Rien de tel qu’un sequel pour capitaliser sur le succès d’une série ! A l’occasion de la diffusion de Vikings Valhalla qui se déroule 100 ans après Vikings, revenons sur ces sequels qui sont allés au-delà du prétexte mercantile pour devenir des ajouts de choix. Sitcoms, SF, policier, fantasy… il y en a pour tout le monde !
Vikings Valhalla – sequel de Vikings
Créée par Jeb Stuart
Le peuple des Vikings entame son déclin au XIe siècle entre conflits fratricides, guerres de religion et affrontement sur la terre d’Angleterre. Vikings : Valhalla est située 100 ans après Vikings, carton de la chaîne History relayée par Netflix. En romançant avec un sens du storytelling et de l’action exaltantes les conquêtes des Vikings, notamment de Leif Erikson, Jeb Stuart (scénariste de Piège de cristal) consolide dans l’imagerie audiovisuelle la place de ce peuple. Vikings : Valhalla est un avatar réussi du noble art du sequel série.
The Good Fight – sequel de The Good Wife
Créée par Michelle King, Robert King, Phil Alden Robinson
Diane Lockhart (Christine Baranski) était l’un des plus réjouissants personnages de The Good Wife, épatante série judiciaire. Avec le prétexte de Diane victime d’un schéma de Ponzi et forcée d’ouvrir un nouveau cabinet pour éponger ses dettes, The Good Fight la remet au centre du jeu. Avec un flair politique plus affûté et une exploration plus pêchue d’une Amérique exsangue socialement, The Good Fight se montre d’une brûlante actualité. Portée par l’écriture énergique de Michelle King, Robert King et Phil Alden Robinson, le sequel ne renonce pas pour autant aux excitants cas judiciaires du jour qui faisaient la fortune de la série-mère.
Star Trek : La nouvelle génération – sequel de Star Trek la série originale
Créée par Gene Roddenberry
Après s’être perpétuée au cinéma, Star Trek, la franchise-phare de Gene Roddenberry, revient 20 ans après la série originale pour Star Trek : la nouvelle génération. Un siècle sépare l’action des deux séries mais le principe reste le même : l’équipage de l’USS Enterprise, cette fois dirigé par Jean-Luc Picard (Patrick Stewart) explore de nouvelles planètes sous les ordres de Starfleet. Aventures dynamiques, vision humaniste typique du créateur bien qu’un peu plus incisive, invitation à l’aventure… Star Trek : la nouvelle génération se montre à la hauteur de son illustre aînée, prouve l’intemporalité du concept, et pave la voie à une dizaine d’autres séries dérivées.
The L Word, Generation Q – sequel de The L Word
Créée par Marja-Lewis Ryan
En 2004, Ilene Chaiken co-créeait la série-phare des lesbiennes : The L Word, soap opera révolutionnaire aux personnages iconiques. 10 ans après la fin de la série originale, une nouvelle showrunneuse, Marja-Lewis Ryan, reprend le flambeau pour The L Word Generation Q (comme Queer, traduction de sa volonté d’une plus grande inclusivité). Elle convoque plusieurs grandes figures de l’originale et imagine un panorama plus riche de la communauté lesbienne. Soap généreux, humour salvateur, drama parfois terrible, personnages puissants aux failles touchantes, The L Word Generation Q est bien le sequel qu’on attendait. Un vibrant hommage à ces femmes de caractère qui en ont inspiré plus d’une.
Legacies – sequel de Vampire Diaries et The Originals
Créée par Julie Plec
La recette surnaturel + romance en mode Young Adult a fait la fortune de Vampire Diaries et The Originals. Avec Legacies, Julie Plec décline pour la 3e fois la recette en envoyant Hope Mikaelson dans une école pour ados surnaturels. La vie ne va pas être simple pour la descendante d’une des plus prestigieuses familles de vampires, loups-garous et sorcières. Le solide univers de L.J. Smith est la toile de fond rêvée pour Legacies, palpitant sequel qui suit à la lettre les meilleures ambiances YA.
Frasier – sequel de Cheers
Créée par David Angell, Peter Casey, David Lee
Les 11 saisons de l’hilarante Cheers sont toujours aussi drôles aujourd’hui grâce à ses répliques brillantes et ses personnages plebéiens touchants. Le sequel, Frasier, centré sur le personnage éponyme qui quitte le Boston de Cheers pour retourner à Seattle, se montre d’une causticité rafraîchissante. Le trio David Angell-Peter Casey-David Lee insuffle un mordant phénoménal aux dialogues et aux situations, Kelsey Grammer dévore l’écran en psychiatre fin mais pompeux. Commencé et fini la même année que Friends, Frasier est l’une des plus grandes sitcoms des années 90, et l’une des plus grandes sitcoms tout court, faisant largement jeu égal avec sa devancière.
La légende de Korra – sequel d’Avatar : le dernier maître de l’air
Créée par Michael Dante DiMartino & Bryan Konietzko
Difficile de succéder à Avatar : le dernier maître de l’air, sans doute la plus grande série de fantasy pour la jeunesse par son worldbuilding, son feuilleton, ses arcs riches à multiples rebondissements. Mais les créateurs Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko rivalisent d’ingéniosité pour La Légende de Korra. Stuée 70 ans après la série originale, elle met en scène l’adolescente Korra, le nouvel avatar du Monde, chargée de le protéger de ceux et celles corrompues par le pouvoir. Si on retrouve les aventures à couper le souffle et la sagesse orientale, La Légende de Korra trouve son originalité par une orientation plus steampunk, un coming-of-age plus adamantin, son héroïne touchante dans ses erreurs et une scène finale qui a fait date dans l’histoire des représentations en animation.
