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Joy Crookes, neo-soul à fleur de peau

24 septembre 2021
Par Julien D.
Joy Crookes, neo-soul à fleur de peau

Nouvelle sensation venue des quartiers métissés et fertiles en musiciens du sud de Londres, Joy Crookes ne mâche pas ses mots mais vous les débitent ou vous les murmurent comme une chanteuse accomplie traînant l’ expérience d’une déjà longue carrière. Raté, 22 printemps au compteur et un tout premier album, Skin. Soul orchestrée, pop minimaliste, glissements dub ou hip-hop habillent une plume habile, intime en mode prose-combat. Présentations !

Cette nouvelle sensation venue des quartiers metissés et fertiles en nouvelles têtes de south-London est apparu sur nos écrans radars en 2017 avec un titre magnifiquement interprété pour le compte de la désormais célèbre chaine You Tube « Colors ». A seulement 22 ans Joy Crookes est sur le point de publier un premier longplayer comme on qualifie outre-manche le format album : Skin est prévu pour la mi-octobre.

Ce petit détail n’est finalement pas que linguistique. A l’heure du dictat des plateformes et du single roi, le fait de publier et de se positionner sur un format long de type album a son importance quand on veut aborder le sujet de cette nouvelle voix de la soul contemporaine.  

Self-control ! 


Foncièrement attachée à l’indépendance artistique, questionnant le sujet de/des identité(s) multiple(s), elle lâche en interview à qui veut bien l’entendre qu’elle ne veut pas être considérée comme une chanteuse à single ou à tube du moment. Un format qui pourrait être considéré comme LA strategie  pour faire tourner les compteurs des vues. Déjà nominée aux Brit’ Awards, Joy Crookes voit plus loin et s’en donne les moyens. Sa démarche est beaucoup plus intime qu’un façonnage en règle par un producteur averti qui verrait en Joy Crookes un pactole assuré (elle chante bien, elle est jeune, elle est jolie, le “produit” parfait en quelque sorte)  

A l’image d’autres voix britaniques catalogués soul de ces dernieres années (Lianne La Havas, Jorja Smith, Celeste…), Joy Crookes est auteure, compositrice et interprète. Le soin donné à ses clips qui incorporent beaucoup d’éléments de sa double culture et de son environnement direct (la réalité socio-culturelle de son quartier) comme ces multiples textures musicales aux arrangements inspirés, illustrent bien le tempérament et la ligne artistique de cette londonienne pur jus qui s’inscrit dans une démarche générationnelle qu’on retrouve chez ses consoeurs pré-citées.  


London Calling


Britannique, il ne pouvait en effet ne pas en être autrement. Fruit d’un métissage propre aux pays du Commonwealth (une mère d’origine bangladaise, un père irlandais), c’est donc bien à Londres que Joy Elizabeth Akhter Crookes (à l’etat civil) a vu le jour et grandi. Et à l’écoute de sa musique, difficile d’ailleurs de songer à une autre base que cette ville dont l’histoire musicale riche en vibrations semble avoir fortement influencé la jeune chanteuse. 

Soul orchestrale, pop minimaliste, glissements dubhip-hop et même des reflets jazz en pointillé, cette fan d’Ertha Kitt ne vous laissera surement pas indifférent. Si vous ne connaissez pas encore la joie de connaitre cette Joy, Skin pourrait bien être votre porte d’entrée…Et vous aurez du mal à la refermer, parole de converti. 

 

Retrouvez Skin dans les 10 albums du mois d’octobre

Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
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