Homme de bande dessinée, de lettres et même de cinéma, Jean Teulé nous a quittés le 18 octobre dernier, à l’âge de 69 ans. Tandis que ses romans continuent de faire les beaux jours de la scène et du cinéma, il laisse ses lecteurs inconsolables de ses récits souvent à portée historique ou sociétale et jamais dénués d’humour.
Jean Teulé, de la bande dessinée au roman
Amateur de bande dessinée et illustrateur à ses heures perdues, Jean Teulé entre à L’Écho des savanes à l’âge de 25 ans.
Devenu indispensable, Teulé continue d’œuvrer dans le neuvième art après la disparition de la revue au début des années 1980 et il ne quittera jamais le crayon, adaptant parfois ses propres romans.
On lui doit notamment l’écriture de recueils tels que Bloody Mary avec Jean Vautrin, Gens de France et d’ailleurs ou Je voudrais me suicider, mais j’ai pas le temps.
Toutefois, s’il se lance dans la télévision chez Bernard Rapp ou Nulle part ailleurs, l’écriture de romans commence à prendre chez lui de plus en plus d’importance. Il finira par y consacrer le plus clair de son temps, de 1989 à nos jours.
Un romancier de l’Histoire
Si plusieurs de ses titres sont des drames ponctués d’éclairs humoristiques (tels Darling, Balade pour un père oublié ou Longues peines), Teulé va vite se passionner pour les faits réels ou les anecdotes historiques peu connues.
Il met en avant les poètes (Rainbow pour Rimbaud, Ô Verlaine !, Je, François Villon ou Crénom, Baudelaire), des grands hommes de l’Histoire (Le Montespan qui convoque Louis XIV et sa maîtresse Mme de Montespan ou Charly 9 sur le roi Charles IX) et des instantanés d’une époque, parfois d’une rare cruauté.
C’est le lynchage collectif de Mangez-le si vous voulez, la gigue mortelle de 1518 d’Entrez dans la danse ou les prémices d’une grande bataille dans Azincourt par temps de pluie, son dernier roman.
Un auteur souvent adapté
Réalisateur adaptant son propre roman, Rainbow for Raimbaud, Jean Teulé a aussi fait des apparitions au cinéma, notamment dans Caché de Michael Haneke.
Mais c’est surtout un auteur qui aura souvent eu l’honneur de se voir jouer de son vivant sur scène ou sur les plateaux de cinéma. Christine Carrière a ainsi proposé une version bouleversante de Darling avec Marina Foïs et Guillaume Canet, Patrice Leconte a animé son Magasin des suicides, Mangez-le si vous voulez fut interprété et mis en scène par Jean-Christophe Dollé au Théâtre Tristan Bernard et actuellement, Le Montespan triomphe au Théâtre du Gymnase.
Nul doute que ses livres jouiront encore de bien des adaptations à l’avenir…