Si les concerts, festivals et autres spectacles vivants qui habituellement accompagnent nos étés redémarrent timidement, ce petit sursaut musical n’est pas encore l’océan de réjouissances dans lequel nous avons hâte de nous baigner. Fort heureusement, ce vide pourra être comblé par la lecture de succulents ouvrages. De la plage aux pages, un petit plongeon à effectuer et hop, là aussi ça pourrait bien être le grand bain !
Si les concerts, festivals et autres spectacles vivants qui habituellement accompagnent nos étés redémarrent timidement, ce petit sursaut musical n’est pas encore l’océan de réjouissances dans lequel nous avons hâte de nous baigner. Fort heureusement, ce vide pourra être comblé par la lecture de succulents ouvrages autour de la musique. De la plage aux pages, un petit plongeon à effectuer et hop, là aussi ça pourrait bien être le grand bain !
Voilà l’été…
Comme le chantaient si joyeusement Les Négresses Vertes il y a 30 ans. L’été, synonyme de vacances bien méritées après une séquence dont on se souviendra. Et ce maudit virus qui empêche une bonne partie de nos rendez-vous estivaux que sont les festivals. Quand bien même la reprise se fait sentir, l’absence ou la très petite quantité d’artistes internationaux programmés reste sacrément frustrante. Alors on essaye une nouvelle tentative autour d’un secteur qui heureusement est abondant et sans danger : le livre. Littérature, biographies, essais, bandes-dessinées… On vous présente quelques bonnes feuilles passées et fraichement parues autour de la musique puisque c’est ce qui nous concerne ici.
De la plage aux pages, juste un petit plongeon et hop ! A l’instar du grand bain de foule qu’on aurait aimé prendre aux concerts et autres festivals (jauge sanitaire oblige), on se plongera donc volontiers dans un autre genre d’océan. Grand bain de lecture(s) en perspective !
Underground – Arnaud Le Gouefflec & Nicolas Moog
Les lecteurs de l’excellent mook La Revue Dessinée connaissent probablement déjà les cases du dessinateur Nicolas Moog. Sur la même idée que sa Face B trimestrielle, Underground est un savoureux recueil des oubliés de l’industrie musicale. Artistes, musiciens, chanteurs ou producteurs hors-champ. Des trajectoires, des parcours et des œuvres en dehors de toutes conventions attendues. C’est drôle, informatif, érudit, truffé d’anecdotes véridiques et de ces noms d’étranges « bestioles » qui font l’histoire du rock (Moondog, Captain Beefheart…) …Un cocktail XL de 300 pages à siroter tout l’été.
Hérouville, le château hanté du rock – Laurent Jaoui
(préface de Benjamin Biolay)
Lieu mythique, le château d’Hérouville abrite depuis les années 1960 l’un de ces studios d’enregistrement qui ont fait l’histoire du rock. Situé en pleine campagne, ce fut l’un des premiers modèles de studio/résidence au monde. On y enregistre, on y mange, on y dort, le temps nécessaire à peaufiner l’enregistrement pour lequel on est venu. On vous laisse donc imaginer ce genre de sanctuaire quand ce sont les David Bowie, Iggy Pop, Elton John, Bee Gees , Grateful Dead comme une grande majorité des artistes français qui y pose valises et instruments. Entre excès en tout genre et révolution sonore, des albums aujourd’hui mythiques tel que Saturday Night Fever sont sortis de cet endroit légendaire. Une institution du rock, véritable « folie » amorcée par le compositeur Michel Magne dans les années soixante et perpétué par d’autres jusqu’à ce jour.
Sur les routes de la musique – Manoukian
Chroniqueur, présentateur, producteur, compositeur, beau parleur (au sens 1er du terme) et avant tout et érudit musicien, c’est notre hyper-pianiste André Manoukian qui se fend d’un ouvrage autour de la musique au pluriel. La grande et la petite, celle d’ici, de là-bas, d’hier ou d’aujourd’hui. Les liaisons heureuses entre philosophie, mathématiques, physique, histoire, préhistoire et notes bleues n’auront plus de secret pour vous. Transpositions écrites de son émission du même nom pour France Inter, il y a chez Dédé Manoukian ce gout pour raconter, décortiquer, analyser… Sans jamais vous plomber.
Depeche Mode – Anton Corbijn
Le groupe emblématique de Martin Gore, Dave Gahan et Andy Fletcher shooté à travers l’objectif du photographe Anton Corbijn…Pas grand-chose à vous dire tant l’image et le cadre sont toujours parfait. 40 ans de collaboration fructueuse et de nombreux tirages inédits puisés dans les archives du photographe néerlandais. Le photographe et son travail singulier semble avoir eu une influence capitale sur Depeche Mode, tant musicalement que dans sa scénographie. Un copieux volume à la mise en page classieuse signé des éditions Tashen, ça risque d’être un peu lourd dans votre sac de plage, mais sincèrement, c’est à ne pas rater.
