Godspeed You ! Black Emperor, collectif canadien en exercice depuis plus de 20 ans, est le groupe le plus important du monde. Ni plus ni moins. Partisans acharnés d’une éthique sans concessions, chantre d’un post rock que l’on ne peut comparer dans la qualité qu’aux plus glorieuses heures des Pink Floyd (période Meddle donc), les +/- 9 Montréalais ont systématiquement eu tout bon. Ce nouveau disque, exigeant comme toujours, récompense l’auditeur de son immersion tout au long de ces 43 mn…
Godspeed You ! Black Emperor, collectif canadien en exercice depuis plus de 20 ans, est le groupe le plus important du monde. Ni plus ni moins. Partisans acharnés d’une éthique sans concessions, chantre d’un post rock que l’on ne peut comparer dans la qualité qu’aux plus glorieuses heures de Pink Floyd (période Meddle donc), les +/- 9 Montréalais ont systématiquement eu tout bon. Ce nouveau disque, exigeant comme toujours, récompense l’auditeur de son immersion tout au long de ces 43 mn.
Les Rois (Anonymes) du Monde
Il y a tout un tas d’excellentes raisons qui font que ce groupe est respecté par tout dans le monde et même adulé par certains, à leurs corps défendant. L’une des plus importantes est bien sûr leur sens de l’éthique et de la non compromission rare dans le business d’aujourd’hui, que l’on ne peut comparer qu’à l’intégrité totale de Fugazi il y a quelques années. Les deux groupes sont d’ailleurs amis, tout sauf un hasard… Mais c’est surtout, bien évidemment, par la qualité de leur production musicale que Godspeed You est exceptionnel. Aux confins d’une nouvelle musique classique et d’un rock expérimental qui n’hésite pas à s’étirer sur un bon quart d’heure, la musique de Godspeed You ! Black Emperor (GY!BE pour la suite) est un voyage total. Petit (c’est un mensonge) extrait musical pour se mettre dans le bain et comprendre de quoi l’on parle, avec Rockets Fall On Rocket Falls, sur le Yanqui U.X.O de 2002.
Toujours au rendez vous
Maintenant que les présentations sont faites, attardons nous quelque peu sur la nouvelle livraison de l’un des groupes préférés de votre serviteur (comme vous l’aurez compris malgré ma retenue sans failles…). Ce Luciferian Towers (disponible en CD et vinyle) se découpe en 4 morceaux, dont les deux principaux se composent de 3 mouvements chacun. Undoing A Luciferian Towers sert d’introduction, sous forme de complainte sonique où les batteries se mêlent aux violons dissonants tandis que les guitares assurent une sorte de cohésion. Du GY!BE classique, donc délicieux. Que voici, en guise de mise en bouche.
Puis vient le premier morceau de bravoure, Bosses Hang… Violons chuchotants, guitares délicates en ouverture qui laissent ensuite les distorsions s’installer pour annoncer l’une des plus belles élégies composées par le groupe. Comme si la Terre elle-même avait composé sa propre oraison funébre (tout en sachant que le cycle global, lui, est éternel). Impressionnant. Fam/Famine fait office de transition consistante et introduit merveilleusement bien, via ses dissonances, la délicate Anthem For No State qui clôt le disque. Quinze minutes de réverie parmi les plus belles plages enregistrées par le groupe, qui se termine en fracas sonique définitif. Du grand art, simplement.
GY!BE arrive encore et toujours à garder la flamme, dans un monde de plus en plus troublé. Figure de proue du label indépendant Constellation, ce groupe est peut être encore plus essentiel que jamais dans le paysage musical actuel. Une musique exigeante certes (mais pas inaccessible non plus) qui mérite amplement de se concentrer dessus. L’auditeur attentif verra son effort récompensé…
Et le lecteur assidu de mon blog se voit lui remercié avec cette pépite dénichée par mes soins, la meilleure version live (superbement filmée) d’un des grands classiques de GY!BE : Moya (merci au collectif Par La Bande !).