Ils ont connu la solitude, le confinement ou bien pire encore… Ces héros de film ont survécu (ou pas) à l’enfer et nous livrent leur méthode de survie. Petit tour d’horizon de 10 Robinsons modernes.
Christopher McCandless dans Into the Wild (2007)
Devenir un Walden moderne fuyant les turbulences de la civilisation, avec pour tout renfort un sac à dos et un guide de survie, tel est le pari insensé de Christopher McClandless (Emile Hirsch), dans cette adaptation cinématographique du livre éponyme de Jon Krakauer, signée Sean Penn. Au programme, repos à la belle étoile, cueillette et feu de camp pépère. Méthode de survie peu confortable et moyennement recommandée aux profanes de la patate sauvage, celle-ci est néanmoins conseillée à celles et ceux se cherchant une collapso-crédibilité.
Pi Patel dans L’Odyssée de Pi (2012)
Alors, oui, je comprendrais que l’idée d’avoir pour seul ami un gros félin qui rêve de vous faire une place de choix dans son estomac avec du bouillon cube et des fines herbes, ça vous échaude un peu, mais le brave Pi, il en a vu du monde, lui. Et ça ne demande pas grand-chose, tout juste quelques bancs de poissons volants et une pincée d’ingéniosité. Tenté(e)s par l’aventure ? Et si les bipèdes vous entourant vous exaspèrent, sachez que vous pouvez toujours les imaginer en ménagerie (oui, c’est légèrement du spoil).
Chuck Noland dans Seul au monde (2000)
Bon, le coup de l’île déserte, c’est un classique mais ça fait toujours son petit effet. En tout cas, Tom Hanks, il sait y faire : radeau artisanal fabriqué de bric et de broc, ami et confident en la personne d’un ballon, pêche matinale… Si la méthode de survie demande des qualités exigeantes, telles qu’une résistance à l’ennui extrême et une persévérance aiguë, elle permet quand même de se forger un sacré caractère, et de relativiser quant à la nécessité d’une civilisation où les toilettes sont munies d’une chasse d’eau. Le billet retour n’est pas garanti par l’assurance…
Robert Neville dans Je suis une Légende (2007)
Il y a la solitude voulue, il y a la solitude accidentelle et il y aussi la fin du monde. Pas de bol. Que faire dans cette situation, sans Wikipédia pour nous porter conseil ? Eh bien, au risque de vous surprendre, rester confiné chez soi et ne sortir que le jour pour les courses essentielles, c’est la méthode éprouvée du docteur Neville, alias Will Smith. Au passage, s’occuper d’un animal de compagnie est un excellent remède contre l’ennui, surtout si celui-ci peut vous défendre de goules vénères.
Le docteur Ryan Stone dans Gravity (2013)
Moins misanthrope que la fin du monde, il y a aussi la solution de l’échappée belle spatiale. Ben oui, réfléchissez, pas de contact avec toute forme de vie, pas de tracas. Et puis, la planète bleue est sublime depuis la station spatiale internationale (enfin, j’imagine, on m’a raconté). La méthode de Sandra Bullock, ça tient en un seul mot : équilibre. Si des débris galactiques viennent endommager votre nid douillet anti-gravitationnel, accrochez-vous solidement et fermez les yeux.
La famille Abbott dans Sans un bruit (2018)
Bon. Vous vous retrouvez confiné(e)s en famille et vous n’avez ni Scrabble, ni table de ping-pong, ni Uno sous la main ? La méthode Abbott devrait vous intéresser : faire un concours du roi du silence tout le temps, jusqu’à ce que quelqu’un craque. Dans ce cas, il est éliminé. Non, je crois que vous ne comprenez pas. Quand je dis « éliminé », je veux dire vraiment. Dévoré. Becté. Ah bah oui, on choisit pas ses voisins, les vôtres sont peut-être un peu bruyants mais leurs voisins à eux, ce sont de grosses bêbêtes dégingandées friandes d’humains. Une petite partie ?
Michelle et Emmett dans 10 Cloverfield Lane (2016)
Autre cas de figure : vous vous retrouvez confiné(e) avec quelqu’un que vous connaissez à peine. Voire pas du tout. Et il s’avère que c’est un type un peu effrayant qui vous rebat les oreilles avec sa paranoïa conspirationniste. Ça rappelle des souvenirs ? Ce que je peux vous proposer, c’est soit d’essayer une cohabitation – turbulente – mais qui devrait vous blinder contre les théories (fausses ?) au bout d’un moment, soit vous enfuir tout de suite. Mais il y a bien pire que de tomber sur la police de nos jours…
Jim dans 28 jours plus tard (2002)
« L’enfer, c’est les autres » disait Sartre. C’est d’autant plus vrai que ceux-ci tentent fâcheusement de troubler votre tranquillité à coups de morsures. Plus moyen de cultiver votre jardin, les voisins vous confondent avec les crudités. Si je ne peux que vivement vous conseiller de porter un masque, et de racheter du gel hydroalcoolique, n’oubliez pas non plus le footing deux fois par semaine. Ça vous sera utile la prochaine fois qu’une horde fréquente le même centre commercial que vous.
James Cole dans L’armée des 12 singes (1995)
La méthode Bruce Willis, c’est avant tout d’être stylé et d’avoir une filmographie de fou, même post-chauve, mais c’est aussi de remonter le temps pour éviter la fin des temps. Comme ça, vous pourriez remonter quelques mois en arrière et découvrir les origines du Covid-19 ! Il faut aussi : 1) savoir se battre ; 2) suspecter une secte écologiste d’être à l’origine de la pandémie ; 3) être l’adaptation d’un court-métrage français, La jetée, sorti en 1962. Quoi, comment ça, ça n’a aucun rapport avec la choucroute ? Bon, tant pis, la méthode de Bruce, ça ne marche qu’avec Bruce !
Hugh Glass dans The Revenant (2015)
Enfin, last but not least, pourquoi ne pas tenter la méthode éprouvée par votre propre congélateur ? Je veux dire, pourquoi ne pas partir dans le grand froid canadien pour ralentir voire geler la progression du virus ? En plus, aucun risque de serrer la main de gens contaminés, puisqu’il faudra amputer vos doigts gelés bien avant ! Y a plus qu’à suivre la méthode DiCaprio, le fameux 50-50 : 50 % de solitude complète, 50 % de caléfaction avec de la peau d’ours. Tabarnac !
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Visuel d’illustration : © United International Pictures (UIP)