Créée par la jeune mangaka Kei Urana, la saga Gachiakuta dévoile, avec ses trois premiers tomes, un univers particulièrement original, à savoir une immense décharge où des humains déchus combattent des créatures étranges. Un monde qui voit surgir Rudo, condamné à mort miraculeusement indemne, qui souhaite à tout prix quitter ce lieu pour obtenir des réponses… Avec cet argument, ce shônen plein d’action capte directement le lecteur. Voici tout ce qu’il faut connaître de la série du moment !
Gachiakuta : histoire et développement
Dans une ville obsédée par la propreté, quel sort pourrait bien être réservé aux ordures ? C’est le postulat de Gachiakuta, qui nous plonge d’emblée dans la vie du jeune Rudo. Fils de meurtrier, le garçon est tenu d’habiter le « bidonville » où tous les enfants et petits-enfants de criminels sont parqués. Cependant, il trompe son ennui en volant des objets jetés aux poubelles alors qu’ils ne présentent pas d’usure manifeste.
Rudo a été recueilli par un père adoptif, Legto, qui partage avec lui une certaine philosophie quant aux objets, en leur attribuant une sorte « d’âme ». Amoureux de Chiwa, Rudo rentre un soir chez lui précipitamment, et trouve Legto mourant, visiblement assassiné. Tandis qu’il meurt dans ses bras, l’infortuné adolescent se retrouve arrêté par la police, et condamné à mort sans procès. L’annonce de son exécution fait dire aux habitants, et notamment à Chiwa, que Rudo a trahi toute la communauté du bidonville, qui s’échine à bien se comporter malgré des ascendants criminels.
Pour sa peine, Rudo est précipité des hauteurs des bidonvilles, qui dominent la zone infernale. Pensant qu’il va mourir, il se retrouve curieusement indemne, au milieu d’un océan de déchets, de restes d’autres condamnés, et se retrouve rapidement attaqué par une créature. Il est sauvé par un étrange personnage, Engine, un nettoyeur, chargé de débarrasser la région des monstres qui semblent fabriqués à partir d’ordures. Ce dernier s’aperçoit vite que Rudo a plus d’un tour dans son sac, lorsque ce dernier réussit à occire un monstre en un seul coup. Engine prend donc le jeune rescapé sous son aile, en ne faisant pas mystère au jeune homme de l’incongruité de sa présence dans le monde « d’en bas » (il est le seul rescapé de la ville haute).
Car s’il est déjà exceptionnel pour un nettoyeur de croiser un condamné à mort en vie, il est encore plus extraordinaire que ledit rescapé soit doté d’un grand pouvoir. Engine s’aperçoit vite, en effet, que Rudo dispose d’un don pour le combat. Et dans le monde des ordures, la magie opère par le biais d’objets, et Rudo, sans le savoir, a réussi à développer une liaison particulière à ses gants, qui lui donnent la capacité de manipuler d’autres objets, et de leur donner une « âme ». Un talent bien utile pour la mission que s’est donnée Rudo : remonter là d’où il est tombé, en intégrant d’abord l’équipe des nettoyeurs afin de comprendre son environnement… L’aventure commence.
Gachiakuta, un manga à succès
La parution de Gachiakuta a débuté au Japon en février 2022. La série est diffusée dans le Weekly Shonen Magazine, aux côtés de quelques classiques comme Ippo et de sagas récentes très populaires comme Blue Lock. S’inscrivant dans la ligne éditoriale de la publication, le manga de Kei Urana revient aux sources du shônen classique, avec un héros pleinement identifié comme faisant partie des « faibles », un pouvoir unique, et une suite de défis qui vont voir le jeune homme gagner en puissance et en courage.
Très rapidement, l’œuvre touche un large public, et débute une publication en volumes, chez l’éditeur japonais Kodansha, en mai 2022. Le succès met en avant l’autrice de Gachiakuta, Kei Urana. Cette dernière avait auparavant fourbi ses armes auprès d’Atsushi Okubo, étant l’assistance de ce dernier sur des mangas aussi célèbres que Soul Eater ou Fire Force. Son dessin a tout de suite séduit : sa nouvelle saga fait preuve d’une grande dynamique, et les détails d’ordures, de créatures et de mouvement qu’elle place à chaque page ou presque en font l’une des représentantes les plus inspirées du shônen contemporain. Sans extravagance, mais avec beaucoup de virtuosité, la jeune femme a fait de sa saga un page-turner parfaitement ajusté, qui repose sur des ingrédients connus, mais savamment agencés. Un héros courageux, mais naïf, des adjuvants soignés, des créatures horrifiques, de multiples secrets à découvrir… Entre Dragon Ball, l’Attaque des Titans et Fairy Tail, (respectivement pour les pouvoirs du héros, le mystère autour de l’univers et l’idée d’associer plusieurs combattants dans une même guilde), Gachiakuta se place donc comme l’une des séries du moment : l’éditeur Pika ne s’y est d’ailleurs pas trompé, proposant une traduction française depuis début 2023. En attendant, bien sûr, que la télévision ne s’intéresse plus avant à cette œuvre : un anime Gachiakuta devrait logiquement voir le jour d’ici 2024.
Gachiakuta : les personnages
Rudo
Arme : paire de gants
Avec ses vêtements élimés et sa peau parfois crasseuse, son introversion naturelle, ses grands yeux reflétant un lourd passé, Rudo a tout du héros de shônen contemporain. On le découvre comme voleur « pro-recyclage », s’étonnant, devant qui veut l’entendre, du manque de soin que les gens de la ville portent à leurs affaires, eux qui préfèrent jeter plutôt que de laver ou réparer.
