Sélection

Ces acteurs et actrices qui cassent leur image

25 février 2022
Par Lucie
Ces acteurs et actrices qui cassent leur image

La peur d’être enfermé dans un rôle ou un genre a incité de nombreux acteurs et actrices hollywoodiennes à accepter d’écorner leur réputation pour jouer l’exact opposé. Souvent avec succès, parfois au détriment de leur carrière… Retour sur ces stars de l’écran qui ont pris le pari de montrer une autre facette de leur jeu.

Méchants de cinéma pour de rire !

La plupart des comédiens qui acceptent d’interpréter un méchant, le font souvent pour avoir l’occasion de se déguiser et, cachés derrière leur maquillage et leurs costumes, finissent par surtout amuser petits et grands.

Qui, en effet, a pu être terrifié par la prestation d’Arnold Schwarzenegger, méchant convaincant dans Terminator, mais beaucoup moins crédible en Mister Freeze dans Batman et Robin de Joël Schumacher. Certains ont même décidé d’interpréter des personnages infâmes uniquement pour divertir, à l’instar de Jim Carrey, endossant quelques costumes peu ragoûtants sans pour autant écorner son image auprès du grand public. Il est ainsi l’Homme-Mystère dans Batman Forever ou le Grinch de Ron Howard, un installateur de câble pernicieux dans Disjoncté de Ben Stiller ou le Docteur Robotnik dans Sonic le film.

Il en est de même pour Danny DeVito, Pingouin génial dans Batman, le défi de Tim Burton ou Tom Hiddleston en Loki, personnage préféré des fans de la saga Avengers. Sans oublier Ian McKellen, autant plébiscité en Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux qu’en Magneto dans X-Men.


Un rôle de méchant ? La fausse bonne idée pour ces acteurs…

Mais parfois, certains acteurs auraient dû y réfléchir à deux fois avant de succomber à la tentation d’incarner un méchant. Habitués à sauver la veuve et l’orphelin ou à faire rire, leur passage du côté obscur de la Force a parfois entaché leur carrière.

C’est le cas de Kevin Costner, star du box-office avec des films tels que Danse avec les loups ou Robin des Bois, Prince des voleurs, qui a désarçonné son public dans Un monde parfait de Clint Eastwood dans lequel il incarne un évadé de prison qui kidnappe un jeune garçon. Le film fut un échec public et la première marche de la descente aux enfers de l’acteur, avant le catastrophique Waterworld.

Autre star plébiscitée par le plus grand nombre, Macaulay Culkin, héros de Maman j’ai raté l’avion dont la bouille angélique va être mise au service du mal dans Le Bon fils, thriller malsain où il interprète un jeune tueur sadique s’acharnant sur Elijah Wood. La plupart de ses fans se détourneront d’ailleurs de lui et l’acteur aura bien du mal à rebondir par la suite.

Un effet pervers qu’est en train de subir Jared Leto depuis sa prestation dans Suicide Squad. Oscarisé pour Dallas Buyers Club, son Joker punk et psychédélique a totalement brisé la pente ascendante de sa carrière. Depuis, on l’a surtout vu dans des seconds rôles et il a plusieurs fois affirmé en interview avoir regretté d’avoir joué dans Suicide Squad.

Sans recevoir un tel retour de flamme, la carrière d’Orlando Bloom n’en est pas moins devenue plus confidentielle quand il changea son image de jeune premier dans Le Seigneur des Anneaux et Pirates des Caraïbes pour des rôles plus ténébreux, comme le capitaine piégé dans une zone de guerre de The Outpost, ou l’enquêteur peu glamour de Zulu, situé dans une Afrique du Sud où planent les ombres non disparues de l’apartheid.

Une crainte qu’a dû avoir Tom Cruise en interprétant un tueur à gages dans Collatéral de Michael Mann. C’est à ce jour la première et dernière incursion de l’acteur en tant que méchant revendiqué. Si le film fut un succès public et critique, seul Jamie Foxx fut remarqué par ses pairs à l’époque, en chauffeur de taxi tentant d’arrêter le sociopathe qu’il conduit de crime en crime.

