LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Marceline B. (Ile de France). Place aux immortels traite d’une page mal connue de notre histoire : le rôle des gendarmes pendant la Première Guerre mondiale. Ce qu’on en sait est presque uniquement négatif : les gendarmes, ce sont les cognes, ceux qui obligent les soldats à se battre, au besoin en usant de la force. Immortels, parce que jamais obligés d’aller au front. Mais Cognard nous oblige à un pas de côté par rapport aux idées reçues.
Place aux immortels
Le coup de cœur de Marceline B. (Ile de France)
Un potentiel romanesque évident !
Il faut dire que ce roman est remarquablement documenté et précis sur le contexte historique. Il permet d’exploiter idéalement le potentiel romanesque évident des gendarmes : ce sont des militaires, si bien que le reste de la population les perçoit comme appartenant à l’armée ; mais ils sont les « cognes » et à ce titre, le reste de l’armée les met à part. Ni d’un côté ni de l’autre : où sont-ils ?
Un héros auquel il est facile de s’identifier
Le gendarme héros de l’histoire, Cognard, sait très bien où il est et qui il est, lui. Et cela tombe bien, quand il faut à la fois se faire respecter de ceux qu’il a sous ses ordres, et de ceux qui vont au front. Alors il déploie des méthodes d’encadrement dont les ressources humaines d’aujourd’hui pourraient largement s’inspirer : implication personnelle, humanité et empathie.
Une intrigue quasi policière
Mais aussi, quand il se trouve face à une situation trouble où il soupçonne des meurtres maquillés en suicides, ce positionnement clair lui permet de garder le cap : ce n’est pas parce que c’est la guerre que tout devient justifiable. Le roman se double donc d’une enquête quasiment policière… et pour savoir comment elle se résout, il ne vous reste plus qu’à le lire !
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Paru le 18 mars 2021 – 384 pages