La célèbre saga aux braquages fait son grand retour avec « Insaisissables 3 » ce 12 novembre 2025. Si les quatre illusionnistes du film sortent tout droit de la fiction, leurs techniques, elles, s’inspirent de véritables maîtres de la magie. Plongée dans les figures réelles qui ont nourri l’univers de la trilogie « Insaisissables ».
En 2013, Insaisissables proposait le spectacle audacieux d’un quatuor d’illusionnistes détournant les règles du show pour orchestrer un casse sous les feux des projecteurs. Avec à l’affiche Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Isla Fisher, Dave Franco, Morgan Freeman et Mark Ruffalo, le film, mêlant l’univers de la prestidigitation à celui du braquage, a rencontré un franc succès.
Cumulant plus de 685 millions de dollars de recettes à travers le monde, la duologie – complétée par le long-métrage de 2016 – s’offre un troisième tour de passe-passe en revenant en salles ce 12 novembre 2025.
Piloté par Ruben Fleischer, Insaisissables 3 fait office de passage de flambeau. Les Cavaliers doivent initier une nouvelle génération d’illusionnistes – incarnée par Ariana Greenblatt, Dominic Sessa et Justice Smith – tout en orchestrant leur casse le plus spectaculaire à ce jour.
Si les quatre Cavaliers relèvent de la fiction, leur savoir-faire, lui, est bien réel. Alors, qui sont les magiciens ayant inspiré Insaisissables ? Décryptage.
Daniel Atlas (Jesse Eisenberg) : le double de David Copperfield
Daniel Atlas, incarné par Jesse Eisenberg, ne se contente pas de faire un simple tour : il façonne un événement, devenant ainsi un parfait showman.
En incarnant l’archétype du magicien de grande scène, il fait indéniablement écho au maître incontesté de l’illusionnisme : David Copperfield. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le célèbre magicien a servi de consultant pour le premier film et a co-produit le second.
Pourquoi lui ? Parce qu’il partage avec la saga la même philosophie : la magie doit être à grande échelle. Copperfield n’a pas seulement fait disparaître un lapin, il a fait disparaître la Statue de la Liberté à New York. Il n’a pas uniquement coupé une femme en deux, il a traversé la Grande Muraille de Chine. Et, c’est avec ce sens du spectacle total, où l’illusion flirte avec l’ingénierie, que l’ADN d’Insaisissables a été capturé.
Merritt McKinney (Woody Harrelson) : un casse intellectuel à la Banachek
Merritt McKinney, le mentaliste campé par Woody Harrelson, nous prouve que le meilleur outil pour contrôler les esprits n’est pas la télépathie, mais la psychologie.
Quand on pense au mentalisme, le premier nom qui nous vient est celui du Britannique Derren Brown. Il est à l’origine de véritables chefs-d’œuvre de manipulation psychologique, en témoigne son célèbre The Heist – un (faux) braquage monté de toutes pièces.
Mais malgré la reconnaissance internationale de Brown, ce dernier se rapproche plus du showman, alors que le personnage de McKinney, lui, se situe à la croisée du psy et de l’escroc. Son alter ego est donc à chercher du côté de Banachek.
Son fait d’armes ? Le Projet Alpha. Au début des années 80, Banachek a berné un laboratoire de recherche en leur faisant croire qu’il pouvait tordre des cuillères par la pensée ou encore qu’il pouvait deviner le contenu d’enveloppes scellées. En réalisant ce véritable casse intellectuel, le mentaliste américain s’impose comme l’inspiration directe du personnage de McKinney.
Jack Wilder (Dave Franco) : Apollo Robbins, le pickpocket gentleman
Jack Wilder, interprété par Dave Franco, est le pickpocket par excellence. Maître du détournement d’attention et de la psychologie, il incarne la dextérité pure. Son équivalent n’est pas un braqueur de banque, mais un homme qui a élevé le vol à la tire au rang d’art : Apollo Robbins.
Surnommé le pickpocket gentleman, Robbins détient un palmarès impressionnant. Son coup le plus célèbre ? Avoir été invité à rencontrer le 39ème président des États-Unis Jimmy Carter et en avoir profité pour méthodiquement dépouiller les agents des services secrets qui l’escortaient.
Robbins, c’est l’essence même de Jack Wilder : la preuve vivante que la main est, en effet, bien plus rapide que l’œil.
Henley Reeves (Isla Fischer) : de Houdini à Dorothy Dietrich
Henley Reeves, campée par Isla Fisher, est la spécialiste de l’évasion. En témoigne son tour de la cuve d’eau infestée de piranhas, un hommage direct au père de la discipline : Harry Houdini. Ce dernier, référence absolue, a bâti sa légende sur le danger réel en s’échappant de coffres-forts ou encore de camisoles suspendues dans le vide.
Mais Henley est aussi une femme qui s’impose au sein d’un groupe d’hommes. Alors si l’on devait définir son véritable alter ego moderne, il s’agirait certainement de l’escapologiste Dorothy Dietrich. Véritable pionnière de l’évasion, elle est la seule femme à avoir maîtrisé le « Bullet Catch » : l’arrêt d’une balle de fusil entre ses dents.
On peut dire que Henley Reeves est le savant mélange de ces deux performeurs : alliant le risque d’Houdini à l’esprit de pionnière de Dietrich.
En somme, l’héritage des Cavaliers est clair : la meilleure magie est celle qui prend racine dans le réel. Qu’il s’agisse du sens du spectacle de Copperfield, de la psychologie de Banachek, de l’audace de Robbins ou de la témérité de Dietrich, la saga nous rappelle qu’avec assez de préparation et d’ingéniosité, l’impossible n’est qu’une question de perspective.