Bérénice Pichat fera paraître, le 21 août 2024, La petite bonne, récit bouleversant entre une domestique et son maître, qui interroge le droit à mourir. Le roman figure dans la sélection du Prix du Roman Fnac.
« J’aime imaginer la vie des gens ordinaires dans un tourbillon dont eux ne connaissent pas l’issue. Comme tout le monde, je me suis un jour posé la question : et moi, comment aurais-je réagi à leur place ? » C’est par cette note d’intention que Bérénice Pichat explique le cœur de son œuvre et plus particulièrement le début de son nouveau roman, La petite bonne (Les Avrils). Sélectionné parmi les 30 titres du Prix du Roman Fnac 2024, l’ouvrage prend la forme d’un huis clos, celui de la maison des Daniel, auprès de qui une domestique devra prendre soin, seule, du mari le temps d’un week-end.
Ce dernier a pris part à la bataille de la Somme et vit désormais résigné, accablé et malade dans sa grande maison. La domestique devra alors prendre soin de lui pendant ces deux jours, en l’absence de son épouse. Toutefois, l’ancien pianiste et soldat a un autre plan en tête : se donner la mort. Va alors débuter un huis clos haletant qui explore les notions du droit à mourir dans la dignité, celle de la dépendance, mais aussi la beauté de la vie.
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Un roman unique et choc
La petit bonne se distingue également de la sélection du Prix du Roman Fnac de par son procédé d’écriture entre prose et vers libres, comme si l’autrice originaire du Havre souhaitait à travers ce format inédit confronter deux protagonistes que tout oppose. Par ailleurs, en abordant le destin funeste de Monsieur, devenu infirme durant la Première Guerre mondiale, Bérénice Pichat nous plonge également dans les conséquences du conflit, et le sort réservé aux anciens soldats durant les années 1930.
Cependant, à travers le passé, l’autrice questionne notre présent interrogeant la domestique — et donc le lecteur — sur le droit à l’euthanasie, un sujet ô combien majeur aujourd’hui dans le débat public, dont l’art ne cesse de se saisir. À ce titre, le thème rappelle l’histoire explorée par Émilie Frèche dans son roman sorti l’année passée, Les amants du Lutetia, et sélectionné à l’occasion du prix Goncourt des Lycéens 2023.
Aussi bouleversant que choc, La petit bonne devrait grandement faire parler de lui à l’occasion de la rentrée littéraire et du lancement de la saison des prix littéraires, tel que le Prix du Roman Fnac. Peut-être aura-t-il l’occasion de se hisser parmi les cinq finalistes, ou de devenir le lauréat de cette nouvelle édition afin de succéder à Jean-Baptiste Andrea et son Goncourt, Veiller sur elle (L’Iconoclaste).
La petite bonne de Bérénice Pichat, publié aux éditions Les Avrils, le 21 août 2024 en librairies.