FIFA 23 : notre test et toutes les infos sur le nouvel opus

Parmi les réjouissances qui permettent d’encaisser un peu plus facilement la rentrée, l’arrivée de la nouvelle itération de FIFA tient une place importante pour de beaucoup de joueuses et de joueurs. Et c’est avec le cœur un peu lourd qu’on accueille cette année ce qui s’annonce comme une dernière, après 28 ans de fidélité. Avant de savoir ce que nous réserve EA Sports pour la suite, avec son EA Sports FC, profitons de ce dernier FIFA tel qu’on le connait au travers d’un test, réalisé sur PS5.

Pour rappel, FIFA 23 est disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series depuis le 30 septembre 2022.

 La fin d’une ère

Tradition immuable, qui avait débuté avec FIFA 98 pour votre serviteur, la découverte d’un nouveau FIFA commence toujours par une comparaison avec son prédécesseur. Et après un FIFA 22 vraiment réussi et synonyme d’entrée de la licence dans la nouvelle génération de consoles, la tâche s’annonce assez difficile pour FIFA 23, dont l’objectif sera surtout de consolider les nouvelles fondations construites grâce aux technologies offertes par la PS5 et les Xbox Series.

Contrairement à l’année précédente, on peut d’ailleurs constater que les communications d’EA Sports sur son nouveau bébé se sont révélées moins agressives qu’à l’accoutumée, notamment en matière de promesse d’une révolution technique. Pas de nouvelle technologie au programme, mais bien l’amélioration de la dernière en date, avec une nouvelle version : l’Hypermotion 2.

Pour rappel, l’Hypermotion est une technologie qui consiste à équiper 22 joueuses ou joueurs de capteurs pendant un match, afin de reproduire les mouvements enregistrés en jeu. Des millions d’images qui permettent de créer de nouvelles animations, pour rendre les déplacements et les gestes le plus réalistes possibles sur le terrain. Et si l’année dernière l’Hypermotion était réservée aux consoles next-gen, la technologie est désormais disponible dans la version PC de FIFA 23. Une très bonne nouvelle pour une version trop souvent délaissée par EA Sports.

Autre point toujours très important à l’heure de présenter un FIFA : les licences. Et de ce côté-là, c’est comme toujours pléthorique. 100 stades officiels modélisés, 30 ligues, et 19 000 joueuses et joueurs issues de plus de 700 équipes… Quelques retours font vraiment plaisir, comme celui de la Juventus et du stade de la Bombonera, et quelques départs sont douloureux, avec l’absence des licences de l’AS Roma, de l’Atalanta Bergame ou encore du Napoli.

Mais ce qu’il faut particulièrement retenir de cet opus en ce qui concerne les licences, c’est surtout l’arrivée du football féminin de club, avec la D1 Arkema française et la Women Super League anglaise. EA Sports poursuit donc ses efforts dans le domaine, même si on pourrait espérer des progrès un peu plus rapides en la matière. Autres licences capitales dans cette année si spéciale pour le monde du football, la Coupe du monde sera jouable sous licence officielle, que ce soit pour la compétition masculine ou la compétition féminine. Si l’on met de côté les quelques exceptions, il est donc difficile de reprocher quoi que ce soit à ce FIFA 23 en termes de licence, qui fait encore une fois de son catalogue une immense force par rapport à son concurrent.

Avant d’en venir au gameplay, notons l’autre changement majeur concernant l’environnement du jeu. Seul aux commentaires l’année dernière après l’éviction de son abject compère, Hervé Mathoux est désormais remplacé par le duo Benjamin Da Silva et Omar Da Fonseca. L’intégralité des commentaires du jeu sont donc inédits, ce qui n’était pas arrivé depuis de longues années, et ça fait du bien.

En revanche, si Benjamin Da Silva semble très à l’aise dans l’exercice, avec un ton naturel, on ne peut clairement pas en dire autant de son acolyte, qui ne peut vraisemblablement pas prononcer une phrase sans monter dans les tours. « Comme en vrai », diront certains. Certes, et on est donc là face à une erreur de casting, que l’on peut comprendre tant la notoriété de l’Argentin est grande. Mais bien souvent, cette notoriété vient d’un public qui n’a jamais vu un match de 90 minutes commenté par Da Fonseca. Avec tout l’amour que l’on porte à Omar et à sa passion, au bout de quelques heures de jeu, on était déjà fatigué.

