Avec Une jeune fille qui va bien, sur nos écrans le 26 janvier, Sandrine Kiberlain rejoint la longue liste des actrices françaises passant derrière la caméra. Et souvent avec succès. Voici quelques-unes de celles qui ont apporté une pierre de plus à l’édifice du cinéma, à la fois dans l’ombre et la lumière…
Julie Delpy
La plus Américaine des Françaises, Julie Delpy, a une filmographie des plus impressionnantes. Elle a tourné avec Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier, Krysztof Kieslowski, ou encore Jim Jarmusch. Mais depuis 2002, elle signe régulièrement des longs-métrages en tant que scénariste et réalisatrice. Entre absurde revendiqué et originalité singulière, ses films ne laissent personne indifférent, qu’elle joue de ses névroses dans 2 Days in Paris, incarne une noble sanguinaire dans La Comtesse ou une mère prête à cloner sa fille décédée dans My Zoe. Elle a également réalisé une série féministe et tragi-comique aux États-Unis, On the Verge.
Mélanie Laurent
Actrice, chanteuse, autrice et réalisatrice. Mélanie Laurent, jeune prodige du cinéma français depuis Je vais bien, ne t’en fais pas, ne s’est pas fait que des amis le long de sa jeune carrière. Mais ses films comme réalisatrice ont mis tout le monde d’accord. De Respire au Bal des folles, elle met en scène des femmes de tous les jours condamnées à vivre des tragédies extraordinaires. Seule exception à la règle, le documentaire écologique Demain, co-réalisé avec Cyril Dion. Elle est actuellement en train de tourner son premier long américain, The Nigtingale, avec les sœurs Elle et Dakota Fanning.
Valérie Lemercier
Celle dont le tempérament comique emporte tout sur son passage en tant qu’actrice, fait rire également derrière la caméra. Valérie Lemercier étonne et détonne avec des comédies toujours décalées. Elle se déguise en garçon pour faire la connaissance de son père gay dans Le Derrière, se transforme en ersatz de Lady Di dans Palais Royal ! ou en simili Céline Dion pour le film méta Aline. Déjà six films en tant que réalisatrice et presque autant de succès. Vivement la prochaine !
Josiane Balasko
Alors qu’elle règne sans partage sur les comédies françaises, Josiane Balasko se lance dès 1985 dans la grande aventure de la réalisation. Son but, faire rire également, mais sous un autre angle. Ce sera Sac de nœuds, un joli succès et le début d’une longue série. Gazon maudit dans lequel Victoria Abril tombe amoureuse d’elle sous le nez de son mari Alain Chabat obtiendra d’ailleurs un César et près de quatre millions d’entrées. Elle n’a plus réalisé depuis Demi-sœur en 2013, une bien trop longue attente…
Valérie Donzelli
Valérie Donzelli a souvent été abonnée aux seconds rôles. Alors pour accéder aux premiers, elle se les ai écrits et elle est très logiquement devenue réalisatrice. Après La Reine des pommes, comédie romantique un peu maladroite, elle accède à la célébrité avec le tragicomique La guerre est déclarée en 2011. Depuis, son cinéma proche du bricolage teinté de poésie, fait toujours mouche. On lui doit dernièrement la série Nona et ses filles dans lequel Miou-Miou tombe enceinte à 70 ans…
Agnès Jaoui
Le duo qu’elle formait avec Jean-Pierre Bacri était un véritable miracle artistique. À eux deux, ils ont écrit quelques-unes des comédies désenchantées les plus brillantes du cinéma français, réalisées par Agnès Jaoui. Du Goût des autres en 2000 à Place publique en 2018, leurs films étaient portés par leur sensibilité commune pour les imperfections des êtres humains. Bacri parti, quel sera le cinéma de demain de Jaoui ?
Emmanuelle Bercot
Comme Valérie Donzelli, Emmanuelle Bercot était principalement une actrice de second plan, avant que le virus de la caméra ne la saisisse. Et bien lui en a pris. Ses drames intimes et bouleversants comme La Tête haute, La Fille de Brest ou De son vivant, ont obtenu critiques dithyrambiques et de nombreuses nominations. Sa carrière d’actrice a été relancée par la même occasion, avec notamment un prix d’interprétation pour Mon roi de Maïwenn (pour laquelle elle avait écrit Polisse). Un combo gagnant.
Sophie Marceau
Star depuis son adolescence, Sophie Marceau a toujours été sous le feu des projecteurs. Mais elle a su s’effacer en devenant réalisatrice à son tour. Le drame intimiste Parlez-moi d’amour, sorti en 2002 obtient le prix de la mise en scène à Montréal. Depuis, elle s’est essayée au thriller avec La Disparue de Deauville et à la comédie avec Mme Mills, une voisine si parfaite.
Zabou Breitman
Alternant drames et comédies avec une facilité déconcertante, Zabou Breitman s’est plutôt concentré sur les larmes en tant que réalisatrice. On lui doit Se souvenir des belles choses sur la maladie d’Alzheimer précoce, L’Homme de sa vie sur la découverte tardive de l’homosexualité, ou encore en 2019, le film d’animation Les Hirondelles de Kaboul, co-réalisé avec Éléa Gobbé-Mévellec.
Sandrine Kiberlain
À l’image de Mélanie Laurent, Sandrine Kiberlain est une vraie touche-à-tout. Et avec deux Césars dans son escarcelle, elle peut tout se permettre, même de sortir deux albums de musique. Ou de réaliser son premier long-métrage, Une jeune fille qui va bien. Un drame historique situé en pleine Seconde Guerre mondiale avec Rebecca Marder en jeune juive française qui rêve de devenir comédienne de théâtre. Un projet qu’elle a commencé à écrire en 2017 et qui voit enfin le jour. Ce ne sera sûrement pas le dernier…