Vous aviez peut-être loupé quelques succulentes parutions sorties ces derniers mois et pas encore repéré celles qui arrivent… Pas de panique, on s’est occupé de réunir des albums de jeunes pousses et d’autres, genre branches déjà bien robustes ! Une sélection de vibrations allant du funk au punk, rock indé ou rock psyché selon votre humeur, et du garage à cette sweet soul californienne qui n’en finit pas d’adoucir le monde. On n’allait quand même pas garder tout ça caché !
Evidemment, rien d’exhaustif ici étant donné la déferlante de nouveautés qui s’abat chaque vendredi sur fnac.com et en magasin. Cependant, il y a quand-même des trucs qui tournent en boucle dans nos casques, et on n’a aucune raison de garder tout ça secret. On parle ici de jeunes pousses, mais aussi d’artistes installés depuis quelque temps qui n’ont pas toujours la visibilité méritée, malgré leurs indéniables talents et une originalité qui fait souvent la différence.
Vinyles, CD, K7… Des albums et des vibrations allant du funk au punk, soul, rock garage, rock indé jusqu’aux dérapages contrôlés d’un rock psyché venu d’un autre siècle, mais encore définitivement d’actualité. Le monde est vaste, l’hiver arrive, profitons-en pour nous mettre au chaud et communier, tous ensemble !
Baptême…
Et hop, trois jeunes premiers et trois premiers albums diablement réussis !
Benny Trokan – Do You Still Think Of Me
On le connaissait comme bassiste de Lee Field et comme musicien de session de l’écurie Daptone records. Son single Get It In The End est une pure addiction depuis qu’il a été mis en ligne en plein Covid (quand on avait que ça à faire d’écouter tout ce qui sortait), et c’est en toute logique que, 3 ans plus tard, Benny Trokan publie son 1er album sur un label parent de Daptone (Wick records). Reflets sixties, grooves mid-tempo aguicheurs, jeu de guitare accrocheur et un chant dynamique qui n’est pas sans rappeler les mythiques Kinks, harmonies vocales comprises.
Gurriers – Come and See
Il n’y a pas que Fontaine D.C dans la vie ! Post punk rageur et furibard venu là aussi de Dublin city, ce quintet à l’énergie communicative pourrait bien faire beaucoup de bruit (au sens littéral et figuré) avec ce 1er album d’une parfaite maîtrise de bout en bout. Un son et un mix ciselé comme il faut, un flow percutant, 11 titres et des dates à ne pas louper, vous qui avez scotché sur Frustration, Sleaford Mods and co.
Thee Marloes – Perak
La soul au ralenti n’en finit pas de déferler sur les ondes et les platines. Ces derniers ne viennent pas de Californie comme 99 % des groupes de ce genre étroitement liés à la communauté latine de East L.A, mais bien… d’Indonésie. Quelques rebonds pop sur un matelas de soul confortable et moëlleux, des cuivres intermittents, une guitare vive et travailleuse alliés à la voix chatoyante de Natassiya Santouri, qui passe sans problème de l’anglais à l’indonésien
… et confirmation !
En quelques années, tout au plus une poignée, ces groupes et artistes ont confirmé avec brio les espoirs qu’on avait mis en eux. Certains sont devenus des “bestsellers” mondiaux et jouent à guichets fermés, tandis que d’autres restent à la marge et ne fédèrent qu’un public de connaisseurs.
Leur point commun ? Intégrité musicale et disques sans fausses notes. Surveillez leurs dates de concerts, ces gens-là savent y faire, parole de converti.
Thee Sacred Soul – Got A Story To Tell
Thee Sacred Soul, c’est l’âme de fond ! Jeu de mots facile pour qualifier le jeune trio californien, ultra demandé depuis ce Can I Call You Rose de 2022 qui résonne encore partout, passe sans encombre le cap du second LP et continue donc son ascension méritée. Grâce à de nouvelles compos finement écrites sur les rythmiques mid-tempo d’Alejandro Garcia et de Salvador Samano, le falsetto de Josh Lane fait encore une fois des ravages et donne des envies imminentes de rapprochement des corps, pour danser ou pour… J’vous fais un dessin ? Un album de soul rétro-moderne qui devrait logiquement mettre tous les fans de la Motown d’accord.
Mystery Light – Purgatory
Surement très occupés dans des projets annexes, les membres de ce génial combo de rock garage/psyché en provenance de Brooklyn publient un second disque après 5 ans d’attente. On a failli attendre, mais maintenant qu’il est à portée de platine, on va pouvoir le siroter pendant les 5 années à venir.
Jeremie Albino – Our Time In The Sun
Un Canadien exilé à Nashville pour faire des disques sous la direction de Dan Auerbach, et ça sonne tout de suite plus fluide. Le son, les textures, cette impression de croire que Tony Joe White est encore avec nous… On avait de toute façon gentiment flashé sur son 1er album et ce petit côté swamp blues bien fichu, bien composé et bien chanté. Mais force est de constater qu’entre les mains du Black Key’s, ça monte en gamme et en température.
Kit Sebastian – New Internationale
Géniale alliance franco-turque en provenance de Londres, Kit Sebastian est de cette trempe de groupe qui, mine de rien, fait son petit bout de chemin. Troisième opus et toujours cette chouette patine, entre pop psychédélique anatolienne (fans d’Altin Gun et Derya Yildrim, foncez !), B.O de série B tout droit sortie des seventies, touches de tropicalisme brésilien et cette appétence pour ce parti pris arty-kitsh qui leur va décidement très bien ! Une sorte d’indie-rock-exotica groovy et mondialisé.
Harlem Gospel Travellers – Rhapsody
L’accroche promo de cette très jeune troupe originaire de New-York pourrait s’intituler comme la célèbre série de bouquins que tout le monde s’offre, mais que personne ne lit : Le Gospel Pour Les Nuls ! Vous aviez des a-priori sur la musique du tout-puissant (c’est plan-plan, c’est vieillot) ? Les membres de The Harlem Gospel Traveller vont changer votre vie, oui messieurs-dames ! Du funk sans gros mots, de la soul survitaminée et une musique bien plus rock n’roll qu’un bon nombre de groupes au look de bad boys. Un truc qui vous pénètre par tous les pores de la peau, et si vous avez la chance d’aller les voir sur scène, vous prenez le risque d’une conversion directe ! Amen.
M.J Landerman – Manning Fireworks
Echappé d’un groupe shoegaze prisé des intégristes de ce genre musical difficile à cerner, M.J Landerman publie aussi régulièrement des opus solo. Manning Fireworks, qui vient tout juste de paraître, nous a beaucoup plu. Un son un peu cradingue qui va bien et des compositions qui fleurent bon l’électricité réjouissante par des camarades des groupes indie-rock US des nineties : la grande époque des college-radio band (Dinosaur Jr., Pavement, REM…).
