Rick Davies, chanteur, claviériste et cofondateur du groupe de rock Supertramp, est décédé le 5 septembre dernier, a annoncé le groupe dans un communiqué ce lundi 8 septembre 2025. Artisan d’un son unique mêlant pop raffinée, rock progressif et touches jazzy, Davies laisse derrière lui une œuvre intemporelle. Retour sur six tubes qui ont marqué l’histoire du groupe légendaire des seventies.
Le monde de la musique est en deuil. Rick Davies, chanteur, claviériste et cofondateur de Supertramp, est décédé à l’âge de 81 ans des suites d’un cancer du sang le 5 septembre 2025. La nouvelle, annoncée par le groupe ce lundi 8 septembre, laisse des millions de fans avec les notes de son piano Wurlitzer en tête.
Cette disparition est l’occasion de se replonger dans l’oeuvre du groupe de légende. Car si Supertramp a traversé les décennies avec une magie intacte, c’est précisément grâce à l’alchimie unique entre ses deux leaders. Le secret du groupe a toujours résidé dans ce contraste : d’un côté, Roger Hodgson, le mélodiste pop à la voix d’ange. Et de l’autre, Rick Davies, le pianiste bluesy, la voix grave et terrienne.
Rick Davies, l’âme blues de Supertramp
Né le 22 juillet 1944 à Swindon, en Angleterre, Richard « Rick » Davies était bien plus que le co-fondateur de Supertramp : il en était l’ancre. Si Roger Hodgson représentait la lumière pop, Davies incarnait la terre, le blues, le jazz et un certain cynisme typiquement britannique. C’est de ce contraste qu’est née l’alchimie unique du groupe, créé en 1969.
Claviériste de génie, il a fait du piano électrique Wurlitzer sa signature, créant des riffs instantanément reconnaissables. Sa voix de baryton, plus grave et plus chaude que celle de son acolyte, portait des textes souvent plus sombres, ironiques ou introspectifs. C’est lui qui signe par exemple des monuments comme Crime of the Century, Goodbye Stranger ou Bloody Well Right.
Après le départ de Roger Hodgson en 1983, c’est Rick Davies qui a tenu la barre, continuant l’aventure Supertramp avec des albums comme Brother Where You Bound. Il restera comme le gardien du temple, l’âme d’un groupe qu’il a porté pendant près de cinquante ans avec une intégrité intacte.
Pour lui rendre hommage et comprendre l’héritage immense de Supertramp, voici 6 titres cultissimes qui racontent l’histoire du groupe.
School (1974)
Avant d’être des superstars, les membres de Supertramp étaient des maîtres du rock progressif. School en est la démonstration la plus éclatante. L’intro à l’harmonica, le riff de piano angoissant qui s’installe, la montée en puissance… Tout est ici cinématographique. C’est le cri du cœur d’une adolescence angoissée, qui s’étire sur plus de cinq minutes et que l’on savoure sur l’album Crime of the Century.
Dreamer (1974)
Toujours sur l’album Crime of the Century, Dreamer est l’un des premiers succès du groupe, et on comprend pourquoi. Construit sur le son rebondissant du Wurlitzer et la voix survoltée de Hodgson, c’est une ode à l’imagination, un tourbillon de bonne humeur. C’est peut-être le titre le moins « cérébral » de Supertramp, mais sa fantaisie et son énergie communicative sont parfaitement jubilatoires.
Give a Little Bit (1977)
On connaît le Supertramp complexe et sophistiqué. Voici sa facette la plus pure et la plus touchante. Avec sa guitare acoustique entraînante et son message universel d’amour et de générosité, Give a Little Bit est un souffle d’optimisme. Écrite et chantée par Roger Hodgson et figurant sur l’album Even in the Quietest Moments… (1977), cette chanson révèle leur côté folk, quasi hippie. Un titre simple en apparence, mais dont la portée reste immense.
The Logical Song (1979)
C’est sans doute LE morceau emblématique, la porte d’entrée parfaite vers Supertramp. Sur une rythmique pop irrésistible et des arrangements de cuivres millimétrés, Roger Hodgson nous livre un cours de philo qui se danse. Qui sommes-nous après le formatage de l’école et de la société ? La question est profonde, mais la mélodie est si lumineuse qu’elle a transformé cette interrogation en un succès planétaire. L’un des nombreux joyaux de l’album Breakfast in America sorti en 1979 – quadruple disque de platine et lauréat de deux Grammy Awards.
Goodbye Stranger (1979)
Voici l’autre face de la médaille. Chanté par Rick Davies, ce titre (lui aussi présent sur l’album Breakfast in America) est l’hymne des charmeurs cyniques et des esprits libres. Le son du piano électrique Wurlitzer est entêtant, tandis que le refrain en voix de tête et le solo de saxophone final sont devenus légendaires. C’est la chanson coolpar excellence, la bande-son parfaite d’un départ sans regrets.