Il y a des gens qui ont tous les talents. Vous connaissiez Jason Schwartzman acteur et scénariste, il rajoute une nouvelle corde à son arc avec Coconut Records ! Oubliez les acteurs pour qui la musique est une lubie passagère, Schwartzman compose et interprète avec talent une pop lumineuse et entraînante qui s’écoute en boucle !…
Coconut Records : sous ce nom exotique et un peu désuet se cache essentiellement un seul homme, Jason Schwartzman. Surtout connu en tant qu’acteur, et accessoirement neveu de Francis Ford Coppola, le comédien a pourtant une vraie passion pour la musique qui ne date pas d’hier, puisqu’à l’âge de 14 ans, il était déjà batteur du groupe californien Phantom Planet.
Ce n’est qu’en 2007 que Jason se lance dans un vrai projet, en solo cette fois, avec l’album Nighttiming, qu’il produit sous son propre label, Young Baby Records, avec l’aide de Mike Einziger, du groupe Incubus. D’abord sorti uniquement en version téléchargeable, Nighttiming a réussi à toucher un public grandissant, en particulier grâce à West Coast, petite chanson pop à la fois acidulée et nostalgique. Les textes sont simples mais sincères (Easy Girl), empreints d’une profonde tendresse mais aussi d’une bonne pointe d’humour et de douce auto-dérision (The Thanks I Get). Les mélodies sont aussi très directes, et sans être révolutionnaires, elles se fredonnent aisément et restent longtemps en tête. Avec Nighttiming, on plonge dans l’univers indie propre à l’acteur, habitué aux plateaux de Wes Anderson et de Sofia Coppola, le tout éclairé par les jolis rayons du soleil de Californie, et par les voix de deux charmantes chanteuses-actrices de la « famille », Kirsten Dunst et Zooey Deschanel.
Avec son deuxième opus, Davy, sorti en 2009, Jason Schwartzman confirme son talent et son style. Toujours aussi adapté à une écoute nonchalante, à l’arrière d’une voiture, par un beau jour d’été, cet album semble un tout petit peu plus sûr de lui que le premier, mais conserve malgré tout une modestie authentique, qui donne la sensation que l’artiste a écrit ces chansons avant tout pour lui-même et pour son entourage, sans se prendre trop au sérieux. Ses textes puisent dans sa propre vie (Drummer) sans pour autant verser dans la confession ou dans l’autosatisfaction. Refusant tout culte de la personnalité, il est au centre de tout, mais fait le maximum pour détourner l’attention, parle de lui sans trop se montrer, dit « je » sans se livrer. Traversé par les mêmes accents pops que le premier album, imbibé de Beatles et de ses héritiers (on compare souvent Coconut Records à Weezer), Davy trouve de nouveau sa tonalité particulière et personnelle dans cette nostalgie flottante et souriante, beaucoup plus douce qu’amère, qui accueille l’avenir à bras ouverts et avec une réelle bienveillance.
Deux albums -et un troisième en préparation- qui ne se distinguent pas vraiment par des tubes ou des morceaux renversants mélangés à d’autres plus fades, mais se construisent chacun comme un tout, très délicatement, sans s’excuser, ni s’imposer… parfaits reflets de leur auteur-interprète.