LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne St Hilaire). E. M. Forster (1879-1970) est un romancier mais surtout un novelliste britannique. L’adaptation cinématographique de La Route des Indes l’a sorti de l’anonymat en France. Ecrit en 1909, à une époque où les avancées techniques, synonymes de progrès étaient louées de tous, ce récit qui pointe les dérives engendrées par une automatisation à outrance, était à contre-courant.
La machine s’arrête
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne St Hilaire)
E. M. Forster (1879-1970) est un romancier mais surtout un novelliste britannique. L’adaptation cinématographique de La Route des Indes l’a sorti de l’anonymat en France. Ecrit en 1909, à une époque où les avancées techniques, synonymes de progrès étaient louées de tous, ce récit qui pointe les dérives engendrées par une automatisation à outrance, était à contre-courant.
Une société lourdement artificialisée
Vashti est heureuse, elle vit sous terre dans une alvéole, petite chambre où il y a un seul meuble : un fauteuil très confortable. Elle a toute sorte de boutons à portée de main. Dès qu’elle veut quelque chose, elle appuie sur une touche. Devant elle, un immense écran lui permet de s’informer et de se cultiver. Un seul livre à sa disposition : la notice de la « Machine » qui maintenant régit toutes les interactions entre humains. Kuno, le fils adulte de Vashti, vit dans une autre alvéole de l’autre côté de la terre et il voudrait voir sa mère. Vashti est très réticente à l’idée de voyager surtout que Kuno met en doute les bienfaits de la « Machine », il est menacé de « sans-abrisme », c’est-à-dire d’être délogé et rejeté.
Un récit prémonitoire
Avec une préscience étonnante, l’auteur décrit nos travers actuels : la déshumanisation, l’art des lettres en déclin, une sédentarité extrême qui atrophie les muscles et réduit considérablement les capacités physiques, une connexion en remplacement de tout lien social. Chacun se méfie de l’autre et surtout des idées nouvelles.
Espérons que nous nous en sortirons mieux que les héros.
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Parution le 10 septembre 2020 – 112 pages