Wattstax : 20 août 1972, une fierté noire – Guy Darol
Le journaliste musical français Guy Darol se penche sur un événement fondateur qui pourrait bien éclairer notre époque. Le livre autour du mythique concert Wattstax (le Woodstock noir) est paru au moment de Black Lives Matter aux Etats-Unis. Quand toute l’écurie Stax records de Memphis embarque à Los Angeles. Un regard à la loupe sur ce 20 août 1972 qui a (presque) tout changé.
David Bowie, une biographie – Maria Hesse
Après un ouvrage sur Frida Kahlo, l’illustratrice et autrice espagnole Maria Hesse s’attaque à l’icône pop David Bowie. Un portrait haut en couleurs et un travail de narration très personnel font de ce livre à cheval entre la BD et le livre illustré, un beau moment de lecture autour de l’incomparable Heroes d’outre-manche.
Solide – Dominique A
Night fever – Belkacem Meziane
Vous aviez une idée caricaturale du disco malgré vos gesticulations redondantes à l’écoute de Saturday Night Fever ? Ce livre va vous remettre dans le droit chemin. En 100 hits tout rond, l’auteur nous rappelle que le disco n’est pas juste un truc à paillettes pour boite de nuit sans identité se voulant gay friendly, mais bien une (r)évolution logique des musiques afro-américaines dans le contexte social et libertaire des années 70. Un bon pavé bien documenté pour faire fi des clichés et autres raccourcis.
La fabrique d’une musique touarègue – Marta Amico
Fascinante analyse du phénomène autour des musiques touarègues, devenues au sein des musiques africaines (et plus largement de la « world music »), un genre à part entière. Ces rockeurs enturbannés ou rockeurs du désert, nomades et maltraités depuis des décennies ont réussi a conquérir le monde et plus particulièrement celui du rock anglosaxon. Des groupes comme Tinariwen sont à l’affiche des plus gros festivals internationaux : coup de maitre ou coup de com’ ? La réponse est dans ce bel ouvrage riche d’enseignements et de constats sur la mondialisation dans l’industrie de la musique.
Joy Division – Pierre-Frédéric Charpentier
Un peu comme Che Guevara, Marylin Monroe ou Arthur Rimbaud, Ian Curtis est aujourd’hui une véritable icône pop. Les gamins comme les quinquagénaires arborent le désormais classique tee-shirt représentant la pochette d’Unknown Pleasure, album culte du poisson pilote de la new wave, Joy Division. Maintenant il faut lire le livre, le tee-shirt ne suffit plus.
Dreamworld ou la vie fabuleuse de Daniel Treacy – Benjamin Berton
Restons du côté de l’Angleterre avec ce chouette Dreamworld consacré au fondateur du groupe emblématique de la naissance du punk, TV Personalities. Bien moins poseurs que Sex Pistols, plus arty que The Clash et un brin plus pop (ce n’est pas bien difficile en même temps) que tous leurs collègues de la scène punk, le groupe reste peu connu en dehors d’un fan club restreint. TV Personalities est malgré tout considéré comme une influence majeure sur tous les groupes se revendiquant post punk qui émergent depuis le milieu des années 80.
Jean Ferrat, c’est beau la vie – Denis Lafay
Toujours avec cette idée que musiciens, chanteurs, paroliers sont le reflet d’une époque, voir de celle qui arrive, c’est ce très joli bouquin autour de la figure de Jean Ferrat (dont on fête le 10eme anniversaire de la disparition cette année) qui vient de paraître. Décorticage en règle de la poésie de ce grand humaniste qu’était Ferrat. Un propos d’une actualité sidérante dans un emballage qui peut sembler désuet en 2020, mais les chansons de Jean Ferrat, n’est-ce pas un peu tout ça ?
Musiques du monde arabe : une anthologie en 100 artistes – Coline Houssais
Musiques du monde arabe est publié chez l’éditeur spécialisé Le mot et le reste. Cartographie d’un vaste monde musical, riche en sensibilité, traditions et modernité. De la chanson judéo-arabe de Reinette l’Oranaise au post-rock-electro des libanais de Mashrou Leila, en passant par la diva Oum Kalsoum, vous voilà avec 300 pages à potasser. On ramasse les copies à la rentrée !
L’art de ranger ses disques – Philippe Blanchet