Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on s’intéresse à Humanity.
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Il y a quelques semaines, nous nous intéressions à Superliminal, un puzzle-game au concept original qui s’est installé parmi les indémodables du catalogue Game Pass. Un autre puzzle-game, fraîchement arrivé dans le catalogue, pourrait bien connaître le même sort, tant il parvient à surprendre par sa profondeur malgré la simplicité de son concept.
Dans Humanity, vous incarnez un petit Shiba Inu, une race de chien typiquement japonaise, représenté sous une forme qui semble spectrale. Bien qu’il ne sache absolument pas ce qu’il fait ici, notre petit héros à quatre pattes se voit confier par de mystérieuses voix une mission sur le papier on ne peut plus simple : guider une horde d’humains d’une porte de lumière à une autre.
Evidemment, il est difficile de ne pas tout de suite trouver dans ce concept une ou plusieurs dimensions symboliques, en fonction de votre appétence pour des thématiques aussi profondes que le sens de l’existence ou la vie après la mort. Mais bien que le jeu présente son aventure comme une histoire, avec quelques dialogues et notamment un final relativement explicite sur son message, Humanity mise avant tout sur sa poésie minimaliste pour installer une ambiance propre à la réflexion, que ce soit sur ses puzzles ou sur le reste.
Par son style graphique épuré, par l’absence presque totale de décors et par ses musiques, le jeu parvient rapidement à nous faire prendre de la hauteur sur ce qui ressemble à première vue à une démo technique, pour nous faire découvrir son univers subtil et son contenu généreux. En tout, ce sont plus d’une centaine de casse-têtes qu’il faudra résoudre pour aller au bout de l’aventure, sans compter les niveaux créés par la communauté.
Chaque niveau se présente sous la même forme, avec une porte d’entrée, d’où va arriver un flux illimité d’humains, et une porte de sortie, vers laquelle il faudra parvenir à conduire au moins un petit groupe pour valider le niveau. Entre les deux, un environnement rempli de pièges et d’obstacles, divisé en cases, sur lesquelles notre petit Shiba pourra appliquer des ordres qui seront exécutés par les humains qui passent dessus.
Au départ, les ordres restent assez simplistes, avec des changements de direction ou encore des sauts, avant que d’autres commandes ne rejoignent la panoplie à mesure que l’on progresse. Pour passer d’un segment de l’aventure à un autre, en plus de simplement compléter les niveaux, il faut avoir validé un certain nombre d’objectifs secondaires, représentés par des Goldy. Ces personnages dorés bien plus grands que les humains sont répartis sur la carte d’un niveau, et il faudra faire passer la foule sur eux pour les emporter dans le flux, et les faire passer la ligne d’arrivée.
Dans Humanity, la progression se fait en douceur, et il faudra attendre de passer quelques niveaux ayant pour but de nous faire comprendre les mécaniques de base, avant que la difficulté ne se corse. Et si un niveau vous semble insurmontable, des solutions vidéo pour chacun d’entre eux sont disponibles. Chacun peut donc jauger son propre niveau de frustration, afin de ne jamais se sentir complètement bloqué.
Mais si vous êtes à la recherche de casse-têtes complexes, vous trouverez tout de même votre bonheur dans certains niveaux, qui demandent vraiment de s’y pencher longtemps pour être complétés. Rapidement, vous allez devoir diviser votre horde d’humains, pour que certains aillent actionner un mécanisme, ou même se battre, pendant que d’autres profitent de la brèche pour atteindre l’arrivée, avec une notion de sacrifice pour le groupe, là encore moins anodine qu’il n’y parait.
En plus de sa délicieuse complexité, du moins pour les amatrices et les amateurs du genre, Humanity offre une rejouabilité vraiment satisfaisante, puisque l’on se rend parfois compte qu’il nous manque des Goldy à valider pour passer au segment suivant de l’histoire. Il faut donc retourner sur des niveaux complétés auparavant pour tenter de les refaire, avec les objectifs secondaires en plus, en profitant de l’expérience accumulée. Une bonne manière de nous faire capitaliser sur nos acquis, et de rebooster notre confiance avant les difficultés à venir.
Grâce à une mécanique aussi simple qu’addictive, à une ambiance à la fois relaxante et intrigante et a la minutie de sa courbe de progression, Humanity est une expérience vraiment plaisante de bout en bout. Le jeu peut aussi bien se dévorer en quelques grosses sessions (comptez environ une douzaine d’heures pour en voir le bout), que se picorer en complétant un petit niveau par jour, et s’adapte ainsi à tous les types de joueuses et de joueurs. Naturellement, les plus réfractaires au genre du puzzle-game ne passeront pas un bon moment, mais pour tous les autres, il ne faut pas hésiter.
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