 FIFA 22, mais en mieux

Comme bien souvent lorsque l’on découvre un nouveau FIFA, c’est d’abord le rythme du jeu qui est frappant. Cette année encore, FIFA 23 semble bien plus lent que son prédécesseur. Et bien que le rythme ait souvent tendance à accélérer au fil des patchs correctifs pour calmer les joueuses et joueurs les plus nerveux, une fois le choc des premières secondes encaissé, on se rend vite compte que les actions offensives sont loin de manquer de vitesse et de dynamisme. D’ailleurs, on note qu’il sera plus difficile encore cette année de défendre dans la profondeur, tant les changements de rythme des attaquants sont plus explosifs que ceux de certains défenseurs.

Vous l’aurez compris, pas de révolution à ce niveau-là : les statistiques les plus importantes à l’heure de choisir les bons joueurs seront toujours l’accélération et la vitesse, quel que soit le poste. FIFA 23 a dans l’ensemble conservé toutes les forces du précédent opus, avec une gestion des contacts vraiment précises et une physique du ballon à des années-lumière de ce qui se faisait il n’y a pas si longtemps. En revanche, là où les gardiens semblaient vraiment plus à l’aise dans FIFA 22, ils sont (à l’heure où sont écrites ces lignes) beaucoup moins bons dans ce nouvel opus, notamment pour les frappes venant de l’intérieur de la surface. Pour ce qui est des frappes en dehors de la surface, les enroulées à la Thierry Henry font leur grand retour cette année avec un taux d’efficacité très élevé.

Mais en plus d’avoir consolidé les acquis du passage à la next-gen, FIFA 23 propose aussi son lot de nouveautés en matière de gameplay. D’abord les « supers frappes », une mécanique qui permet comme son nom l’indique d’envoyer des missiles en direction du but. Et si à l’occasion de la première évocation de cette nouveauté par EA Sports, il y avait de quoi être inquiet (on est là pour jouer au foot, pas à Mario Strikers), la super frappe est en réalité suffisamment difficile à mettre en place pour qu’elle ne vienne pas pourrir tous vos affrontements. L’addition des animations de zoom sur le joueur ou la joueuse et de l’animation de la frappe en elle-même demande d’avoir vraiment beaucoup d’espace devant soi pour la tenter. Il faudra un peu de temps pour voir si les meilleur.e.s joueuses et joueurs parviennent à la maîtriser trop facilement.

Autre nouveauté qui fait énormément de bien, les coups de pied arrêtés ont été entièrement revus. La cible a disparu pour laisser place à une indication de trajectoire, beaucoup plus simple à maîtriser. Il est également possible de choisir l’effet donné au ballon, en choisissant précisément à quel endroit du cuir la joueuse ou le joueur frappera. Très accessible, cette nouvelle mécanique est vraiment meilleure que la précédente. Mais il est possible, au même titre que les « supers frappes », qu’elle soit rapidement parfaitement maîtrisée par les joueuses et joueurs les plus à l’aise.

Comme toujours, le mode le plus complet de FIFA reste le mode Carrière, qui vous donne la possibilité d’incarner un entraîneur ou un joueur tout au long de sa vie professionnelle. Au rang des nouveautés, il est cette année possible d’incarner un entraîneur réel, puisque nombre d’entre eux ont été modélisés. On regrette vraiment que seul Christophe Galtier ait eu droit à cet honneur en Ligue 1, mais on ne doute pas qu’on en aura un peu plus à l’avenir, afin de pouvoir emmener Franck Haise sur le toit de l’Europe.

De nouvelles cinématiques ont été ajoutées, notamment à l’occasion des transferts, avec le départ et l’arrivée des nouvelles têtes au sein du club : très réjouissantes à la découverte, on finit par les passer assez rapidement. Les conférences de presse et toutes les interviews sont toujours aussi molles, inutiles et rébarbatives. Alors qu’elles ont pour objectif de renforcer l’immersion, elles finissent par la casser par leur ridicule : il est temps d’arrêter ce massacre, pitié. D’autant que les passer a un réel impact dur le moral des joueurs et du club en général.

