Tandis que John Wick : Chapitre 4 s’apprête à envahir les salles du monde entier avec un Keanu Reeves plus létal que jamais, retour sur une franchise inattendue qui renouvelle entièrement le cinéma d’action. Ou comment un tueur à gages à la retraite finit par reprendre du service contre son gré. Et il n’est vraiment pas content…
Pour son duo Keanu Reeves / Chad Stahelski
La franchise John Wick, c’est d’abord une histoire d’amitié. Chad Stahelski, cascadeur de son état, s’est retrouvé sur le plateau de Matrix afin de doubler Keanu Reeves. Les deux hommes s’entendent tellement bien qu’ils décident de trouver un nouveau projet afin de continuer à travailler ensemble. Il faudra toutefois attendre 2014 avec John Wick, dont Stahelski sera le coréalisateur et Keanu, l’acteur principal. Une série B dont peu de monde attend monts et merveilles (le budget n’est que de 20 millions de dollars). Et pourtant, ça marche.
Le premier volet, succès d’estime en salles dans le monde entier, finit par être sur toutes les lèvres au moment de sa parution en vidéo et en VOD. Tant et si bien que John Wick 2 double le score du premier trois ans plus tard et que John Wick Parabellum bat tous les records à sa sortie. Inutile de préciser que le quatrième volet fait partie des films les plus attendus de 2023. Et si c’est si réussi, c’est en partie grâce à l’alchimie parfaite Reeves/Stahelski qui voient là avant tout matière à s’amuser ensemble, tout en divertissant le public.
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Pour ses scènes d’action réinventées
L’idée de base n’est pourtant pas d’une originalité folle : un tueur à gages, veuf inconsolable, a raccroché les flingues et se retrouve à reprendre du service quand des malfrats s’en prennent à son chien et à sa voiture. Mais à la manière de Jason Bourne qui a changé les codes des films d’action et renvoyé James Bond à l’âge de pierre, John Wick va s’imposer en nouveau parangon du genre.
Son rythme, souvent effréné, fait la part belle aux cascades impressionnantes (avec un ancien cascadeur derrière la caméra, on n’en attendait pas moins). Keanu Reeves devient une arme fatale à lui tout seul, pouvant dézinguer des dizaines d’assaillants sans sourciller, même s’il n’est pas immunisé contre la souffrance et les blessures. Arts martiaux, couteaux, armes à feux, tout y passe. John Wick semble tout maîtriser, capable de se battre en voiture, à moto ou à cheval. Et chaque film a ses morceaux de bravoure qu’on ne se lasse pas de regarder en boucle.
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Pour sa mythologie captivante
Surtout, ce qui détonne, c’est la manière dont John Wick s’inscrit dans un univers étendu, référencé, esthétique et guindé. Le point d’entrée en est l’hôtel Continental, sorte d’antichambre des Enfers quatre étoiles, lieu de vie où les assassins de tout crin peuvent venir se reposer sans crainte d’être tués ou arrêtés et où les règles sont strictes. Tous semblent connectés entre eux, connaissent leurs réputations respectives, leurs points forts et faibles et ils n’hésitent pas à se pourchasser dès lors que l’un d’entre eux voit sa tête mise à prix. Un monde parallèle que l’on retrouvera dans la série dérivée Ballerina avec Ana de Armas en danseuse vengeresse.
L’allure de John Wick est également extrêmement codifiée : le cheveu est mi-long, le costume oscille entre le noir et le gris anthracite avec quelques nuances de film en film, toujours impeccable repassé. John tue avec élégance, flegme et parfois avec humour. Et s’il semble éreinté, il recèle en lui beaucoup de violence à dépenser sans compter. Mais pour combien de chapitres encore ?
© JOHN WICK PPNY, INC./David Lee