Cependant, il arrive que ce virage dramatique n’ait juste qu’un effet minimal sur la carrière de l’acteur. Après plus de 15 ans à enchaîner les rôles comiques, Steve Carell a dès la fin de The Office US tenté l’aventure dramatique : millionnaire abusif dans Foxcatcher, trader colérique dans The Big Short, victime d’un syndrome post-traumatique dans Bienvenue à Marwen… Que des rôles acclamés, mais où le public n’a pas réservé bon accueil aux films. La carrière de Carell n’en a pas souffert, mais cela a pu le pousser à revenir à la comédie. Il joue d’ailleurs la sécurité avec Space Force en faisant une nouvelle fois équipe avec le créateur de The Office US, Greg Daniels.

Des actrices super-vilaines


Les comédiennes ne sont pas en reste. Elles aussi se sont souvent réjouies de changer de registre, n’hésitant pas à passer de victime à bourreau le temps d’un film.

Michelle Pfeiffer est d’ailleurs désormais l’une des méchantes les plus célèbres du cinéma grâce à sa prestation en Catwoman dans Batman, le défi. Les films de super-héros sont ainsi une manne pour les actrices, ravies d’incarner des super-vilaines, comme Margot Robbie en Harley Quinn dans Suicide Squad et Birds of Prey et la Fantabuleuse histoire de Harley Quinn, ou Cate Blanchett, particulièrement retorse dans Thor : Ragnarok.

D’autres empruntent aux contes de fées leurs panoplies de méchantes, comme Angelina Jolie et ses cornes noires dans la saga Maléfique, Charlize Theron, terrible reine dans Blanche-Neige et le Chasseur ou Meryl Streep en sorcière dans Into the Woods.

Cette dernière aime aussi incarner des méchantes inscrites dans notre époque, comme son inoubliable prestation de rédactrice en chef odieuse dans Le Diable s’habille en Prada. Nicole Kidman n’hésite pas user de manipulation pour passer à la télé dans Prête à tout, Charlize Theron et Kathleen Turner quittent leur image de femmes fatales pour se muer en tueuses en série, l’une dans Monster et l’autre dans Serial Mother.


Une performance artistique couronnée de succès

Russell Crowe est un chauffeur routier intraitable dans Enragé de Derrick Borte. Lui qu’on a l’habitude de voir en sauveur ou en gladiateur, a joué à l’occasion son premier rôle de méchant, poursuivant sans pitié une jeune conductrice.

Hugh Grant, grand habitué des comédies romantiques des années 1990 et 2000, s’est fabriqué une persona de gendre idéal, un rien ironique. Ce n’est que dans la décennie 2010 qu’il a commencé à multiplier les rôles plus grinçants, pour un résultat acclamé par le public : que ce soit le sextuple rôle hallucinant de Cloud Atlas, le mari ambigu de Nicole Kidman dans The Undoing, le mari-manager infortuné de Florence Foster Jenkins, le visqueux journaliste de tabloïd de The Gentlemen, il a su éclairer son charme naturel d’une lumière plus sombre, avec comme sommet le diabolique Jeremy Thorpe de A Very English Scandal.

#a very english scandal depuis iceforcutie

Une trajectoire qui n’est pas sans faire penser à celle de Bradley Cooper, belle gueule de films romantiques et rôle secondaire de joli coeur (Alias) se muant en réalisateur-acteur de films plus ambivalents. Ainsi, sa version très réussie de A Star is Born avec Lady Gaga, où il actualise la tragédie du héros, son portrait enténébré d’un arnaqueur dans Nightmare Alley de Guillermo del Toro. Il devrait prochainement réaliser – sans jouer – Maestro, biopic du compositeur-chef d’orchestre Leonard Bernstein, produit par Steven Spielberg (qui avait songé à le réaliser).

Matthew McConaughey fut de son côté un tueur sadique dans Killer Joe de William Friedkin, Leonardo DiCaprio un colonialiste cruel dans Django Unchained, Jake Gyllenhaal un photographe de faits divers prêt à les provoquer pour réussir dans Night Call et Michael Douglas, un quidam à bout de nerfs dans Chute libre. Enfin, Tom Hanks, qui avait affirmé ne jamais vouloir jouer de méchant, a finalement changé son fusil d’épaule pour The Circle et le prochain film de Baz Lurhmann, biopic sur Elvis Presley. Qu’il est bon d’être méchant !

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
Sélection de produits