En douze ans, Burna Boy s’est imposé sur la scène musicale mondiale. Reggae, dancehall, rap, musique africaine traditionnelle, l’artiste nigérian a su créer une musique hybride et populaire. Son nouvel album « No Sign of Weakness » confirme son statut de figure majeure de l’afrofusion mondiale.
Damini Ogulu, de son vrai nom, est né au Nigeria en 1991. Il se lance dans la musique à l’âge de dix ans. Avec de petits moyens, il commence à créer des rythmes sur son ordinateur. Diplôme des études secondaires en poche, il part pour suivre des études universitaires à Londres. Deux ans plus tard, il abandonne et rentre au pays.
En 2019, il rencontre le producteur LeriQ. Ils ont de nombreux points communs et passent de nombreuses heures en studio. À cette époque, il découvre l’histoire musicale de son pays. Jusqu’alors, il avait surtout écouté de la musique américaine, essentiellement du rap. Il se plonge dans la musique jamaïcaine (reggae et dancehall) que son père écoutait et explore l’afro-beat écouté par son grand-père qui fut le tout premier manager de Fela. Avec ces cultures, Burna Boy va créer une musique hybride et trouver sa propre signature musicale.
Il adopte le nom de scène « Burna Boy », un clin d’œil à son enfance. Gamin passionné de comics et de super-héros tels que Spiderman ou Superman, il avait inventé son propre personnage, « Burner Boy », comme un alter ego héroïque. Au fil du temps, ce surnom a évolué et est devenu naturellement « Burna Boy ».
Des débuts fulgurants
Dancehall, reggae, afrobeat et pop sont les principaux ingrédients de sa musique. Il devient vite l’artiste nigérian le plus connu de sa génération. En 2012, son titre Like To Party pave la route pour ses futurs albums.
Les cinq années suivantes, il enregistre deux albums, terrains de jeux pour de nombreuses collaborations avec J Hus, Skales, Fall Out Boy et Lily Allen. En 2018, sa réputation grandit grâce à son album Outside. L’opus se classe troisième des ventes au classement reggae des USA. Il remporte la récompense du meilleur album de l’année au Nigeria.
Succès très importants également pour African Giant en 2019 et Twice As Tall en 2020. Le premier est nominé dans la catégorie « meilleur album de world music » aux Grammy Awards. Le second se classe dans le top 10 de nombreux pays et à la 54e place du top 200 du Billboard. Le fameux Youssou N’Dour, les rappeurs de Naughty By Nature et Chris Martin du groupe Coldplay sont sur l’album.
Fait marquant : Burna Boy est le premier artiste nigérian à se produire au Madison Square Garden de New York. Son concert de 2022 dans cette salle se tient à guichet fermé.
Au sommet du monde
À partir de 2021, il accélère la cadence et la réussite. Ses chansons Rotate avec Becky G et Kilometre l’envoient dans une autre sphère. En 2022, il sample Last Last, la chanson de la star féminine R’n’B Toni Braxton. Le titre assure le succès de son sixième album Love Damini l’année de ses 31 ans.
On y entend également chorale sud-africaine Ladysmith Black Mambazo. Une formation de référence en Afrique et dans le monde. Preuve que Burna Boy connaît bien l’histoire musicale de son continent.
Love Damini se place N°14 des ventes au hit 200 du Billboard. Cette réussite lui vaut sûrement d’être choisi pour chanter lors de la finale UEFA à Istanbul. Sa chanson Sittin’ On The Top Of The World est l’un des plus gros tubes de l’année 2023.
En 2023, son septième album I Told Them… marque une évolution dans son style tout en conservant son essence afro-fusion. Il confirme la domination de Burna Boy. Son titre (que l’on peut traduire par « Je leur avais dit… ») est une sorte de réponse à ses détracteurs, une affirmation de son succès qu’il avait prédit depuis longtemps. Ce nouvel opus lui rapporte quatre nominations aux Grammy Awards et il devient N°1 des ventes en Angleterre.
Depuis, il a enregistré avec le rappeur 21 Savage et Usher. En 2024, sa chanson Higher lui vaut une nomination de plus aux Grammy. En avril 2025, il était le premier artiste africain à se produire en tête d’affiche au Stade de France.
Un nouvel album incandescent
Burna Boy vient de livrer son huitième album ce 11 juillet 2025, intitulé No Sign Of Weakness. Un titre à la hauteur de la réalité : Burna Boy ne montre aucun signe de faiblesse. Son TaTaTa en duo avec le rappeur Travis Scott s’annonce comme l’un des tubes les plus torrides de l’année. Idem pour le flamboyant Update.
Autres guests de choix sur cet album audacieux : Mick Jagger, Stromae et Shaboozey.
Son style afro-fusion gagne ici en profondeur. La dimension spirituelle, rarement aussi présente dans sa musique, occupe une place centrale, tandis que l’artiste pousse encore plus loin l’expérimentation sonore. Burna y intègre des influences variées – jazz éthiopien, R’n’B alternatif, trap new-yorkaise, spoken word – parfois dans un même morceau.
Pas de doute : en 2025, Burna Boy enfonce le clou et confirme son statut de star mondiale.