Très belle surprise de ce FIFA 23, le mode Volta a bien grandi, et commence à se rapprocher doucement du but qu’il voulait atteindre, en devenant un joli party-game à partager entre ami.e.s pour changer un peu des affrontements les plus classiques. En plus des matchs « à la FIFA Street », on retrouve de nombreux mini-jeux, qui permettent de s’améliorer sur le plan technique puisque les espaces sont toujours très réduits, et qui se révèlent pour la plupart vraiment amusants. Comme l’année dernière en revanche, les points obtenus en jouant dans la mode Volta ne servent qu’à profiter de cosmétiques dans le mode Volta, à l’exception des coupes de cheveux (pourquoi ?), qui seront utilisables dans le mode Club Pro, puisque les deux sont désormais liés.

Enfin, la machine à cash d’EA Sports, le mode FUT, est bien entendu toujours de la partie. Et si l’on n’a pas vraiment envie de faire la promotion de ce modèle économique ici, on notera tout de même une plus grande générosité cette année en ce qui concerne les packs et les crédits dès le début du jeu, ce qui permet de commencer plus rapidement à jouer avec une équipe correcte. Autre point très positif, le mode FUT est désormais bien plus permissif en ce qui concerne les liens qui unissent les joueurs et qui offrent de jolis bonus à vos équipes. Les liens s’additionnent désormais même si les joueurs ne sont pas « connectés directement » sur le terrain, ce qui offre beaucoup plus de possibilités, et qui devrait augmenter la diversité des équipes.

 Le foot, comme si vous y étiez

De la même manière que pour les améliorations de gameplay, FIFA 23 consolide les acquis de son prédécesseur, en profitant bien de la puissance des consoles next gen pour des graphismes de très bonne qualité. Mais c’est probablement surtout sur l’ambiance que FIFA 23 fait fort, avec des cinématiques d’introduction des matchs vraiment réussies, un public de plus en plus réaliste et de très beaux habillages de match.

Concernant la modélisation des joueurs et des joueuses, c’est comme toujours très inégal : les joueurs modélisés sont très souvent réussis, pour les autres, c’est parfois moins le cas. On aimerait évidemment toujours en avoir plus, et chacun trouvera le joueur qui manque à ses yeux. Ici, on regrette que Malo Gusto n’y ait toujours pas droit et on lui conseille de partir sur une coupe de cheveux moins audacieuse la saison prochaine pour séduire les équipes EA Sports. Prévenons également les âmes sensibles que certains enfants qui accompagnent les joueurs lors de l’entrée sur le terrain pourraient perturber vos nuits.

Pendant les matchs, on trouve de très belles nuances de lumières, et le fait de jouer des matchs sous le soleil en après-midi ne devrait pas être aussi gênant qu’auparavant. Petite nouveauté également bienvenue : la pelouse garde les marques de certains tacles tout le long de la rencontre. De quoi se régaler en repassant sur les lieux du crime après un attentat non sanctionné. Car oui, on fait toujours face à des décisions arbitrales totalement incohérentes, exactement comme dans le football moderne : réalisme assuré.

La bande son est comme toujours dans l’histoire de la licence très complète et variée, et devrait vous laisser dans la tête un bon nombre de morceaux. L’ambiance sonore dans les matchs est excellente, et on note beaucoup moins de bizarreries de mixage que les années précédentes, ce qui semble logique puisque l’intégralité des commentaires de FIFA 23 a été enregistrée cette année.

Dans l’ensemble, FIFA 23 est une excellente simulation et devrait ravir tous les habitué.e.s. Après un très bon FIFA 22, la licence continue sur sa lancée en exploitant parfaitement ce que la nouvelle génération de console a à donner. On progresse dans le réalisme et l’immersion, le gameplay est agréable bien que toujours capable de nous rendre chèvre, et toutes les nouveautés sont les bienvenues.

Belle surprise pour le mode Volta, qui devrait rencontrer un plus grand succès cette année. EA Sports tourne donc une page très importante de l’histoire du jeu vidéo sur une excellente note, et c’est non sans émotion que l’on dit au revoir à une association qui a provoqué tant d’émotions, positives comme négatives, auprès de millions de joueuses et de joueurs.