Décryptage

Aya Nakamura : pourquoi son retour avec « Destinée » crée (déjà) l’événement

04 novembre 2025
Par Joséphine B.
Aya Nakamura : pourquoi son retour avec « Destinée » crée (déjà) l'événement

« Destinée », c’est ainsi que se nomme le nouvel album d’Aya Nakamura, prévu pour le 21 novembre 2025. Avec trois Stades de France (déjà) complets en mai 2026, la chanteuse de 30 ans signe un nouveau record. Après plusieurs albums certifiés platine, des records de streams et une prestation mémorable aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’artiste française la plus écoutée au monde entame une nouvelle ère, symbole d’une consécration totale.

« Je ferais mieux d’aller choisir mon vocabulaire, pour te plaire, dans la langue de Molière ». Difficile de fredonner ces paroles d’Aznavour sans repenser à l’emblématique prestation d’Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Devant 31,4 millions de téléspectateurs – un record pour un événement télévisé en France –, la Franco-Malienne, vêtue d’une sublime robe à plumes dorées signée Christian Dior, livrait une performance magistrale sur For Me Formidable, accompagnée par la Garde républicaine sur le célèbre Pont des Arts.

Si certains avaient salué cette reprise moderne et résolument audacieuse – parmi eux, le fils de Charles Aznavour lui-même –, d’autres n’avaient pas hésité à s’en prendre violemment à l’artiste. Racisme, misogynie, conservatisme… Leurs arguments ? Aucun fondement, simplement de la méchanceté (ou de la jalousie mal déguisée).

« Je pense qu’en tant qu’artiste femme noire, j’ai pris pour tout le monde […] J’ai affaire à des discussions où on me dit « Ah, tu es sensible ? » Ben ouais. », confiait-elle sur X (ex-Twitter). Une réponse franche, à l’image de celle qui n’a jamais cherché à plaire – et qui, par sa puissance, a fini par régner en maîtresse sur la scène française.

L’art de bousculer les codes

En quelques années, Aya Nakamura s’est imposée comme l’une des principales artistes francophones, devenant même centrale sur la scène internationale. Son secret ? Une sincérité à toute épreuve. Là où certain·es artistes lissent leur image pour plaire au plus grand nombre, la chanteuse, elle, reste fidèle à ses valeurs. Et c’est sans doute ce qui séduit tant.

Dans ses morceaux, elle raconte des histoires, souvent inspirées d’expériences personnelles. Ses thèmes de prédilection ? L’amour, les hommes, les relations… et toutes leurs complexités. Car oui, s’il y a bien une chose qu’Aya maîtrise, c’est l’art de remettre la gent masculine à sa place.

Dans son cultissime Djadja (Nakamura, 2018) – en bambara, ce mot désigne un menteur qui parle un peu trop et enjolive la réalité –, elle se glisse dans la peau de ces hommes aux attitudes déplacées. Premier succès d’Aya, ce titre dénonçait les abus de pouvoir masculins, tout en offrant un aperçu de son franc-parler redoutable.

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Musicalement, la jeune femme jongle avec les genres : elle passe de la pop urbaine au zouk, du R’n’B à l’afrobeat, sans jamais perdre son identité. Un métissage sonore qui affirme d’autant plus son empreinte artistique unique. Et si, finalement, la Franco-Malienne avait façonné sa propre variété ?

Créative, audacieuse, déterminée, Aya Nakamura chante comme elle parle. Son langage, libre et inventif, sort des sentiers battus : il questionne, interpelle – et dérange parfois. À travers ses paroles comme son attitude, elle revendique l’image d’une femme puissante, affranchie des diktats et fière de son indépendance.

« J’fais mes bails, t’es pas ma daronne / J’fais c’que j’veux, j’dois rien à personne / J’te calcule pas, j’suis dans ma zone / Y’a trop d’pookies dans la maison. » Pookie, Nakamura

Côté look, là encore, la chanteuse s’habille comme elle le souhaite – et qu’importe ce que les autres en pensent. Glamour, un brin provoc’ et définitivement sexy, elle arbore un style à son image, devenue une véritable icône de mode internationale.

Invitée au Met Gala 2024 – l’une des rares Françaises à avoir foulé les marches de l’événement –, elle faisait sensation dans une somptueuse robe signée Balmain. 

En Dior, elle avait ébloui Paris dans un total look gold lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024. L’année suivante, à l’occasion de la cérémonie des Flammes 2025, elle recevait (pour sa performance aux JO) la Flamme du Rayonnement International dans un ensemble sombre inspiré de Morticia Addams, symbole de pouvoir, d’élégance et de liberté. Aya dans toute sa splendeur.

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Destinée, la consécration ultime

Face à ses détracteurs, la reine continue de frapper fort. Et elle semble bien partie pour gagner tous ses paris.

Le 24 octobre dernier, elle créait l’événement en dévoilant par surprise la date de sortie (le 21 novembre 2025) de Destinée, un cinquième album qu’elle décrit comme « une partie d’elle-même ». Cheveux bleus, ongles métalliques, tenue cosmique : l’artiste semble tout droit sortie d’une ère futuriste. Le single Baddies, devenu tube de l’été, en avait déjà donné le ton.

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Un nouvel univers qui symbolise un chapitre plus introspectif pour la chanteuse, comme elle le déclarait dans un communiqué – dans lequel elle annonçait également un premier concert au Stade de France : 

« Je suis tellement heureuse de revenir avec un nouvel album qui me ressemble et de pouvoir enfin le partager avec mon public. Destinée, c’est une partie de moi, et annoncer le Stade de France, c’est comme boucler une boucle. »

Et oui, la boucle est bel et bien bouclée. À la suite de l’engouement, Aya a visé le triplé : les 29, 30 et 31 mai 2026 – rien que ça –, elle se produira au cœur du mythique Stade de France. Une performance inédite pour une artiste francophone féminine, réalisée avant elle seulement par Mylène Farmer en 2024. Trois soirs, 240 000 spectateurs attendus : la consécration absolue.

Aujourd’hui, et plus encore depuis sa performance aux Jeux Olympiques, Aya Nakamura est devenue une figure incontournable de la scène française et internationale. Elle aurait d’ailleurs franchi le cap des 7 milliards de streams dans le monde. Avec sa musique métissée, ses paroles percutantes et son aura, elle symbolise l’émancipation, la fierté et la diversité. Des valeurs qui inspirent… autant qu’elles dérangent (surtout pour une femme noire).

À 30 ans, l’artiste assume pleinement qui elle est, d’où elle vient et ce qu’elle a traversé. Dans cette affirmation de soi, elle redéfinit les contours d’une pop française décomplexée, plus libre, et définitivement plus audacieuse.

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Article rédigé par
Joséphine B.
Joséphine B.
Rédactrice fnac.com
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