Les cinémas ont enfin ouvert, et les nouveautés tant attendues sont enfin là, et cela valait le coup d’attendre. Comédies françaises, drames américains, sans oublier le géant Disney. Tous se retrouvent dans cette sélection estivale et automnale qui a tout d’un régal.
Adieu les cons
Sortie le 25 aout
Albert Dupontel revient avec Adieu les cons pour nous redonner le sourire après une période un brin morose. Au-delà de la réalisation et mise en scène qui est vraiment très belle, jouant sur des jeux d’ombres et de lumières et de beaux plans centrés sur chaque personnage. L’Histoire est digne d’un Dupontel, qui cherche une aiguille dans une botte de foin et qui s’intéresse au plus petit détail à l’échelle du monde, à la fois improbable, drôle et cynique. Virginie Efira en bout de course, atteinte d’un mal incurable malheureusement contracté sur son lieu de travail et Albert Dupontel, employé exploité et non reconnu pour son travail, vont faire front ensemble. Après le suicide raté et atrocement drôle, dans cette comédie atypique sur le monde du travail. Tout est absurde comme on aime, oscillant entre temps calme et sensible et hystérie collective agrémenté de dialogues subtilement appréciables. Dupontel confirme son statut de bel ovni du cinéma Français. Il ne suit aucune règle et c’est pour cela qu’on y retourne encore. Adieu les cons est une belle fable sur la seconde chance, et l’instant présent et sur ce devoir ou mission à accomplir. On aimerait bien tous un jour envoyer balader tous ces cons qui nous entourent, en attendant on se contentera de ceux-là le 25 aout.
Lire notre portrait : Albert Dupontel : portrait d’un artiste sensible et en colère
Promising young woman
Sortie le 25 aout
Emerald Fennell, passe pour la première fois derrière la caméra pour ce film qui n’a rien d’un film de débutant et remporte l’oscar du meilleur scénario original. Carey Mulligan est une Promising young woman, formidable, dans ce thriller surprenant où rien n’est laissé au hasard. La réalisation, la mise en scène, la photographie et le jeu des acteurs, le tout est parfaitement calibré pour en faire un ensemble harmonieux, alliant drame et comédie sur un sujet lourd de sens. Les personnages sont si bien écrits, qu’on ne perd pas une goutte du plan mis en place, par Cassie, désireuse de pointer du bout de ses ongles colorés la perfidie et la dangerosité des hommes. Si l’on voit assez rapidement où le film conduit son héroïne, on ne peut qu’apprécier l’efficacité du récit dans sa démarche. Maitrisé de bout en bout, ce film résolument féministe ne plaira pas à tous les hommes, diabolisés à juste titre, dans leur approche du viol banalisé. Cassie, est là pour mettre devant le fait accompli ceux qui profitent de la vulnérabilité des femmes, qu’ils soient conscients ou non de leur attitude. Sous ses airs de comédie cynique, le film aborde son sujet intelligemment et permet d’ouvrir les yeux à d’autres personnes jusqu’alors insensibles à cette cause. Sans jamais tomber dans l’excès, et sans que l’on ne voit les images, la violence des mots et des maux, pèse lourd dans la balance. Le film tient toutes ses promesses d’un grand film résolument engagé, à découvrir le 25 aout.
Raya et le dernier dragon
Sortie le 27 aout
Disney ne perd pas de temps, après Mulan l’an passé, c’est au tour de Raya, guerrière épique de redonner de l’ordre au pays de Kumandra, contrée imaginaire aux inspirations asiatiques. L’un de leur plus long films également, presque 2h, de quoi redonner un nouveau souffle aux films de princesses, qui ont bien changé depuis. Plus combatives, indépendantes et déterminées, Raya le prouve une fois de plus. Si les visuels changent d’un Disney à l’autre, celui-ci abordant beaucoup de styles différents, la morale made in Disney ne perd pas le nord, faisant retomber le film dans la catégorie jeunesse et apprentissage de la vie. « Le monde va mal parce que la confiance à disparue » mais il faut bien continuer d’essayer, sinon le monde court à sa perte et le seul espoir de ce peuple est donc Raya, guerrière malgré elle. Elle est gardienne de la pierre du dragon, qui a sauvé l’humanité de la première vague destructrice des Drunn. Monté comme un Marvel, Raya doit trouver les 5 pierres, séparés entres 5 territoires, d’un peuple qui se déchire. Non dénué d’humour, on y retrouve la marque de fabrique propre au studio. Entre moments féeriques et combats épiques, Raya n’y arriverait pas sans Sisu, créature pop très drôle, mais surtout, Tuk Tuk, adorable Pangolin (il fallait oser, et on approuve) qui ne manquera pas de piquer notre actualité. Convoitise, solidarité et courage sont au rendez-vous. Ayez une confiance aveugle en Raya, le 27 aout prochain.