Habitant du bidonville, on ne connaît pas sa famille biologique, sinon par réputation : son père aurait été lui-même un assassin. En revanche, il vit au début du manga avec son père adoptif, Legto, qui lui prodigue de sages conseils, un brin mystique, sur la valeur des objets et ce que nos pensées, voire nos âmes, peuvent leur apporter.
Pris au piège du système judiciaire et condamné à être précipité dans la vaste décharge que surplombe la ville, Rudo évolue dès le premier tome dans le monde d’en bas, où il prend peu à peu conscience de ses pouvoirs. C’est en effet sous le regard d’Engine que le garçon découvre la capacité de transformer ses gants en armes, et la possibilité pour ces mêmes gants de métamorphoser à l’envi n’importe quel objet qu’il toucherait. Une aptitude inconnue que l’adolescent veut utiliser pour parvenir à son véritable objectif : revenir à la ville, retrouver le véritable assassin de Legto, et convaincre Chiwa, la jeune fille qu’il aime, qu’il n’a rien à voir avec le meurtre de ce père adoptif tant admiré.
Pour parvenir à ce dessein, Rudo rejoint les détenteurs du pouvoir dans le monde d’en bas : les nettoyeurs. Son jeune âge, et surtout son aptitude, le font remarquer de tous ces guerriers expérimentés qui utilisent, comme lui, différents objets transformés en arme. Pourtant haï des habitants locaux parce que survivant du monde d’en haut, Rudo se couvre bien vite de gloire dans son nouvel emploi, même si la maîtrise de ses pouvoirs requiert un peu d’entraînement. Mais même en progressant rapidement, le jeune homme garde en tête son obsession : trouver un moyen de revenir « en haut »…
Chiwa
On découvre Chiwa dès le premier tome de Gachiakuta, puisqu’elle est l’une des premières personnes qui dialogue avec Rudo dans le manga. Visiblement amie très proche du garçon, elle semble nourrir des sentiments très affectueux à son égard, et la réciproque se découvre sous les yeux des lecteurs. Et si le caractère introverti du jeune homme et le côté fleur bleue de son amie ralentissent quelque peu toute idylle, c’est par la suite la disgrâce de Rudo qui coupe définitivement les liens avec Chiwa. Elle rejette son ami alors que celui-ci va être précipité vers le monde d’en bas, en maugréant que le garçon est bien le fils de son père, meurtrier et condamné à mort des années auparavant.
Regto
C’est auprès de Legto que Rudo vit au début de l’aventure. On comprend au cours de la saga que l’homme a recueilli l’enfant après que le père de celui-ci a été précipité dans le monde d’en bas. Il aide notamment Rudo à dissimuler ses cicatrices, qui lui font adopter une paire de gants, celle-ci même qui deviendra son arme. Le comportement bienveillant de Legto s’apparente vraiment à une relation père-fils, c’est pourquoi le meurtre de ce paternel de substitution choque profondément Rudo, qui se retrouve de plus accusé de ce « parricide ».
Engine
Arme : parapluie
Au bon endroit, au bon moment. En observant une zone pourtant interdite du monde d’en bas (parce que peuplé de monstre), Engine repère un étrange phénomène : la survie d’un condamné à mort de la ville, précipité dans une chute vertigineuse. Sa curiosité le pousse à tenter d’approcher le garçon, qui crie et attire à lui une créature, obligeant Engine à combattre. Dans la cohue qui s’en suit, Rudo se révèle lui aussi un combattant doté d’une « arme à pensée », ce qui suscite l’enthousiasme d’Engine. Après avoir expliqué comment fonctionnait la vie dans les « bas-fonds », Engine insiste pour que Rudo rejoigne la société des nettoyeurs, devenant l’un de ses mentors.
Zanka Nijiku
Arme : bâton
Zanka, lui aussi animé du pouvoir de changer les objets en arme, prend très mal le vol d’un bâton, que Rudo utilise un beau jour pour coincer un chat chapardeur. Il récupère donc le précieux bout de bois, et fait immédiatement la démonstration de comment il s’en sert, en provoquant un duel avec l’ancien condamné à mort. Dans la bataille qui suit, Zanka se montre particulièrement changeant quant à son attitude, passant vite de la douceur à l’agressivité et vice-versa. Lorsque, pour se défendre, Rudo se sert d’une ventouse qu’il anime aussitôt avec ses pouvoirs, le combat prend une tournure aussi comique que scatologique. Engine sépare alors les combattants, et présente Zanka comme l’un des nettoyeurs les plus jeunes et les plus talentueux. Il va rapidement devenir l’un des adjuvants du héros lorsque celui-ci intègrera la Société des Nettoyeurs.
Riyo
Arme : paire de ciseaux
Fascinée par les cheveux de Rudo, Riyo apparaît au héros parmi les membres de la Société des Nettoyeurs : c’est par son intermédiaire que le jeune homme prend part à sa première opération officielle. Avec sa paire de ciseaux comme arme, la guerrière montre à son nouvel homologue comment trucider des monstres en gardant son sang-froid intact, ce qui provoque une belle surprise chez le héros.
Jabber Wonger
Arme : ses bagues
Un bon shônen ne serait rien sans un antagoniste. Le premier de Gachiakuta se nomme Jabber Wonger. Il s’avère un criminel possédant un don similaire à ceux des nettoyeurs, qu’il active avec les dix bagues qu’il porte aux doigts. On croise son chemin dans la saga lorsqu’il entend kidnapper Rudo et connaître le secret de cet être venu d’en haut. Dans sa tâche, il sera aidé parla redoutable Kutohni, capable de se téléporter grâce à son pouvoir de maîtrise des plaques d’égout…