Le Artefact AI Film Festival revient pour une deuxième édition. Loin d’un simple concours technique, ce rendez-vous se veut un véritable laboratoire où les artistes explorent l’intelligence artificielle pour inventer de nouvelles esthétiques et raconter des histoires inédites. On vous dit tout sur cette nouvelle édition stimulante.
Alors que l’intelligence artificielle bouscule tous les pans de la création et s’invite dans les débats les plus passionnés, une question brûle toutes les lèvres : est-elle l’avenir du cinéma ou une simple menace pour les auteurs ? Pour sa deuxième édition, l’Artefact AI Film Festival, en partenariat avec mk2, compte bien explorer toutes les facettes de cette révolution. Et pour mener la réflexion, un jury prestigieux vient d’être annoncé.
Un jury 5 étoiles
Pour encadrer cette exploration des nouvelles frontières créatives, le festival s’est offert un casting de rêve, unissant le cinéma d’auteur, les nouvelles technologies et les grands noms des médias.
À sa tête, le réalisateur Cédric Klapisch, maître des chroniques générationnelles, de L’Auberge Espagnole à En Corps. Son regard humaniste et son sens du récit apporteront une perspective essentielle. Il prévient d’ailleurs avec l’humour qu’on lui connaît : « Pour que l’IA devienne un nouvel outil créatif, il faut absolument veiller à ce que cette ‘intelligence artificielle’ ne soit pas guidée par la ‘bêtise naturelle’ qu’ont certains êtres humains». Une mission claire pour le jury.

A ses côtés, des personnalités venues de tous les horizons apporteront leur expertise. Le cinéma sera représenté par l’actrice Ana Girardot (qui a tourné pour Klapisch dans Deux Moi et Ce qui nous lie) et la réalisatrice Anna Apter.
Les pionniers de la création par IA compteront les lauréats de l’édition 2024, Junie Lau et Raphaël Frydman (qui prépare actuellement un long-métrage en IA produit par mk2), ainsi que le réalisateur primé aux Emmy Awards Paul Trillo, habitué des projets innovants.
Enfin, pour apporter une vision industrielle et médiatique, le jury pourra compter sur Bruno Patino, président d’ARTE et auteur de l’essai visionnaireLa civilisation du poisson rouge, et sur Elisha Karmitz, directeur général de mk2, qui réaffirme sa vision : « L’IA devient un outil pertinent lorsqu’elle est mise au service du storytelling ».
Quand l’IA entre en jeu
Après le succès de sa première édition (267 films venus de 35 pays) en 2024, le festival invite cette année les créateurs à explorer le thème (Dis)play. Un appel au jeu, à l’expérimentation et au détournement ludique des outils d’IA générative.
Comment participer ?
Vous avez jusqu’au 3 décembre 2025 pour soumettre votre court-métrage. Le concours est gratuit et ouvert à tous. Voici les règles du jeu :
- Un format court : Le film ne doit pas dépasser 314 secondes, un clin d’œil malicieux au nombre Pi.
- L’IA à tous les étages : Vous devez utiliser au moins un outil d’IA générative à chaque étape clé (écriture, production, post-production). La transparence est de mise : un journal de bord détaillant l’usage des outils est demandé.
- Quatre prix à la clé : Un Grand Prix de 10 000 €, un Prix du Jury, un Prix du Public et un Prix Artefact « Best Use of AI » qui offrira un accompagnement pour produire un prochain film.
L’intelligence artificielle, gadget ou futur du 7ème art ?
Loin d’être un simple concours technique, l’Artefact AI Film Festival se positionne comme un véritable laboratoire. Il s’agit de voir comment les artistes s’emparent de ces outils pour inventer, créer de nouvelles esthétiques et, peut-être, raconter des histoires impossibles à mettre en scène jusqu’ici.
Cette initiative rappelle que chaque révolution technologique a apporté son lot de craintes, de polémiques et d’innovations. Le son, la couleur, puis le numérique ont tous été accueillis avec scepticisme avant de devenir des outils évidents pour les plus grands cinéastes. Et si le cinéma de demain s’écrivait aujourd’hui ?