Pour célébrer les 70 ans de la Fnac, nous vous invitons à un petit voyage à travers l’histoire de l’enseigne et de ses différentes spécificités. L’occasion de revenir sur notre premier « magasin » dans un appartement du boulevard Sébastopol et sur les déclinaisons et évolutions que les suivants ont connu. Et qui mieux que nos vendeurs pour vous raconter la vie en magasins.
De l’appartement dédié à la photo de boulevard Sébastopol ouvert en 1954, à nos 207 points de vente actuels, nous avons toujours eu plaisir à vous recevoir. Fnac Marine, Sport, Voyages, Autoradio, Micro… Autant de déclinaisons créées dans le but de défendre les consommateurs avec des prix accessibles et un choix de qualité. Dans la culture comme la technologie, nos vendeurs seront toujours là pour vous conseiller.
Max Théret et André Essel, fondateurs de la Fnac.
L’appartement du boulevard Sébastopol
Max Théret et André Essel, militants trotskystes qui partagent la passion de la photographie, se réunissent en 1954 pour créer des carnets d’achats destinés au grand public souhaitant payer moins cher les produits de grande consommation. L’idée est simple : sur une large sélection de produits (plutôt électroménagers et électroniques au départ), les commerçants accordent des remises aux heureux possesseurs de ces carnets tout en versant une commission à la Fnac (Fédération nationale d’achat des cadres).
Le deuxième étage du boulevard Sébastopol proposait de nombreux produits photos à prix cassés dès 1954.
Mais aucun magasin de matériel photographique ne figure aux carnets, ce qui pousse les deux amis à réserver une partie de leurs bureaux de 150m² ouverts au deuxième étage d’un immeuble situé 6 boulevard Sébastopol, à Paris, pour lancer le Photo-Ciné-Club. La Fnac en version physique est née !
En 1957, le Photo-Ciné-Club de la Fnac descend au rez-de-chaussée et devient le premier magasin avec vitrine de l’enseigne, l’étage étant désormais occupé par un Radio-Club qui vend des radios, magnétophones et téléviseurs, en plein essor. C’est l’architecte Daniel Maurandy qui s’occupe de l’aménagement du lieu, avec succès, ce qui lui vaudra l’encadrement du lancement de la plupart des magasins de l’entreprise jusqu’en 1990. En 1961, la Fnac Sébastopol s’agrandit encore avec une surface de vente multipliée par 5, ce qui permet de créer 3 nouveaux rayons : disques, cinéma et appareils ménagers.
La diversification comme mot d’ordre
Pendant que le magasin phare de Sébastopol s’agrandit, Max Théret et André Essel décident de se diversifier en ciblant des niches d’achat très variées. La première déclinaison n’est autre que Fnac Marine, un magasin situé à Bonneuil-sur-Marne (près de Créteil) lancé en 1965 et entièrement dédié au matériel marin. On y vendait même des bateaux à voile et à moteur ! Le temple du nautisme disparaîtra en 1977, notamment en raison de frais de fonctionnement trop élevés.
Dans un domaine similaire, Fnac Sport, lancée boulevard Sébastopol en 1966, vend du matériel sportif et ouvre en grande pompe avec une marraine de poids, la championne de ski (et connaissance d’André Essel, passionné de sports d’hiver) Marielle Goitschel. La formule fonctionne dans un premier temps, à tel point que deux antennes seront lancées, Fnac Sport Forum à Châtelet en 1979 et Fnac Sport Lyon en 1986. Ces 3 magasins ne sont hélas pas assez rentables, et finissent par être cédés à Go Sport en 1987.
Suivront ensuite plusieurs autres déclinaisons au gré des tendances, sous forme de filiales ou de magasins uniques :
- Fnac autoradio à la fin des années 70, lorsque l’autoradio devient la norme en voiture… et aussi le produit le plus volé !
