Ils étaient 22 en lice. 22 albums qui ont donné du rythme, cette année, à l’univers de la bande dessinée, et qui ont animé cette 4e édition du Prix BD Fnac – France Inter 2022. Aujourd’hui, retrouvez notre lauréat 2022 !
Ils étaient 22 en lice. 22 albums qui ont donné du rythme, cette année, à l’univers de la bande dessinée, et qui ont animé cette 4e édition du Prix BD Fnac – France
La Fnac s’associe à France Inter pour créer un nouveau rendez-vous autour de la bande dessinée : le prix BD Fnac France Inter. Ce prix est parrainé par Antoine de Caunes, qui s’en fera le porte-parole dans son émission « Popopop », et que nous pourrons retrouver le 6 janvier prochain pour découvrir en direct l’heureux lauréat de cette 4e édition.
Succédera donc à la BD Carbone & Silicium de Mathieu Bablet…..
1984 de Xavier Coste (Sarbacane) !
Eh oui, Xavier Coste est l’heureux lauréat de cette 4e édition du Prix BD Fnac – France Inter !
Si plusieurs bédéistes se sont déjà essayés au plaisir d’adapter 1984 de George Orwell, peu sont arrivés au résultat produit par Xavier Coste.
Loin de simplement se confronter à l’atmosphère pesante de l’histoire, tout y est sublimé par l’illustration et la colorimétrie, mêlée principalement de rouge et de gris. Impossible de ne pas être happé par cet œil rouge qui nous fixe, froid. Prêt à nous faire glisser dans son abîme.
Dès les premières planches, le bédéiste prend le parti de ne pas mettre de mots : seul le dessin suffit. Et c’est ce que l’art de la bande dessinée a justement de merveilleux ! Cette capacité à faire comprendre et ressentir en un regard ce que les mots ne peuvent parfois pas exprimer. On apprécie également l’usage des silhouettes plutôt que cette recherche de précision qui ternit souvent le propos. Seul Big Brother est et existe. Voilà ce que le lecteur doit savoir.
Un très bel hommage à cette œuvre magistrale, qui se termine avec un Pop-Up de Londres (version 1984) éblouissement et horrifique… (Mais pour cela, il faut avoir l’édition collector…)
Et pour finir, voici une illustration exclusive pour la Fnac, par Xavier Coste :
Les finalistes…
Choeur des femmes – Aude Mermilliod (Le Lombard)
Adaptation du roman culte de Martin Winckler par Aude Mermilliod, Le Chœur des femmes parle avec délicatesse des soins gynécologiques.
Pédagogique, ce roman graphique exprime avec force une vision trop peu universalisée. En médecine, la pratique technique n’est pas la seule chose importante : il faut aussi savoir tendre l’oreille et écouter ces femmes qui ont besoin de se confier, de parler.
Très poignant, on y découvre ce que sont l’écoute attentive et la pratique de la gynécologie sans violence, dans le respect de la femme et de son corps.
Et en exclusivité, voici un dessin de Aude Mermilliod :
L’Étreinte – Jim, Laurent Bonneau (Bamboo)
Très belle autre bande dessinnée qui rejoint le palmarès : L’Étreinte de Jim et Laurent Bonneau.
Livre ambitieux au talent d’illustration sans pareil, nous voilà face à ce que les images ont de plus beau à nous révéler. En chacun de nous, telle case, telle planche, viendra effleurer ce je-ne-sais-quoi qui nous nouera la gorge et nous fera creuser le dessin de notre regard, jusqu’à pouvoir s’en imprégner pleinement.
L’Étreinte, c’est ça. Cette histoire entre Romy, institutrice, et Benjamin, jeune sculpteur. Une histoire où l’on ne cesse de s’effleurer, de se dire des adieux. Mais c’est aussi l’histoire d’une photo…
Cette BD nous frôle, nous pénètre, nous happe. À lire !
Et une autre exclusivité de nos auteurs juste ici :
Dessiner encore – Coco (Les Arènes)
Coco est une rescapée de l’attentat. Celui de Charlie Hebdo. Ce funeste jour, en plus de faire d’elle une réchappée, une survivante, elle pert son insouciance.
Face à une culpabilité qui l’envahie tout entière, Coco prend ses armes à elle : ses crayons. Et elle dessine, dessine encore et encore. Sur ce traumatisme qui lui fait revivre cette terrible journée, avec les tirs et les cris. Sur cette dure reconstruction où seul le temps peut aider.
S’il n’est pas toujours facile de mettre des mots sur l’indicible, le dessin peut le faire.
Dessiner encore est un cri de résistance, et ce cri nous l’entendons, nous le partageons.
Voici la belle illustration exclusive de Coco :
Jours de sable – Aimée de Jongh (Dargaud)
Jours de sable d’Aimée de Jongh nous transporte en 1937, aux États-Unis.
Dans ce no man’s land où est envoyé John Clark, un jeune photographe, force est de constater que tout le monde ne vit pas la même vie : sécheresse, pauvreté, terres pauvres. Tel est le quotidien de ces Américains vivants dans un territoire indomptable, battu par les vents.
Au coeur de ce monde dont John Clark n’avait même pas idée, se dessine en lui quelque chose de plus profond : la découverte de lui-même et cette nécessité de réussir à témoigner sans trahir.
La photographie, comme le dessin, le maniement des mots et des arts, est une arme puissante pour rendre existant ce qui ne l’est pas quand nous ne l’avons pas sous nos yeux.
Très beau témoignage.
Et en exclusivité par Aimée de Jongh :