Il est tout nouveau, tout beau et risque de devenir un grand classique des récompenses dans le domaine de la musique, c’est le Prix Joséphine des Artistes, dont la Fnac est partenaire. En attendant la cérémonie et la révélation de l’album lauréat le 23 septembre prochain, nous en avons profité pour poser aux fondateurs – Christophe Palatre et Frédéric Junqua – quelques questions sur cette nouvelle distinction. Voici leurs réponses, pour être incollable sur le Prix.
Qui a créé le Prix Joséphine des Artistes ?
Frédéric Junqua et Christophe Palatre sont les fondateurs et organisateurs du Prix Joséphine des Artistes. Ils ont chacun plus de 20 ans d’expérience dans la production et l’édition musicales. Leur parcours leur a permis de collaborer avec des artistes de profils multiples et de valoriser tous les styles de musique.
Qu’est-ce que le Prix Joséphine, et pourquoi ce nom ?
Le Prix doit son nom autant à Joséphine Baker, parangon du métissage, qu’à la chanson d’Alain Bashung, Osez, Joséphine. C’est un nouveau prix dans le monde de la musique. Il est décerné par un Jury d’artistes et de créateurs (ingénieur.e.s du son, réalisateur.rice.s artistiques, auteur.rice.s, compositeur.rice.s). Le rôle de ce Jury est de se prononcer sur une liste de 40 albums retenus par le Comité de Sélection parmi les 315 inscrits au Prix. Le Palmarès récompense les albums remarquables de l’année, qu’il s’agisse d’un premier album fulgurant ou du chef d’œuvre d’une carrière.
Ce tout premier palmarès fait la part belle aux talents émergents et aux artistes confirmés. Il consacre l’élan, l’audace et la richesse de la production actuelle. Outre l’alchimie de l’interprétation, de la composition et de la production, il célèbre la diversité des scènes musicales (chanson, rap, électronique, jazz, pop, néo-classique et contemporain) et fait sienne la représentativité d’artistes de tous horizons (labels indépendants, majors, auto-productions).
Le Jury d’Artistes a récompensé des albums qui les ont « (…) impressionnés par l’aboutissement ou la sincérité de leur proposition et par leur capacité à mélanger les influences et les sonorités».
Quelles ont été vos motivations pour créer ce prix ? En quoi est-il différent d’une autre distinction dans le domaine de la musique ?
En comparaison avec la littérature et le cinéma, il manquait un prix qui célèbre à la fois la diversité de la production française et son dynamisme actuel, avec de nombreux artistes qui hybrident les genres et les sonorités, convainquent à l’international. Nous l’avons voulu ouvert à tous les styles, sans barrière de genre musical ou de notoriété. Le Prix célèbre la qualité de la production musicale et l’excellence artistique, sans autre considération que d’incarner un relais d’exposition pour les albums et une valeur de préconisation pour le public. Dans son fonctionnement, il se rapproche du festival de Cannes ou du prix Goncourt, en ce qu’il donne la parole à ceux qui font la musique, aux artistes, qui s’expriment sur une sélection effectuée par un comité composé de journalistes experts de scènes musicales très diverses.
A quel type de public s’adresse-t-il ?
En premier lieu, au public amateur de musique, celui qui suit, de près ou de loin, l’actualité de la musique et des artistes qu’il aime. Au public qui achète des albums, est abonné aux plateformes, va au concert ou en festival, bref le public qui est engagé dans la scène musicale actuelle. A terme, nous serions heureux de toucher également un public occasionnel qui pourrait ainsi se prêter à la découverte de genres musicaux ou d’artistes qu’il n’aurait jamais imaginé apprécier. Nous mettons en ligne de nombreux contenus vidéo et audio à travers nos réseaux sociaux pour intéresser le public en ligne, là où il se trouve avec ses portables et tablettes.
Comment avez-vous sélectionné le jury ?
Le Jury est composé d’artistes et aussi de personnalités issues du cercle moins médiatique des métiers de la musique. Bénédicte Schmitt, Guilty ou Sage sont des réalisateurs artistiques estimés et polyvalents. Nous avons invité à se joindre au Jury des artistes qui s’expriment dans des genres musicaux divers et complémentaires tels Imany, Keren Ann, Oxmo Puccino, Chloé, Flore et Charles du groupe L’Impératrice, Myd, Doriand ou Numah. Elles et ils en sont à des stades différents de leur parcours, ce qui permettait d’allier expérience et fraîcheur.
Sur quels critères a été élaborée la liste des 40 albums soumise au jury ?
Le critère de jugement est celui de la qualité artistique de l’œuvre, c’est-à-dire l’excellence des textes, de la composition, des arrangements, de l’interprétation, de la production ainsi que son originalité, sa singularité, son audace, et son potentiel de séduction au-delà de son audience initiale.
La sélection doit aussi veiller à représenter la diversité de la production musicale française : tous les genres musicaux sont éligibles dès lors qu’il s’agit d’albums composés d’œuvres originales.
Où et comment se déroulera la grande cérémonie de remise de prix ?
Au Studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique. Les 10 artistes du Palmarès sont appelés à se produire en live et la soirée sera retransmise en direct sur la radio FIP. Le lauréat ultime sera choisi ce jour-là par le Jury d’Artistes.
En quoi ce prix peut être un réel tremplin pour les 10 artistes lauréats ?
D’une part, il peut y avoir un effet d’entraînement au sein du Palmarès entre des artistes à différents stades de notoriété. D’autre part, nous n’avons cesse de multiplier les contenus, les événements et les partenariats pour créer un écosystème vertueux de promotion et de valorisation des albums du Palmarès. Enfin, parce que le Prix est transparent dans son fonctionnement, c’est le choix des artistes, un choix qui puisse avoir un écho autant dans le secteur de la musique que dans le cœur du public.
En quoi un tel éclectisme est essentiel dans l’élaboration de ce prix ?
L’éclectisme, c’est d’abord l’ouverture d’esprit, qui consiste à ne pas établir d’échelle de valeurs entre les genres musicaux, de restituer la réalité actuelle de la production française, où les artistes se mélangent entre eux, mélangent les influences et les sonorités, avec des prises de risques, des sauts dans l’inconnu et à l’arrivée, des albums singuliers, dont les valeurs de production se placent au meilleur niveau. Il paraissait évident d’avoir un Prix qui se donne comme objectif de restituer ce bouillonnement passionnant, que l’on a déjà connu avec la sono mondiale des années 80 ou la French Touch des années 90 et 2000. La musique n’a pas de frontières et ne se réduit pas aux formules, c’est parfaitement exprimé par notre premier Palmarès.
Comment s’est établi le partenariat avec la Fnac et en quoi vous a t-il semblé nécessaire ?
D’abord, parce que parlons le même langage, celui du développement des artistes et des initiatives qui permettent de valoriser leur travail. La Fnac incarne une réelle expertise à travers ses équipes, une valeur reconnue de préconisation et de recommandation. Très vite il est apparu que les albums de la Sélection recoupaient la typologie des albums mis en avant par la Fnac. Ensemble nous prolongeons cette ambition de pédagogie et de découverte.