Décryptage

Laurent Garnier : le pionnier de la musique électronique rembobine son œuvre

17 décembre 2021
Par Mathieu M.
Laurent Garnier : le pionnier de la musique électronique rembobine son œuvre

Il a été l’un des premiers DJ consacrés à l’internationale, et le promoteur de la techno en France. Laurent Garnier est l’objet ce mois-ci d’un documentaire signé Gabin Rivoire, Off the Record, dans lequel ses quarante ans de carrière sont résumés. L’occasion de tirer le portrait d’un ambassadeur des musiques électroniques.

Laurent Garnier : la fête comme horizon

Laurent Garnier 2Fasciné par les musiques disco et funk diffusées dans les fêtes foraines (son père est professionnel du secteur), Laurent Garnier se passionne très tôt pour la musique, et en particulier pour le son de Giorgio Moroder. Après l’école hôtelière, il part pour Londres où il devient serveur pour l’ambassadeur de France, et découvre la scène électronique underground au milieu des années 1980, notamment à Manchester. C’est là qu’il se transforme en DJ de club, en parallèle de son travail dans la restauration. Il prend de plein fouet l’arrivée de deux musiques venues des États-Unis, la techno et la house, ainsi que l’essor des raves. L’idée d’importer cette culture en France, en continuant à mixer, lui apparaît comme une évidence. À Paris, à Dijon, auprès de légendes américaines qu’il invite régulièrement, il se fait un nom dans le milieu de la fête, et commence également à produire ses propres morceaux, dès de le début des nineties.

Un homme de label et de découvertes

Shot in the darkEn 1991, auprès d’Eric Morand, il participe à la création du label Fnac Music Dance Division. C’est là qu’il publie ses premiers singles sous son nom propre, mais aussi qu’il supervise les toutes premières sorties de disque electro en France. Il continuera l’aventure en 1994 avec F Communications, dans lequel seront promus les premiers artistes de la French Touch, en particulier St Germain.

Laurent Garnier passe du format single à l’album en 1994 avec Shot in the Dark. C’est un événement, dans le sens où peu de musiciens electro français parviennent à franchir le cap du LP, à l’époque. Il faut dire qu’en étant un fan absolu de cette musique, un invité régulier des clubs spécialisés dans le monde entier, le DJ et désormais compositeur a acquis une réputation internationale, et produit et remixe de nombreux artistes, comme Moby ou Felix Da Housecat.

Le promoteur acharné de la musique électronique

Unreasonable behiaviourRestant plutôt lié à l’underground que les DJ megastars des années 2000-2010 (de Bob Sinclar à David Guetta), Laurent Garnier publie des albums comme 30 ou Unreasonable Behaviour à la charnière du millénaire, et quelques tubes, dont Crispy Bacon ou The Man With the Red Face. Son caractère puriste, son attachement aux valeurs d’ouverture de la house et de la techno en font un ambassadeur de choix : invité dès la première Techno Parade, il mène, en parallèle de ses sets et de ses disques, une activité médiatique importante pour renseigner le grand public sur le monde de l’electro, à la fois d’un point de vue musical et sociétal. Son livre Electrochoc, en 2003, fera beaucoup pour rendre le mouvement acceptable dans les sphères intellectuelles.

Érudit de la musique et véritable génie des platines, Laurent Garnier a aussi multiplié les collaborations au cours des deux dernières décennies. Avec Abd-Al Malik (Scarification) ou les Liminanas (De Pelicula), il a rompu les barrières entre electro, rap ou rock, récemment.

Affiche Off the RecordLe temps d’Off the Record, documentaire exhaustif signé Gabin Rivoire sorti ce mois de décembre, Laurent Garnier nous dévoile toute son histoire personnelle… Et celle de l’electro, de la techno et de la house, dont il a vu l’émergence. Avec des intervenants d’exception et un voyage dans les lieux les plus mythiques du monde de la nuit, ce film remet en contexte une musique qui a changé notre manière de faire la fête !

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Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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