Né à New York le 20 avril 1923 (disparu en 2000), le percussionniste, multi-instrumentiste et arrangeur Tito Puente appartient à la légende de la musique latine. Surnommé « Le Roi des timbales », le maître des musiques afro-cubaines a popularisé le mambo et le cha-cha-cha dans le monde entier.
Dès les années 1950, grâce à une mirifique discographie incluant plus de 100 albums et de nombreux titres incontournables, dont Para Los Rumberos, Ran Kan Kan et Oye Como Va, qui sera repris avec succès par Carlos Santana, il s’impose comme un artiste immense. Pour fêter les cent ans de sa naissance et à l’occasion de nombreuses rééditions vinyles de sa discographie, nous vous proposons une visite de son univers.
Les origines de Tito Puente
Enraciné dans le Spanish Harlem new-yorkais, Tito Puente est d’origine portoricaine. Il se destinait à une carrière de danseur. Mais un accident l’éloigne définitivement de cette ambition. Il change son fusil d’épaule et dès l’âge de 13 ans, il joue de la batterie dans le big band d’un certain Ramon Oliver. Plus tard, il apprend la composition, le piano et les arrangements à la prestigieuse école Juilliard. Il se nourrit énormément du travail de Machito dont la fusion entre rythmes latino et jazz lui plait beaucoup. En 1947, il forme un groupe de neuf musiciens. Il enregistre sur les labels Seeco, Tico et RCA Victor. À cette époque, il participe grandement à l’essor du mambo. Il sera d’ailleurs surnommé King Of Mambo. Dans les années 1950, il popularise le genre Cha-Cha. En 1952, il est le seul non cubain invité par Cuba pour fêter les 50 ans de musique cubaine.
Fania Records
Tout au long de sa carrière, Puente enregistre de nombreux albums pour le label Fania. Aussi influent sur le plan musical que sur le plan culturel, Fania Records a propagé le son de la salsa des clubs de New York au reste du monde en devenant une marque mondiale de renom. Il est crée par Johnny Pacheco et Jerry Masucci en 1964. Les plus grands artistes de la salsa y passeront à un moment ou un autre.
Le catalogue d’enregistrements de Fania est le foyer définitif des genres big band latin, jazz afro-cubain, le boogaloo, salsa et R&B latin et comprend des géants artistiques tels que Celia Cruz, Willie Colón, Héctor Lavoe et Rubén Blades. Avec la création du supergroupe international du Fania All-Stars, la signature musicale du label a engendré le « son Fania« . Le riche catalogue de Fania comprend également le classique boogaloo de Pete Rodriguez, I Like It Like That, samplé par Cardi B dans son hit classé n°1 I Like It. Une liste d’enregistrements sonores “à l’importance culturelle, historique ou esthétique reconnue, informant et reflétant la vie aux États-Unis“.
Les années 1950 et 1960
Entre les albums studio et les concerts, l’artiste n’enregistre pas moins de 55 albums sur les deux décennies. Mongo Santamaria, Willie Bobo, Johnny Pacheco et Ray Barretto jouent dans son groupe. Résultat : un son explosif ! Il joue jazz, bossa nova, boogaloo, pop…En transformant les musiques traditionnelles latines avec le jazz, il participera activement à créer la salsa. Quelques albums majeurs sur ces deux décennies : Cuban Carnival (1956), Night Beat (1957), Dance Mania (1958), Puente In Love (1959), El Rey Bravo (1963) ou encore le Cuba y Puerto Rico Son avec Celia Cruz (1966).
Les années 1970
Neuf albums en 10 ans dont le fameux Para Los Rumberos (1972), un album-jalon de son illustre carrière. Il y offre en effet une éclatante synthèse des rythmes latins en naviguant entre rumba, cha-cha-cha, garacha, guaguancó et mambo, via sa relecture du classique cubain Niña y Señora et une version réarrangée du morceau-titre de l’album, originellement gravé par Tito Puente en 1955. Cet album a été réédité en vinyle couleur le 7 avril 2023.
Les années 1980 et ensuite
Son exposition dans les domaines jazz et world reste forte. Il se produit énormément sur scène et apparait sur un nombre impressionnant d’albums. Désormais, le nom Tito Puente raisonne avec légende. Quatre grammy awards à son actif et un héritage culturel gigantesque.