Alors qu’il s’apprête à publier Bloodline Maintenance, son 12e album studio, le prolifique chanteur et guitariste est devenu au fil des années un véritable nom du rock international. Dans ce mot générique (et bien pratique) de « rock » entendez pour ce qui concerne ce musicien californien toute la palette des musiques nord-américaines et afro-américaines. Blues, folk, gospel, soul, funk, hip-hop, bluegrass et même ces débordements reggae que Ben Harper affectionne depuis longtemps.
Alors qu’il s’apprête à publier un 12e album studio, le prolifique chanteur et guitariste est devenu au fil des années un véritable nom du rock international. Dans ce mot générique (et bien pratique) de « rock » entendez pour ce qui concerne ce musicien californien toute la palette des musiques nord-américaines et afro-américaines. Blues, folk, gospel, soul, funk, hip-hop, bluegrass et même ces débordements reggae que Ben Harper affectionne depuis longtemps.
… Le blues et la slide-guitar résonnent
J’enfonce ici une porte ouverte en affirmant que pour Ben Harper, le blues comme son héritage, sont les racines de son œuvre musicale. Petit fils de luthiers, il a grandi dans un magasin d’instruments réputé de la banlieue de Los Angeles, à Claremont (« The folk music center »). C’est principalement cet environnement qui l’a connecté aux différentes formes de musiques acoustiques (le blues et le folk en premier lieu) et plus particulièrement aux guitares, quelles que soient leurs formes et leurs provenances. Féru de jeu au bottleneck (slide guitar), une technique très populaire chez les bluesmen, Ben Harper en a fait sa marque de fabrique depuis ses premiers enregistrements et vous ne verrez jamais un concert de ce grand gaillard sans le voir s’assoir à un moment du show avec l’un de ses instruments fétiches, une guitare hawaïenne Weissenborn ou un résonateur Dobro.
… Les chansons se font slogan
Quand son premier album est sorti en 1994 (Welcome To The Cruel World), l’affaire Rodney King et les émeutes de Los Angeles étaient encore fraîches. Un titre y fait référence dans cet album (Like A King) et devient même un véritable succès. D’autres textes forts suivront sur de nouveaux albums, et l’engagement, la conscience politique, le respect et le soutien des luttes, des prises de positions humanistes, écologiques et sociètales de Ben Harper seront inévitablement chevillés à sa carrière. Des titres comme Both Side Of The Gun, Fight For Your Mind et One Road To Freedom apparaîssent comme réponse à cette évidente question qu’il pose dans un We Need To Talk About It, à propos ce nouvel album dont les titres sont l’illustration d’un engagement au long cours, l’engagement d’une vie. Ce premier single extrait de Bloodline Mainteance révèle un texte où la question de l’esclavage et plus particulièrement la traîte négrière n’est toujours pas abordée avec la dimension qu’elle devrait, particulièrement aux Etats-Unis ou les inégalités de traîtements sont encore monnaie courante.
… Les collaborations sont intergénérationnelles
Né à la toute fin des sixties, ce jeune quinqua n’a pour autant jamais reculé face aux échanges avec d’autres générations. Si son public a en partie grandi avec lui, on trouve aussi, dans les rangs de ses fans, beaucoup de jeunes convaincus qu’ils ont en face d’eux un musicien que l’histoire du rock retiendra. On pense innéviablement sa ollaboration avec Harry Styles, qui lui a demandé un coup de main pour son titre Boyfriends. Aussi côté collaborations, Harper ne cache pas son admiration pour ses aïeux. À commencer par sa propre maman avec qui il a enregistré le subtil Childhood Home en 2014. 10 ans plus tôt, c’est l’institution gospel-soul The Blind Boys Of Alabama à laquelle il prêtait sa voix et son jeu de guitare.
À cela s’ajoutent deux oeuvres avec le bluesman septuagénaire de Chicago Charlie Musselwhite (dont on vous conseille, en passant, le dernier album). Des invitations sur les disques de quelques-uns et quelques-unes (son vieux complice Tom Freud, Nathalie Miles des Dixie Chicks, Solomon Burke ou Taj Mahal pour n’en citer que quelques-uns). Mais ce qui restera pour moi le point d’orgue de ces collaborations de studio, c’est sûrment son rôle déterminent de producteur/arrangeur pour deux grandes figures de la musique populaire américaine : l’immense Mavis Staples avec le très à propos We Get By, enregistré en pleine furie Trumpiste et Rickie Lee Jones pour ce bouleversant album de reprises sorti en 2012, The Devil You Know.
… les groupes, les genres musicaux et les styles sont variés
Folk, rock, funk, fusion, soul, gospel, blues, pop…The Innocent Criminals, Relentless 7, en duo, en solo… La facilité serait de qualifier Ben Harper de musicien caméléon. Pourtant, le coup d’œil dans le rétro effectué sur sa discographie depuis son 1er opus en 1994 révèle une signature et une ligne de conduite bien personnelle qu’on constate en complète harmonie avec les goûts du bonhomme. Si il y a définitivement des albums de couleurs plus marquées qu’une autres (acoustiques ou électriques), il y a aussi des disques qui rendent compte du large spectre musical qu’aborde le californien. Dans des albums tels que Burn To Shine, White Lies For Black Times, Both Side Of The Gun ou Fight For Your Mind, on passe par exemple de gros riffs bien gras à des balayages folk sur le titre suivant. Autrement dit : on passe d’escalades funk à des vibrations de old time jazz typique de la Nouvelle Orleans, du blues dépouillé au tourbillon rock’n’roll. Pour tous les goûts, de toutes les couleurs.
… La popularité est au rendez-vous, et la discrétion médiatique aussi
Bloodline Maintenance est disponible en CD le 22/07/22 et en vinyle à la rentrée.
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Photo copyright Melissa Nicholson / Live at Radio City Music Hall / Official Ben Harper gallery