Light of my Life, troisième film du trop rare Casey Affleck, dont le DVD et Blu-ray sort en décembre, est l’occasion d’une plongée particulièrement sombre dans un genre qui a inspiré de nombreux cinéastes : la fin du monde, ou presque. Un sujet éminemment complexe et traité sous une multitude d’angles, qui impose un retour sur dix films marquants.
Sunshine de Danny Boyle (2007)
Sunshine est assurément un grand film dépressif d’anticipation. Lorsque le soleil menace de s’éteindre précocement, le sort de l’humanité repose sur une mission de la dernière chance menée par un casting grand luxe, Chris Evans et Rose Byrne en tête. Danny Boyle nous livre un huis clos pesant traversé de visions stupéfiantes et centré sur ses personnages, au cours de cette mission où rien ne se passe comme prévu. Injustement boudé à sa sortie et souvent éclipsé par Interstellar, autre monument du genre, il mérite pourtant d’être redécouvert.
Docteur Folamour de Stanley Kubrick (1964)
Qui mieux que Stanley Kubrick pour traiter de l’apocalypse nucléaire sur le ton de la comédie ? Au milieu d’une filmographie légendaire, trône ce chef-d’œuvre d’humour grinçant dans lequel Peter Sellers joue, entre autres, le Docteur Folamour éponyme, véritable machine à mèmes. Puissant plaidoyer conte la doctrine de riposte graduée en cas d’attaque nucléaire, il mérite un revisionnage régulier.
Les Fils de l’Homme d’Alfonso Cuaron (2006)
Réalisateur phare de notre époque, capable d’insuffler de l’intime dans du spectaculaire, Alfonso Cuarón réalisait en 2006 Les Fils de l’Homme, film d’anticipation dans lequel la race humaine se désagrège peu à peu parce qu’incapable de se reproduire. On retrouve son sens inouï de la mise en scène et son amour du plan-séquence dans cette histoire sombre où le protagoniste, admirablement incarné par un Clive Owen désabusé, doit protéger une femme enceinte devenue l’objet de toutes les convoitises. Pour en savoir plus sur le réalisateur, découvrez le décryptage de l’oeuvre magistrale d’Alfonso Cuarón dans L’instant Point Pop à la Fnac présenté par Philippe Guedj.
Melancholia de Lars von Trier (2011)
S’il est un cinéaste qui divise, c’est assurément Lars von Trier. À la fois bête de festival et provocateur en chef, le réalisateur livrait en 2011 un film d’une beauté plastique stupéfiante, Melancholia. Réflexion intimiste sur les différents degrés de réaction de l’âme humaine face à la peur de la fin, grandiose visuellement, le film réussit à éviter le piège du pathos, en grande partie grâce à une Kirsten Dunst habitée. Pur trip sensoriel ou vraie plongée dans la psyché humaine, à vous de voir.
WALL-E de Andrew Stanton (2008)
Sorti tout droit de l’imagination fertile des génies des studios Pixar, WALL-E nous propose leur vision toute personnelle de la fin d’un monde, et pas n’importe lequel, celui de notre très chère Terre. Le héros, petit robot compacteur de déchets censé nettoyer la planète devenue inhabitable, se retrouve embarqué dans une aventure spatiale lorsqu’il rencontre l’adorable EVE. Fable sur l’humanité, plaidoyer écologiste, WALL-E touche juste et émeut.
Terminator de James Cameron (1984)
Impossible de ne pas y penser à l’heure du tout-connecté, surtout quand votre réfrigérateur vous donne la météo. En effet, le film Terminator premier du nom, réussissait dès son coup d’essai à installer cette peur de la robotisation à outrance et du développement de l’intelligence artificielle. Coup de maître donc pour James Cameron avec cette histoire de voyage dans le temps, afin d’éviter à la race humaine un futur apocalyptique. On assiste également à la naissance de la saga Terminator, aux fortunes diverses qui a donné à Arnold Schwarzenegger l’un de ses rôles les plus marquants.
La Route de John Hillcoat (2009)
L’écrivain Cormac McCarthy nous offrait en 2006 un roman post-apocalyptique dans lequel un père et son fils survivent en traversant les ruines de notre civilisation dévastée par un cataclysme. Son adaptation au cinéma, La Route, réalisée par John Hillcoat et portée par le toujours très juste Viggo Mortensen, réussit à capter le mélange très particulier de désespoir, violence brute et folle envie de survivre, installé par le matériau d’origine.
Mad Max 2 de George Miller (1981)
La saga Mad Max, bébé du réalisateur australien George Miller, personnifie à ce point le concept de futur post-apocalyptique qu’elle en a défini les codes visuels et ce, dans de nombreux médias. Suite d’un premier épisode radical à tout point de vue, Mad Max 2 propose un terrain de jeu bien plus ambitieux dans sa représentation d’un monde où violence et pénuries font la paire. Les quatre films ont leurs propres arguments et méritent d’être vus ou revus, ne serait-ce que pour les interprétations sans failles de Mel Gibson et de son successeur Tom Hardy.
Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon-ho (2013)
Lutte des classes dans un train de la dernière chance pour l’espèce humaine, véritable arche des temps modernes, Snowpiercer, adapté de la BD française Le Transperceneige, permet à son réalisateur Bong Joon-ho, multi-primé pour l’excellent Parasite, de laisser libre cours à la maestria dont il est coutumier. Tout cela porté par un casting royal, composé entre autres de Chris Evans, Tilda Swinton et l’immense Song Kang-ho.
Problemos d’Éric Judor (2017)
Enfin, parce qu’on peut décidément rire de tout, l’inénarrable Éric Judor nous proposait sa vision très personnelle de la fin du monde en 2017 avec Problemos. Sorte d’épisode de Platane en version longue, dans lequel son personnage odieux se retrouve à envisager la reconstruction de la société dans une communauté altermondialiste avec toute la mauvaise foi qui le caractérise.
Light of my life de Casey Affleck (2020)
Dans Light of my life, une étrange pandémie ne touchant que les femmes les a éradiquées de la surface de la Terre. Toutes, sauf une : la fille de Casey Affleck qui ignore encore qu’elle va faire l’objet de toutes les convoitises. Père et fille sont obligés de se cacher en forêt pour se protéger d’un monde devenu beaucoup trop hostile. Un drame intime en plein cœur de l’universel, aussi émouvant qu’angoissant.