Émile Zola fait partie des auteurs français les plus adaptés au cinéma. On se souvient encore du vibrant et spectaculaire Germinal de Claude Berri, qui vient de ressortir en Blu-ray. Mais le père du naturalisme et des Rougon-Macquart a inspiré bien d’autres réalisateurs. En voici quelques exemples qui auraient certainement eu l’heur de plaire à l’écrivain.
Émile Zola fait partie des auteurs français les plus adaptés au cinéma. On se souvient encore du vibrant et spectaculaire Germinal de Claude Berri, qui est resorti en Blu-ray. Mais le père du naturalisme et des Rougon-Macquart a inspiré bien d’autres réalisateurs. En voici quelques exemples qui auraient certainement eu l’heur de plaire à l’écrivain.
Thérèse Raquin
Thérèse Raquin est le premier roman d’Émile Zola à se rapprocher du naturalisme qui sera sa marque de fabrique. C’est aussi son plus adapté au cinéma à ce jour. Une histoire d’amour cruelle dans laquelle un couple adultère se débarrasse du mari devenu trop gênant. Mais le crime pèsera sur la conscience des deux amants, au point de les ronger peu à peu. Marcel Carné en livre sa propre version avec Simone Signoret dans le rôle-titre. Si le film est globalement fidèle à l’œuvre originelle, il se déroule toutefois dans les années 1950 et Carné y a ajouté un personnage de maître-chanteur qui va conduire à la perte des deux criminels. Une audace payante puisque Thérèse Raquin reçut le Lion d’argent de la meilleure réalisation à Venise en 1953.
Thirst, ceci est mon sang
Autre adaptation étonnante de Thérèse Raquin, le film Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook, un des maîtres du cinéma sud-coréen. Une version totalement détournée du roman de Zola, puisque l’on suit le périple sanglant d’un prêtre devenu vampire jetant son dévolu sur l’épouse d’un de ses amis d’enfance. Park Chan-wook retranscrit toutefois les grandes lignes du livre, en noyant le mari encombrant et en faisant se déchirer le couple de tueurs sous les yeux réjouis de la belle-mère muette et paralysée. Le film fut couronné du Prix du jury lors du Festival de Cannes 2009.
En secret
Après la Corée du Sud, direction les États-Unis pour une version anglaise, vénéneuse et en costumes d’époque de Thérèse Raquin. Dans En secret de Charlie Stratton, le tout Hollywood se presse pour conter cette romance passionnelle et destructrice. Le réalisateur réunit en effet Elizabeth Olsen (la future Sorcière Rouge de la saga Avengers), Oscar Isaac (alias Poe dans les derniers Star Wars), Tom Felton (le Drago Malfoy des huit films Harry Potter) et Jessica Lange, impériale en Madame Raquin désemparée par la disparition de son fils.
La Bête humaine
On se souviendra longtemps du regard empreint de folie de Jean Gabin à bord de sa vrombissante locomotive. Dans La Bête humaine de Jean Renoir, d’après le roman éponyme de Zola, Jacques Lantier peine à réprimer ses pulsions meurtrières à l’égard des femmes, jusqu’à sa rencontre avec la belle Séverine pour laquelle il est prêt à tuer son mari. Mais c’est elle qu’il finit par assassiner. Fritz Lang en fera un remake à son tour avec Désirs humains, transposant cette histoire aux États-Unis et remplaçant Gabin par Glenn Ford.
Gervaise
Gervaise de René Clément est une adaptation fidèle du roman L’Assommoir. On y suit le tragique destin d’une jeune blanchisseuse ambitieuse qui sombre peu à peu dans l’alcoolisme au point d’en venir à vendre son corps pour survivre. Un drame oppressant servi avec intensité par Maria Schell et François Périer. Elle a obtenu le Grand prix de la meilleure interprétation à Venise en 1956 et lui, le BAFTA du meilleur acteur en 1957.
Pot-Bouille
Critique caustique de la vie d’un immeuble parisien entre bourgeoisie opulente et prolétaires relégués aux combles, Pot-Bouille de Julien Duvivier est adapté du roman du même nom dans lequel on fait la connaissance d’Octave Mouret, seul descendant des Rougon-Macquart à avoir un destin heureux. Casting de haute volée pour ce film à gros budget pour son époque, avec Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Judith Magre ou encore Anouk Aimée. Duvivier avait précédemment réalisé une adaptation d’Au Bonheur des Dames qui est pourtant la suite de Pot-Bouille.
La Curée
Distribution de luxe également pour La Curée de Roger Vadim qui signe ici une adaptation moderne du roman éponyme de Zola. Fortune, décadence et autodestruction sont au programme des réjouissances pour Jane Fonda et Michel Piccoli, dans une critique cinglante de la noblesse, de l’ambition et des dépravations qu’elles engendrent. L’histoire d’amour entre l’héroïne et son beau-fils avaient d’ailleurs fait scandale lors de la parution du roman en 1871.
Germinal de Claude Berri
Au Nord, c’étaient les corons… Avant Pierre Bachelet, Émile Zola avait décrit les conditions de vie inhumaines des mineurs de fond dans Germinal. Un roman fleuve qui suintait la révolte et qu’a parfaitement retranscrit Claude Berri dans son Germinal à lui qui ressort en Blu-ray. Pour cette fresque dantesque, il réunit un casting impressionnant de Renaud à Gérard Depardieu, en passant par Miou-Miou et Jean Carmet. Résultat des courses, deux Césars et six millions de spectateurs.
Germinal de Julien Lilti
Dans cette mini-série commandée pour France 2, Julien Lilti retourne à la mine et s’entoure de stars de la télévision comme Thierry Godard et Alix Poisson, mais aussi de cinéma, tels Guillaume de Tonquédec, Sami Bouajila et Stefano Cassetti. L’un des plus gros budgets de l’année et sans doute l’un des projets les plus attendus.