Premier roman de Sue Rainsford, Jusque dans la terre nous transporte dans un monde modifié, puissant de réalisme. Á découvrir sans plus tarder pour cette rentrée littéraire.
Créée dans le ventre de la Terre par son père, Ada vit avec lui dans une clairière, en bordure de forêt. Leur temps n’est pas le même que celui des gens normaux. Ils en ont vu des générations passer sous leurs yeux, des corps passés sous leurs mains pour être guéris : ceux des arrière-grands-parents, des grands-parents, des parents et des enfants.
Dans la ville et ses environs, de nombreuses choses sont dites sur ces deux êtres sauvages dont la nature est difficile à définir. Et le temps passe. Pour son père : cure-chasse-cure-chasse… Pour Ada : Dormir-Rêver-Cure-Dormir-Rêver-Cure… Jusqu’à ce qu’elle s’éprenne de Samson, un des habitants de la ville. Mais cette relation ne sera pas vue d’un bon œil de la part du père d’Ada et de la sœur de Samson.
Sous la lumière, réside toujours l’ombre. Cette noirceur que l’on ne veut pas voir et qui pourtant s’insinue comme une maladie, d’un socle à un autre, pourvu que l’on trouve l’ouverture…
La plume de Sue Rainsford est sensible, lyrique, et nous porte tout au long de ces quelques 180 pages. Roman sur l’émancipation et le refus d’endosser un héritage vénéneux, histoire sur le désir souverain, sur cet élan de destruction qui emmène loin, trop loin pour faire machine arrière.
Premier roman de l’auteure, Jusque dans la terre est une belle promesse pour la suite.
*Copyright photo visuel sur Unsplash : Sophie Dale
—
Parution le 26 août 2022 – 188 pages