Alors que le légendaire groupe anglais The Clash est en permanence cité comme une influence musicale majeure pour le monde du rock et même bien au-delà, c’est le cultissime Combat Rock qui est réédité avec ce sérieux que nécessite ses 40 bougies. Alors, should you stay or should you go ?
Hymne fédérateur
Sincèrement, quel que soit votre âge et vos appétences musicales, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde qui à un moment de sa vie, n’ a pas lâché prise en chantant et en dansant sur le mythique Should I Stay or Should I Go !
Un titre qui depuis 40 ans a amplement dépassé le seuil du simple tube sorti d’une époque désormais bien révolue. Fête du mariage de votre cousin ou série TV. Bal de promo, mauvaise reprise à la fete de la musique, envie de pogo ou synchro (synchronisation musicale), les quatre accords et son refrain fédérateur résonnent comme un slogan de manif, un chant de stade, de résistance ou même un spot publicitaire efficace. The Clash, une machine à punchline en or, en quelque sorte.
On peut légitimement se demander si Strummer, Jones et leurs copains auraient vu d’un bon œil que leur musique soit au générique de séries Netflix ou autres utilisations à des fins mercantiles. On n’en saura rien. Mais une chose est sûre, c’est qu’une partie des nouvelles générations, par le biais de ces différents canaux de diffusion précédemment cités, auront à leur tour ce refrain en tête pour quelques temps.
Mortal Combat
Combat Rock est donc le dernier album du groupe avant que les routes de ses membres d’origines (Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon et Topper Headon) ne prennent des directions différentes.
Juste avant d’enregistrer ces douze titres millésimés 1982 (ici agrementés d’autant de bonus), The Clash avait donc publié 4 albums (The Clash, London Calling, Give Them Enough Rope, Sandinista), et était devenu l’une des locomotives du punk rock anglais, de l’anti-establishment et sortait d’une résidence marathon à New York qui, selon les « docteurs » en histoire du rock, aurait tout autant accéléré leur aura mondiale que leurs embrouilles stériles et, in fine, leur séparation. L’histoire tristement banale du succès.
Du punk au funk
Il y a bien sûr des nostalgiques qui seront ravis de redécouvrir ce classique, mais un album comme Combat Rock illustre à merveille ce que le légendaire quartet aux souches punk rock aura su dessiner dès leur troisieme album en 1979. A leur brulant punk rock, des reflets dub et reggae (proximité dès le début avec la communauté jamaïcaine de Londres), des nappes new-wave, des rythmiques funk, un flow scandé et surtout ce propos abrasif et socialement conscient qui n’a jamais fléchi. Les années Thatcher sont bien là, pas de doute, mais aussi les luttes anti-impérialistes aux quatre coins de la planète que le groupe londonien soutient inconditionnellement.
Dégaines de rude boys, tempérament rock n’roll sans filtre, ils auront finalement été beaucoup plus ouvert sur le monde que bien plus de musiciens aux profils pourtant plus « baba cool/hippies/nomades » qui ont largement théatralisé leurs supposés interêts pour d’autres cultures.
Une musique en phase avec son temps et ce goût pour embrasser les courants de musique populaires revendicatifs et/ou naissant (en 1982 c’est le début du rap). En résumé, The Clash est un groupe qui a existé une dizaine d’années seulement mais dont le lègue transcende les générations et les genres musicaux.
Si pour certains, se replonger dans Combat Rock, c’est faire un véritable bon en arrière de 40 ans, l’album qui devait être le dernier des patrons du punk anglais est, avec le recul, d’une incroyable modernité.
Laissant gravé à jamais dans les mémoires collectives deux titres majeurs de l’histoire du rock mondial qui figurent au programme de ce Combat Rock : Should I Stay or Should I go donc, mais egalement un morceau repris de nombreuses fois et rentré au panthéon du rock lui aussi, Rock The Casbah.
Pour fêter dignement les 40 ans de l’album, vous trouverez sur cette version remasterisée l’intégralité de l’album d’origine et douze titres en bonus dont quelques chouettes versions rares et/ou inédites en plus de nombreux documents, photos et liner notes completes.
Plus qu’un (très) bon disque à se remettre dans les oreilles, un devoir de mémoire qui rayonne et qui sonne encore brillamment aujourd’hui. Alors, should you stay? Mais non, let’s go!
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