Genre intemporel, le western décrit les aventures d’un héros en excursion dans l’Amérique sauvage. Ces récits sont souvent trépidants et divertissants. Ils se prêtent à une introspection forte des personnages et sont le lieu de questionnement existentiels. Focus sur quelques westerns qui ont marqué l’histoire du cinéma. Une liste non-exhaustive, cela va s’en dire…
Le Bon, la Brute et le Truand
En pleine Guerre de Sécession, trois hommes se lancent à la recherche d’un coffre contenant 200 000 dollars volés aux Sudistes. Parmi eux : Tuco, qui sait que le coffre se trouve dans un cimetière, et Joe, qui connaît le nom gravé sur la pierre tombale, deux hommes qui ont besoin l’un de l’autre. Mais un troisième luron vient compléter cette bande : Setenza, qui, lui, n’hésite pas à tuer pour arriver à ses fins.
Le Bon, la Brute et le Truand, un film de Sergio Leone (l’homme qui a révolutionné les codes du western) n’a pas d’un classique que son titre, mais également son casting, où l’on retrouve Clint Eastwood, Eli Wallach (Mystic River) et Lee Van Cleef (La Chevauchée Terrible). Petite pépite du cinéma, le film – dernier volet de la Trilogie des Dollars – offre aux spectateurs un spectacle de grande qualité.
Il était une fois dans l’Ouest
Après que son mari et ses enfants sont abattus, Jill McBain hérite des terres de son défunt époux. Seulement voilà, son acquisition attise la convoitise de Morton, le commanditaire du terrible assassinat. La raison ? Le nouveau chemin de fer qui doit apporter de la valeur aux terres.
Prenez l’un des meilleurs réalisateurs de westerns de tous les temps (Sergio Leone), l’un des plus grands bad guys de l’histoire du cinéma (Henry Fonda), une histoire de vengeance magnifiquement bien narrée, et une réalisation minutieusement mise en scène, et vous obtenez un grand western. Il était une fois dans l’Ouest… Un classique !
Danse avec les loups
Les plaines immenses du Dakota, pendant la Guerre de Sécession. John Dunbar, un jeune lieutenant, rencontre durant l’une de ses missions un peuple sioux. Se liant très vite d’amitié avec eux, il finit par intégrer la tribu et se fait surnommer « Danse avec les loups ». Sa rencontre avec une jeune blanche de la tribu va bouleverser sa vie.
Western de et avec Kevin Costner, Danse avec les loups est avant tout un film empreint d’une beauté singulière, poétique et saisissante. Cette fois-ci, les cow-boys sont les méchants et les indiens les gentils, ce qui est assez rare au cinéma pour être souligné. Une histoire d’amour et de relations humaines sur fond de guerre, le tout pour un métrage récompensé par 7 Oscars.
Impitoyable
Dans le Kansas des années 1880, un ancien hors-la-loi reconverti dans l’élevage de bétail, devenu père, va reprendre du service pour se venger d’un cow-boy sadique qui s’en est pris à une prostituée.
Après avoir joué dans quelques westerns, Clint Eastwood passe derrière la caméra pour réaliser à son tour un film du genre (ce qui ne l’empêche pas de garder le premier rôle, coutume à laquelle il nous a habitués depuis). Impitoyable est particulièrement noir et violent récompensé par 4 Oscars. À noter également, la noirceur des personnages, dépourvus de toute moralité et empreints de violence.
True Grit
Peu de temps après la fin de la Guerre de Sécession, Mattie Ross demande vengeance pour la mort de son père abattu de sang-froid par Tom Chaney. Pour retrouver l’assassin parti se réfugier sur les terres indiennes, Mattie fait appel à Rooster Cogburn, un U.S. Marshall, qui devra composer avec LaBoeuf, un Texas Ranger déjà sur la piste de Chaney pour récolter lui aussi une récompense.
Casting de haute volée pour le western True Grit des Frères Coen qui rassemble Jeff Bridges, Josh Brolin, Matt Damon, Barry Pepper, Domnhall Gleeson (Ex Machina, Le Réveil de la Force) et la jeune Hailee Steinfield (3 Days to Kill).
Django Unchained
Peu de temps avant la Guerre de Sécession, le docteur Schultz, un chasseur de prime allemand, libère Django, un ancien esclave susceptible de l’aider à retrouver les Frères Brittle, ses prochaines cibles. Alors que les deux hommes se lancent dans la traque des bandits, Django n’en oublie pas son but premier : retrouver sa femme Broomhilda, esclave de Calvin Candie.
Django Unchained est un film particulièrement prenant et violent comme Tarantino en a le secret, avec, comme d’habitude, de supers répliques et une bande originale extra ! Au casting, nous retrouvons Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson et Christoph Waltz. L’un des meilleurs Tarantino à ce jour ? Très probable.
Jane Got a Gun
Que de déboires pour un film initialement prévu pour le mois d’octobre 2014 et qui aura finalement été reporté non pas une, mais bien trois fois ! Les causes ? D’abord, le désistement de la réalisatrice Lynne Ramsay, qui a décidé de quitter le projet dès le premier jour de tournage. Ensuite, ont eu lieu les désistements de nombreux acteurs tels que Michael Fassbender, Jude Law et Bradley Cooper qui ont enlisé un peu plus le projet. Finalement, c’est le trio Natalie Portman, Ewan McGregor, Joel Edgerton qui tiendra l’affiche, un casting aux allures de prélogie Star Wars, les trois acteurs s’étant cotoyés dans les épisodes II et III de la saga.