- Fnac Voyages en 1981 avec l’objectif d’aider le consommateur dans la jungle des voyages organisés en mettant en place des programmes originaux, des randonnées et des stages sportifs
- Fnac Internationale : une librairie internationale ouvre au coeur du Quartier Latin en 1991 sur 3 niveaux et avec 1 000 m² pour proposer des ouvrages dans de nombreuses langues
- Fnac Micro remplacera cette librairie internationale dès l’année suivante suite au boom de l’informatique
- Fnac Junior en 1997, qui avait pour but de concentrer en un même lieu tous les produits privilégiant l’éveil et la découverte pour les enfants et qui fusionnera avec Eveil & Jeux…
Si l’entreprise s’est resserrée autour de ses activités phares après l’arrivée du livre et l’explosion des ventes high tech, ses magasins n’ont jamais cessé d’évoluer en fonction des changements d’habitude des consommateurs. Pour preuve l’apparition d’un café Fnac Gare du Nord, à Paris, depuis l’été 2024 !
La multiplication de magasins en France… et à l’étranger
Au bout de 15 ans de succès et d’agrandissement du magasin originel de Sébastopol, l’entreprise étend son rayonnement parisien en ouvrant en grande pompe un magasin avenue de Wagram, qui deviendra vite Fnac Etoile, en 1969. La Fnac compte alors 250 000 adhérents et 580 employés. Les habitués s’inquiètent de cette installation ambitieuse dans l’un des quartiers les plus bourgeois de France : et si la Fnac devenait snob ?
Mais dès 1972, l’expansion continue, cette fois en province avec l’ouverture de Fnac Lyon, où l’informatique en temps réel est même testée pour la première fois. Les surfaces de vente parisiennes continuent d’ouvrir (Montparnasse devient en 1974 la première grande librairie Fnac), mais c’est surtout la couverture des principales grandes villes qui permet à l’enseigne de se faire connaître sur tout le territoire (Grenoble en 1975, Mulhouse, Metz et Belfort en 1976, Marseille en 1977, Lille en 1979, Clermont et Toulouse en 1980…).
En 1972, le réalisateur Yves Robert choisit un magasin Fnac (avec le célèbre logo hommage à Buren) comme base secrète du colonel Milan, dans le célèbre film Le Grand blond avec une chaussure noire. Mireille Darc y est d’ailleurs hôtesse !
En 1981, la Fnac s’internationalise : le magasin de Bruxelles ouvre ses portes et l’entreprise marque les esprits avec une exposition de sa précieuse collection photographique au Palais des Beaux-Arts pour l’occasion. Liège et Anvers suivent en 1987, et le rayon librairie bruxellois devient international et multilingue à vocation européenne.
La Fnac a emménagé sur le Meir, à Anvers, en 2024, confirmant la présence de l’enseigne en Belgique.
Après la chute du Mur de Berlin en 1989, la Fnac s’installe dans la capitale allemande à quelques pas du Kurfürstendamm (célèbre avenue berlinoise). L’Espagne est également de la fête dès 1993 avec un premier magasin à Madrid. 30 ans plus tard, la Fnac est désormais présente dans 13 pays. L’enseigne continue de s’étendre partout en France, qu’il s’agisse de magasins franchisés, de corners dans les gares et aéroports, avec des surfaces de vente qui varient, innovent, s’adaptent à vos attentes. On n’a pas fini de vous voir flâner dans nos rayons !
Nos vendeurs vous racontent leur Fnac
Pour célébrer ces 70 ans, qui mieux que nos vendeurs pour vous raconter quelques anecdotes qui témoignent de ce que nos magasins représentent pour eux, pour vous et pour l’enseigne en général ?
