Il semble qu’ils se sont toujours aimés. Pourtant, si le prisme de l’enfance les empêchait d’analyser alors avec sagacité les différences de l’autre, la maturité leur permis plus tard de tout revivre sous le regard du chasseur. L’amitié peut bien des choses, et pas toujours celles auxquelles nous pensons… Mais qu’elle est-elle vraiment ? Œuvre interdite en Hongrie jusqu’en 1990, Les Braises de Sandor Marai est à (re)découvrir.
À qui devons-nous être fidèle ?
Les affres de l’amitié. Voilà de quoi nous parle Sandor Marai dans ce puissant huis clos psychologique.
Après 41 ans sans se voir, deux amis se retrouvent enfin dans un château de la campagne hongroise. Qu’ont-ils à se dire après toutes ces années ?
Et ce geste ? Celui du départ. Du silence. De la fuite. Que faut-il en dire ?
Le temps avance, inéluctablement. Et à mesure que les chandeliers se consument, la tension dramatique devient de plus en plus forte. Rares sont les titres qui correspondent aussi bien à une œuvre traduite. Les Braises, mènent le dialogue à travers des non-dits, empêchant l’un comme l’autre d’aller au-delà de l’indicible, d’attiser le brasier qui ferait alors tout s’embraser.
C’est la fin de l’Empire austro-hongrois et le début de la Seconde Guerre mondiale. Mais dans le cœur de ces deux hommes, c’est surtout la fin de l’attente et le temps des réponses. Néanmoins, que vaut la vérité quand, à plus de soixante-quinze ans, les passions demeurent derrière nous ?
Chef-d’œuvre narratif mené par une main de maître, la symphonie nostalgique de l’attente et des retrouvailles résonne dans nos cœurs jusqu’à la dernière ligne.
« Le souvenir est un crible merveilleux qui filtre tout. En dix ou vingt ans, on découvre que de grands événements n’ont laissés aucune trace en vous. Mais, un jour, nous nous rappelons une chasse ou une certaine page dans un livre, ou cette pièce-ci. »
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Paru en octobre 2003 – 224 pages