« Soit on aime, soit on n’aime pas », cet adage correspond parfaitement au groupe mancunien Oasis, articulé autour des très fortes personnalités que sont les frères Gallagher. Noel à la compo, Liam au chant, la formule était d’une efficacité déconcertante, si bien qu’ils se sont vite imposés comme figures de proue de la mouvance Britpop. Retour sur dix morceaux qui ont marqué leur histoire, et deux bonus surprises.
Evènement : la sortie du documentaire Knebworth 1996
Plus de quinze ans après sa dissolution, le groupe Oasis fait toujours parler de lui. Nombreux sont les artistes qui clament haut et fort avoir été influencés par la formation mancunienne. Mais ce n’est pas tout : Oasis, ce sont des tubes qui ont marqué toute une génération et qui ont rassemblé comme jamais des foules entières, à l’image des deux concerts à Knebworth en 1996 où se sont rendus pas moins de 250 000 fans, marquant ainsi l’apogée du groupe. À l’occasion des 25 ans de cette mythique prestation, le documentaire Knebworth 1996 va bientôt sortir. En attendant, on vous fait un petit tour d’horizon des morceaux qui ont marqué l’histoire d’Oasis.
Supersonic (1994) : La rampe de lancement
Ils n’ont eu besoin que d’un single pour exploser aux yeux du grand public. À l’instar de ce riff de batterie imparable, Supersonic, titre phare du premier album Definitely Maybe, est le parfait témoignage de l’efficacité de la bande des frères Gallagher. Ajoutez à cela la voix insolente de Liam et une guitare solo à la George Harrison et tous les ingrédients sont réunis pour le largage d’une véritable bombe.
Live Forever (1994) : Le plus optimiste
Oasis se voulait être le contre-Nirvana. Face au désespoir véhiculé par Kurt Cobain, les frères Gallagher se sont imposés comme les porte-drapeaux de l’optimisme, quitte à paraître un peu naïfs. Live Forever est ainsi un appel à voir le verre à moitié plein. On retrouve là encore ce qui fait la force d’Oasis, une instrumentation qui fait rimer simplicité avec efficacité, le tout sublimé par les performances vocales du cadet des Gallagher.
Cigarettes & Alcohol (1994) : Le plus indécent
Les Mancuniens ont cette fâcheuse réputation d’être de vilains copieurs (et ils l’assument totalement), et cette fois-ci, c’est à T-Rex que s’est attaqué Noel, avec un riff étrangement similaire à celui de Get It On. Quant aux paroles, on est en plein dans l’apologie de la drogue. Ces gens-là ne manquent vraiment pas de toupet !
Wonderwall (1995) : Le trop connu
Il est fort à parier que rien qu’à la lecture du titre, la colère vous envahit : ras-le-bol. Trop entendu, trop repris et, du coup, trop assimilé au groupe, au point qu’on oublie le reste de sa discographie, ce titre – pourtant très loin d’être mauvais – pâtit de sa surmédiatisation.
Don’t Look Back In Anger (1995) : Le plus fédérateur
Il devait être à l’origine chanté par Liam (et Wonderwall par Noel), mais c’est peut-être ça qui fait que ce morceau a une place particulière dans le cœur des fans (et des moins fans). Introduite par un piano quasi-pompé sur Imagine de Lennon, cette chanson est sans conteste la plus reprise par le public lors des concerts, Noel se permettant souvent de laisser l’assemblée chanter seule sur les refrains.
Champagne Supernova (1995) : Le plus mystique
Sublime clôture du deuxième album, (What’s the Story) Morning Glory, avec la voix de Liam au sommet de son art, ce titre nous transporte pendant plus de 7 minutes à bord d’un rêve rock and roll aux paroles parfois complètement dénuées de sens. Ce n’est pas cela qui empêchera des milliers d’aficionados de chanter ce morceau à tue-tête en concert.
Acquiesce (1995) : Le plus fraternel
A l’origine une face-B, ce morceau connaîtra un succès conséquent en 1998, à l’occasion de la publication de la compilation de « raretés », The Masterplan. Il s’agit de l’un des rares titres d’Oasis où les deux frères se passent le relais au chant (Liam sur les couplets et Noel sur les refrains). Si les disputes sont loin d’être rares entre eux, les paroles semblent nous indiquer le contraire en nous expliquant que l’un a besoin de l’autre pour faire surgir le meilleur de chacun.
Stand By Me (1997) : Le plus mélancolique
Après deux succès planétaires coup sur coup, la formation des frères Gallagher entame sa phase de déclin. L’ambiance au sein du groupe est exécrable et les critiques sont globalement acerbes envers le troisième opus Be Here Now. Mais ce titre – inspiré d’une intoxication alimentaire – deviendra vite un incontournable.
Stop Crying Your Heart Out (2002) : Le plus réconfortant
En 2002, le succès n’est plus trop au rendez-vous pour les Mancuniens. Pourtant, cette ballade piano-voix, issue de Heathen Chemistry, appelant à sécher nos larmes, redorera leur blason. Cette éclaircie reste à ce jour l’un de leurs plus grands tubes en dehors des deux premiers albums.
Falling Down (2008) : Le chant du cygne
En 2008, Oasis signe son grand retour dans les bacs avec Dig Out Your Soul, qui marque un virage psyché et est parfois considéré comme le meilleur album de la formation depuis (What’s The Story) Morning Glory. Malheureusement, il s’agit aussi du dernier album. On connait tous l’histoire : c’est en France, au festival de Rock en Seine, qu’une énième rixe entre les frères Gallagher provoque le départ de l’aîné. C’est d’ailleurs ce dernier qui chante sur l’ultime single Falling Down. Triste ironie, ce titre sonne parfaitement comme le rideau de 15 ans d’histoire.
Bonus : l’après Oasis
If I Had A Gun… – Noel Gallagher’s High Flying Birds
Après avoir claqué la porte à Oasis, la tête pensante du groupe décide de voler de ses propres ailes en fondant les High Flying Birds avec à la clé un premier disque, sorti en 2011. If I Had A Gun… est la confirmation que les compositions de Noel n’ont pas perdu de leur superbe.
Wall Of Glass – Liam Gallagher
Si Beady Eye, composé du reste d’Oasis, a fait plus d’un déçu, Liam est finalement monté en puissance en se lançant dans une (vraie) carrière solo. Avec As You Were, les fans d’Oasis ont retrouvé tout ce qu’ils aimaient de leur groupe préféré : une voix retrouvée, une attitude assumée et des compositions redoutables d’efficacité comme le tonitruant Wall Of Glass.