Jean-Philippe, vendeur à la Fnac Forum des Halles, spécialiste Son et animateur de la Bulle acoustique
La Fnac Forum des Halles est née en Septembre 1979 suite à son transfert du 6, boulevard Sebastopol à Paris, qui fut le premier magasin ouvert de la Fnac. Depuis ce jour, c’est un lieu pionnier pour les amateurs de musique exigeants ! J’y travaille depuis 1985, passionné de son et musicien guitariste depuis mon adolescence. J’y ai vécu des evolutions incroyables mais c’est depuis 2015 que ce magasin parisien est au cœur d’une véritable révolution sonore, devenant le berceau de la renaissance du son haute-fidélité. Dans un monde où la qualité sonore tend à être sacrifiée sur le principe de la commodité, la Fnac Forum a pris le pari de redonner à la musique tout son relief et sa profondeur et je m’en réjouis. Ce renouveau s’est articulé autour de deux tendances majeures :
- D’abord le retour en force du vinyle, apprécié pour le son analogique et l’arrivée de la qualité audio haute résolution sur les plateformes de streaming.
- Alors que de plus en plus de passionnés redécouvrent le vinyle, les amateurs de technologie se tournent vers le streaming Hi-Res pour profiter d’un son numérique d’une pureté inégalée.
L’aboutissement de ce mouvement a pris forme en septembre 2022 avec la création de la bulle acoustique, un espace unique en son genre, dédié à l’expérience audio. Conçue comme un véritable auditorium acoustique, cette bulle me permet aujourd’hui d’offrir aux clients une immersion totale dans le son haute-fidélité. Que l’on soit amateur et passionné comme moi de vinyle ou de streaming Hi-Res, chacun peut tester des équipements de pointe et écouter des albums avec une précision rarement égalée. L’espace propose des démonstrations d’enceintes et casques de haute qualité, pour faire de l’écoute musicale une expérience sensorielle complète et authentique pour le plus grand plaisir et afin de faciliter le choix de son materiel. Vive la musique !
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Emmanuelle, disquaire à la Fnac Saint-Lazare
Nous sortons quelques semaines du confinement et les artistes n’ont pas le droit de venir faire des showcases en magasin. Pour créer un événement autour de la sortie d’albums, des artistes sont venus tôt avant l’ouverture du magasin pour dédicacer des albums et faire une petite vidéo annonçant la chose. Ça a été le cas de Clara Luciani. Après l’avoir laissée s’installer, je discute avec elle de l’importance de son premier album dans le coeur de nombreux français (dont moi). Je lui demande si elle accepterait de faire une petite vidéo pour une amie qui l’adore et dont Sainte Victoire l’a accompagné dans un moment compliqué et douloureux de sa vie.
Elle accepte. Nous descendons en rayon. Elle commence à faire ce pour quoi elle est là mais tout n’est pas en place et on doit attendre. Pensant qu’elle avait oublié cette idée de vidéo et le nom pas commun de mon amie, elle me dit « On la fait où cette vidéo ?« . Cette confiance, alors que les artistes sont souvent frileux quant à leur image (surtout à 8 heures du matin !) m’a beaucoup touché et confirmé toute la beauté intérieure de cette artiste qui ce jour là ne croyait toujours pas que son album était attendu et n’avait pas réellement confiance en son talent. La suite lui a prouvé le contraire.
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Christophe, disquaire à la Fnac de Chambéry
Fnac Ternes, 1992. Je viens d’arriver dans ce magasin, le premier de mon long parcours dans l’entreprise. Je suis au rayon Musique du monde. Un homme grand, blond, vient vers moi, au comptoir. Il me donne un CD et 50 francs. Je le reconnais immédiatement. Je lui rends le CD et garde les 50 francs. Il semble attendre quelque chose.
– Excusez-moi, je crois avoir de la monnaie sur les 50 francs.
– 50 francs ? Quels 50 francs ?
– Mais enfin, je viens de vous donner le billet.
– Ah bon…
J’éclate de rire, lui rendant les 50 francs. Lui aussi mais avec un air un peu anxieux.
– Monsieur, la caisse est au niveau inférieur. Ce n’est pas ici.
Nouvel éclat de rire de sa part. C’était Pierre Richard !
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