Lorsque l’on évoque le sujet des séries cultes, The Wire revient constamment, comme un boomerang. Cette peinture du Baltimore du début des années 2000 est, pour beaucoup, la meilleure série de l’histoire. Comment cette production créée par Ed Burns et David Simon a-t-elle acquis ce statut ?
En se démarquant des séries populaires de l’époque
Rares sont les œuvres qui parviennent à traverser les époques. Cela nécessite une qualité, une force et une aura considérables. Les séries TV sont peu nombreuses à avoir leur rond de serviette à cette table. Lancée en 2002, The Wire débarque alors dans un paysage plutôt jovial en termes de séries. Au sortir des années 90, les nord-américains se passionnent pour Friends, Le Prince de Bel-Air ou encore Buffy contre les vampires.
Pourtant, les Etats-Unis sont plongés dans une crise au début des années 2000 et certains résidents du territoire vivent dans une extrême pauvreté. Des quartiers voire des villes entières sont gangrénées par le trafic de drogue, la corruption…
Les réalisateurs de la série, créée par David Simon et Ed Burns, vont alors parvenir à un coup de maitre et nous plonger durant cinq saisons dans cette ville de Baltimore en nous faisant découvrir ses vices, ses personnages, sa cruauté. Peuplée de 650 000 habitants en 2000, elle voit alors 22% de sa population vivre sous le seuil de pauvreté contre 11% en moyenne aux Etats-Unis. Cette ville n’a pas été choisie au hasard puisque Ed Burns est un ancien membre de sa brigade criminelle.
En ayant un aspect quasi documentaire
Chaque saison va ainsi se focaliser sur une organisation en particulier. Certains critiques évoquent alors un aspect quasi documentaire de la série. On y découvre les ficelles du trafic de drogue avec l’organisation d’Avon Barksdale puis de Marlo Stanfield à partir de la saison 3. On y fait la connaissance du « Grec », personnage éminemment important dans le port de la ville. On entre dans les rouages de la politique et toutes les complexités qu’elle comporte dans la saison 3.
En mettant en lumière des acteurs majeurs à l’aube de leur carrière
Si The Wire est culte, c’est donc de par son côté avant-gardiste, cru et sans filtre, d’une Amérique profonde, loin des paillettes d’Hollywood. Cette série a aussi marqué de par les acteurs qu’elle a vu passer. On a notamment pu assister à l’éclosion d’Idris Elba, dit « Stringer Bell », mais également à la naissance de Michael B. Jordan dans le monde du petit écran. Enfin, il est impossible de parler de The Wire sans évoquer Omar Little, interprété par Michael K. Williams, malheureusement décédé en 2021. Un personnage à la fois attachant mais tout autant terrifiant pour les habitants de Baltimore qui voient en lui une extrême menace.
En laissant un héritage sans commune mesure
Enfin, si The Wire est culte, c’est aussi et surtout par l’héritage qu’elle a laissé derrière elle. Près de quinze ans après l’épisode final de la série, les hommages sont toujours plus nombreux, et même par des artistes qui n’ont pas grandi avec. Le rap français et ses artistes en sont très friands et le font savoir dans leurs textes. The Wire est assurément un classique et peut donc prétendre au statut de plus grande série de l’histoire. L’aspect culte de celle-ci est mesurable grâce à différents points et les années qui nous séparent du dernier épisode, sorti en 2008, ne font qu’accentuer la popularité de cette œuvre qui traverse le temps avec brio.
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