Lire notre chronique sur le film : Raya et le Dernier Dragon : vers un nouveau paradigme des princesses Disney
Mandibules
Sortie le 21 septembre
Mandibules est le dernier film de Quentin Dupieux, aussi insolite que son précédent, où Dujardin avait pour obsession de porter la seule et unique veste en Daim du monde entier, détruisant tous les autres manteaux sur son chemin. Aussi barré et absurde que tous ses films, Mandibules raconte (si on peut dire) l’histoire de deux gars bien braves, qui trouvent une mouche géante dans le coffre de la voiture volée qui devait originellement servir à délivrer un paquet mystère. Persuadés d’être tombé sur une mine d’or, ils décident de lâcher leur mission, de domestiquer cette fameuse mouche aux mandibules spectaculaires et de gagner leur vie comme cela. Déjà là coté scénario, on est pas mal dans l’imaginaire et l’inconcevable de Dupieux. Il n’y a aujourd’hui que lui dans le cinéma Français pour nous sortir une idée pareille et aller au bout de celle-ci. Sans aucune limite, son cinéma est déroutant, soit on adhère à l’absurdité du propos soit non, il n’y a pas de juste milieu. Coté casting, on y retrouve Grégoire Ludig et David Marsais, les deux compères du Palmashow, imbriqué dans du 5ème voir du 6ème degré en mode taureau ailé accompagné d’une Adèle Exarchopoulos, dans un rôle décalé à contre-emploi d’une fille accidentée qui ne peut s’empêcher de crier quand elle parle. Un film à petit budget inclassable, qui n’a pour ambition que de nous faire rire, retiré de tout contexte réel. Une parenthèse d’1h10 avec notre monde à découvrir le 21 septembre.
Luca
Sortie le 24 septembre
Avec leur toute première plateforme et le rachat de maison de production, Disney devient le numéro 1 sur le marché. Autant de raisons pour promouvoir beaucoup plus de films qu’avant. Voilà pourquoi Luca, dernier Pixar, sort à peine quelque mois après Soul. Et nous embarque direction l’Italie et tout ce qui y fait son charme, de l’incontournable gelato à l’Italienne, aux excellentes pasta, sans oublier les balades à Vespa et les mama Italiennes. Tout semble classique et pourtant la vie de Luca à tout de féerique. Si en apparence il ressemble à un petit garçon, il faut voyager sous la surface de l’eau pour voir apparaitre sa véritable identité. Une créature des mers tout ce qu’il y a de plus adorable. Une jolie histoire entre terre et mer et sur la découverte d’un nouveau monde comme seul les studios Pixar savent le faire. D’une beauté à couper le souffle et d’une positivité égale à Disney, ce film est parfait pour se replonger dans les vacances d’été. A découvrir le 24 septembre.
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The Father
Sortie le 29 septembre
Tout porte à croire d’après la bande annonce, que The Father est un drame sur la maladie d’Alzheimer, mais vous n’avez aucune idée pendant le déroulement du film si le sujet est vraiment ce qu’il en est, tant l’assemblage est déroutant. On est baladé tout le film, avec deux options possibles. Soit Anthony Hopkins perd la tête et ce qu’on voit est réellement sa perception de sa réalité avec les idées confuses. Soit il n’est pas complètement perdu et son entourage le manipule comme il nous manipule. A vous de découvrir la finalité de ce grand film dont je ne dirais rien. Oscarisé pour l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme du réalisateur français, Florian Zeller, on prend un grand plaisir à observer le grand Anthony Hopkins, gagnant lui aussi d’un Oscar bien mérité, tourner en rond dans cet appartement Londonien qui ne cesse de changer de forme, de meubles et d’habitants. Un huis clos avec de beaux plans serrés, et de belles échappées dans les couloirs, appréhendé comme un labyrinthe conceptuel. On ne sait plus qui croire et au passage on s’amuse à noter quelle cuisine, quelle console, quelle couleur de mur on préfère. Hopkins qui joue le rôle d’Anthony à un certain caractère qui va avec l’âge et l’on peut comprendre ce besoin de se sentir encore capable sans être considéré moindre. Entre moments tendres, et d’autres bouleversants, le film délivre une palette d’émotions parfaitement maitrisé. Piégé entre 4 murs ou dans son propre esprit, à vous de le découvrir le 29 septembre.
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