Stargate Atlantis – sequel de Stargate SG-1
Créée par Brad Wright & Robert C. Cooper
Atlantis, la cité perdue des Anciens, a enfin été détectée par les membres de Stargate SG-1. Une nouvelle équipe est envoyée pour l’explorer tandis qu’une guerre contre les Wraiths les met en péril. Avec Stargate Atlantis, Brad Wright et Robert C. Cooper mettent en sourdine le planet opera de l’originale mais développent davantage le feuilleton SF tout en conservant l’enchantement des aventures spatiales.
Boston Justice – sequel de The Practice : Donnell et associés
Créée par David E. Kelley
David E. Kelley (La loi de Los Angeles, Big Little Lies…), l’un des meilleurs scénaristes américains, a toujours aimé les avocats – sa profession avant de devenir scénariste. Après la ténébreuse The Practice, il reprend pour le sequel Boston Justice l’équipe de la dernière saison, la même diabolique habileté des affaires judiciaires, les mêmes commentaires perçants sur l’Amérique, mais assume cette fois un ton plus léger, jusqu’à briser le 4e mur. Avec ces personnages débonnaires et mutins, Boston Justice conclut avec panache la trilogie judiciaire des années 90 de Kelley débutée par Ally McBeal. Le clou de la série ? L’improbable mais touchante amitié du duo principal joué par James Spader et William Shatner.
NCIS – sequel de JAG
Créée par Donald P. Bellisario & Don McGill
Après avoir couvert les exploits des avocats de la marine américaine dans JAG, Donald P. Bellisario (Code Quantum…) s’intéresse, accompagné de Don McGill, à leur équipe d’investigation : le NCIS, découvert lors de la saison 9 de la série-mère. NCIS reprend les principes de JAG (célébration des institutions et de l’armée américaines, foi en l’esprit de corps) mais y ajoute plus d’humour et des personnages plus excentriques. Ce sequel en devient encore plus divertissant et NCIS affiche une forme olympique après 19 saisons. La série est depuis une franchise à succès.
Pearson – sequel de Suits
Créée par Aaron Korsh & Daniel Arkin
Les joyeux dingues de Suits, série judiciaire assumant complètement son côté improbable, nous auront charmés pendant 9 saisons. Pearson, centrée sur le personnage le plus juteux de l’originale n’a hélas pas eu le même succès. Mais au cours de sa saison unique, Pearson aura offert un spectacle de qualité, avec l’ajout d’une bonne dose de thriller politique. Gina Torres (Firefly, 24) rayonne comme à son habitude.
Grown-ish – sequel de Black-ish
Créée par Kenya Barris & Larry Wilmore
Kenya Barris peut se vanter d’avoir offert la meilleure black sitcom des années 2010 avec Black-ish. Il amalgame les fondamentaux (sujets sociaux, culture afro, haute bourgeoisie) avec une fête comique permanente via des dialogues ajustés et des personnages irrésistibles. Avec Larry Wilmore, il a développé un prequel Mixed-ish, et un sequel Grown-ish où Zoey Johnson, la fille aînée, quitte le nid familial pour l’université, coming-of-age turbulent au tournant. En assumant davantage le côté ado mais en le mâtinant d’une bonne dose de dramédie, Grown-ish est un sequel qui sort de la zone de confort de la sitcom familiale et sonne souvent juste.
Racines : Les nouvelles générations – sequel de Racines
Créée par Alex Haley
Monument de la télévision américaine depuis 1977, la minisérie Racines (ou Roots) conte sur 150 ans la tragique histoire de Kunta Kinte et ses descendants, esclaves africains sur le sol américain. Electrochoc au succès immense (plus de 130 millions d’américains lors de la 1re diffusion), Racines : les nouvelles générations continue l’histoire des Kinte au XXe siècle jusque dans les années 60. Le commentaire politique face au racisme, l’esclavage et le suprémacisme blanc demeure sans jamais renoncer à sa déchirante humanité. Inspiré par l’histoire de sa propre famille, Alex Haley conclut avec Racines : les nouvelles générations l’épique saga entamée avec Racines et popularise l’histoire et la culture afro-américaine dans les foyers. A noter qu’un reboot plus contestataire fut diffusé avec succès en 2016.
Chapeau melon et bottes de cuir, 2e série – sequel de Chapeau melon et bottes de cuir
Créée par Brian Clemens & Albert Fennell
Série caméléon que Chapeau melon et bottes de cuir. D’abord série policière en saisons 1 et 2, fantaisie d’espionnage en saison 3, Spy-Fi en saisons 4 et 5, délire espionnite nonstop en saison 6, elle était unie par son héros John Steed (Patrick Macnee) et ses brillantes partenaires, femmes de tête et de choc. 8 ans après la fin de la première série, la 2e série Chapeau melon et bottes de cuir s’inscrit dans la mode plus sérieuse des séries d’action des années 70, mais aussi plus nerveuse, tout en confirmant sa place au panthéon de la pop culture vintage. Rares sont les séries comme Chapeau melon et bottes de cuir à avoir autant changé de genre en restant d’une qualité constante.