne à réfléchir sur le couple.
Illusions perdues – 2021
Illusions perdues a fait un carton aux Césars. Xavier Giannoli délivre une adaptation fidèle de l’oeuvre d’Honoré de Balzac et offre un casting pointu avec la révélation Benjamin Voisin (César du meilleur espoir masculin pour ce rôle), Xavier Dolan, Cécile de France, Gérard Depardieu et bien évidemment Vincent Lacoste. Ce drame historique est toujours aussi actuel et l’interprétation des acteurs rend hommage à une oeuvre appréhendée avec beaucoup de finesse et de justesse. La vie de débauche parisienne et le monde du journalisme fin de siècle prennent vie dans ce film qui mérite amplement son prix du meilleur César 2022.