Mais alors, de quoi ça parle ? C’est l’histoire de Jane Hammond, la femme de Bill, l’un des pires bandits de la ville. Lorsque celui-ci se prend huit balles dans le buffet par les frères Bishop, Jane n’a d’autres choix que de ressortir son arme et de quitter sa petite routine. Pour l’accompagner dans ses aventures et sauver sa peau, elle espère compter sur Dan Frost, son ancien amour, mais surtout un ennemi de Bill.
The Revenant
Un trappeur laissé pour mort suite à l’attaque d’un ours, entreprend un périple de 300 km dans un environnement hostile. Sa soif de vengeance et son envie de revoir sa famille l’aideront à braver les obstacles et retrouver celui qui l’a trahi. Transportés au coeur d’une Amérique sauvage, on suit le parcours de cet homme que rien ne semble désormais pouvoir arrêter.
Film le plus nommé aux oscars 2016, The Revenant a conquis la critique. Le réalisateur Alejandro Iñárritu réussit à nous secouer grâce à des images époustouflantes et une nature magnifiée tandis que Leonardo Dicaprio, qui a obtenu l’oscar du meilleur acteur pour ce rôle, se métamorphose, apporte une profondeur supplémentaire et nous offre une performance exceptionnelle.
Les Huit Salopards
Après la Guerre de Secession, huit voyageurs se retrouvent coincés dans un refuge au milieu des montagnes. Chaque personnage cache ses secrets et lorsque l’un d’entre eux cherche à les connaitre, l’explosion ne se fait pas attendre. Ce huit clos s’appuie principalement sur l’intensité des échanges verbaux qui accentue l’ambiance pesante du film.
Quentin Tarantino réalise une oeuvre comme il n’en existe plus en s’appropriant les codes du théâtre et en se permettant de créer un film de 3h, rien que ça. Mais l’exercice de style narratif n’est pas le seul défi qu’il s’est lancé puisque le film a été tourné en 70mm. Le format accentue l’atmosphère de huis clos et nous donne réellement l’impression que les personnages ne peuvent fuir du cadre. Porté par un casting de haute volée : Samuel L. Jackson, Tim Roth et Kurt Russel, Les Huit Salopards s’impose comme un classique du western moderne.
Hostiles
En 1892, un soldat de l’armée américaine est chargé d’escorter un chef indien mourant sur ses terres natales. Deux hommes qui se sont affrontés durant des années sont aujourd’hui contrait de passer outre des décennies de massacre et d’enterrer les vieilles rancunes. Rejoints par une rescapée dont la famille s’est faite massacrée par les Comanches, ils entreprennent tous les trois un périple qui les obligera à faire preuve de solidarité pour survivre.
Le réalisateur Scott Cooper offre un vibrant hommage aux Amérindiens et sublime les paysages du grand Ouest. Avec Christian Bale et Rosamund Pike à l’affiche, Hostiles brise les codes habituels du western et nous propose une vision beaucoup moins manichéenne de l’Histoire de l’Amérique : les indiens n’étant pas forcément les méchants et les colons les gentils.
Les frères Sisters
Dans les années 1850, un chercheur d’or est pourchassé par un duo d’assassins : les frères Sisters. Les deux ont du sang sur les mains et commencent alors une traque implacable qui pourrait mettre à mal le lien fou qui les unit mais qui pourrait aussi les mettre, sur la voie de l’Humanité.
Si Jacques Audiard respecte les codes du western, il s’approprie tout de même le genre et créé une oeuvre très personnelle. Les frères Sisters doit en grande partie son succès à ses acteurs Joaquin Phoenix et John C. Reilly qui incarnent, au delà des personnages, des idées: l’héritage de la violence et la possibilité de rédemption. Loin d’être taiseux, le film est bavard et raconte sa propre histoire de l’Amérique passée et actuelle.
Nomadland
Fern, une veuve de 60 ans jouée par Frances McDormand, est contrainte de quitter sa maison à cause de problèmes économiques. Elle devient nomade, ce qui lui permet de trouver du travail plus facilement. Nomadland est un récit d’aventure dans lequel on voit le personnage découvrir un nouveau mode de vie. Par la même occasion, Fern se redécouvre à travers une solitude inédite pour elle.
C’est un film qu’on pourrait qualifier de western postmoderne. Nomadland explore la notion de conquête et d’aventure, mais avec un prisme tout nouveau. Pour commencer, le cowboy en quête d’aventure est remplacé par une femme d’âge mûr qui fuit la précarité financière. Les scènes de combats sont remplacées par des conversations intimes et des connexions intenses créées avec les gens rencontrés sur la route. Le sensationnel est troqué au profit d’un naturel réconfortant. Chloé Zhao réalise un film d’une beauté sans nom et qui mérite amplement les Oscars remportés, à savoir Meilleur film, Meilleure réalisatrice et Meilleure actrice pour Frances McDormand qui montre l’étendu de son talent, une fois de plus.