Sorti à l’été 2001, Origin of Symmetry a propulsé Muse sur le devant de la scène. Ce deuxième album dessinait les différentes directions musicales que le groupe allait prendre par la suite, entre rock tranchant et orchestration symphonique. Toujours aussi influent sur le rock européen, le disque fait l’objet d’une réédition anniversaire bienvenue, Origin of Symmetry (XX Anniversary RemiXX).
Muse, sensation du rock fin de siècle/début de millénaire
En 1999, le premier album de Muse, Showbiz, installait un nouveau trio dans le paysage musical anglais. Bien des critiques y voyaient alors la continuation du grand groupe post-britpop de l’époque, Radiohead. Plus volontiers enclin à citer Rage Against the Machine ou Queen parmi ses influences, Matthew Bellamy, accompagné de ses deux compagnons Christopher Wolstenholme et Dominic Howard, posait en réalité les jalons d’un style à part.
C’est véritablement avec Origin of Symmetry que Muse prenait son autonomie vis-à-vis du paysage musical british des années 1990. Sorti après deux ans de tournée, un succès fou en Europe, le groupe y imposait sa vision du rock. Les riffs incisifs du premier album s’y trouvaient bien sûr, sur des titres tranchants (Plug in, Baby, Citizen Erased), mais ils étaient flanqués cette fois de parties de piano encore plus majestueuses, telles l’introduction de New Born ou la ritournelle de Bliss.
Ce deuxième disque changeait la donne : Muse n’était plus ce petit groupe indé, presque pop, comparable aux trios en pleine émergence à la charnière des années 1990-2000, façon Placebo ou JJ72. Ils avaient trouvé leur voie : sous la houlette de Matthew Bellamy, on parlait désormais d’un rock influencé par Rachmaninov, on redécouvrait en survitaminé un vieux hit jazz (Feeling Good), on s’apprêtait, en fait, à vivre la révolution Muse.
Vingt ans plus tard, Origin of Symmetry remixé
Cet été, le deuxième disque de Muse est à revisiter : Origin of Symmetry (XX Anniversary RemiXX) offre un nouvel éclairage à l’album culte des Britanniques. Pour l’occasion, le trio s’est replongé dans ses archives, a repensé la dynamique de son opus, avant de réarranger certaines parties. De quoi laisser entendre une version modernisée, mais fidèle, de ce classique du rock des années 2000.
Cette réécoute s’avère d’autant plus intéressante que, rétrospectivement, l’album a été en avance sur son temps. Petit à petit, Muse a en effet donné le la dans le milieu rock et fait évoluer ses sonorités. Dès Absolution, en 2003, les machines et les orchestrations à cordes devenaient plus prépondérantes encore, à mesure que la sophistication du groupe progressait encore.
En 2009, avec le concept album The Resistance, ou en 2015 sur Drones, les trois musiciens ont accentué le caractère de « grande pompe » de sa musique. Electro, écriture symphonique ont même, ça et là, pris toute la place, par rapport à la spontanéité rock des deux premiers disques. Et tout était déjà là sur Origin of Symmetry, à partir duquel le groupe a construit une légende toujours vivante !
