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On a testé pour vous Rustler : Grand Theft Horse sur PS5
Alors que certains l’avaient découvert sur PC au début de l’année 2021, Rustler : Grand Theft Horse s’offre désormais à un public beaucoup plus large en sortant sur toutes les consoles, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch. Une bonne occasion pour se plonger dans ce GTA-like médiéval complètement barré, et de vous livrer nos impressions dans ce test, réalisé sur PS5 !
Un festival d’anachronismes et de références à GTA
Tout est dans le titre. Rustler : Grand Theft Horse est une parodie médiévale de l’une des franchises de jeux vidéo les plus célèbres de l’histoire du média : GTA. Alors bien sûr, dans la mesure où Jutsu Games n’a clairement pas les mêmes moyens que Rockstar Games, il ne faut pas vous attendre à y retrouver les mêmes standards de qualité. On se replonge plutôt dans les origines de la série parodiée, avec une vue du dessus, aucun doublage et une map à taille humaine. Mais tous les principes basiques qui ont fait de la franchise GTA ce qu’elle est aujourd’hui sont conservés : Rustler est un jeu d’action-aventure qui se déroule dans un monde ouvert, dans lequel vous allez pouvoir faire diverses rencontres pour avancer dans une quête principale, largement accompagnée par de nombreuses quêtes secondaires et autres activités annexes.
En guise de héros, même si vous allez le comprendre, le qualificatif n’est certainement pas approprié, vous incarnerez Guy, un paysan bien plus intéressé par les litres de bières qu’il pourra s’envoyer le soir venu, plutôt que par le labour de ses terres dont il devra s’occuper la journée sous peine de prendre une trempe de sa chère maman. Mais loin d’être uniquement préoccupé par la boisson, Guy a bien sûr d’autres passions, toutes aussi intellectuelles : l’argent et la bagarre. Forcément, lorsqu’il entend parler d’un grand tournoi organisé par le roi, mettant en jeu la main de sa fille, Guy y voit une belle occasion d’allier travail et plaisir. Mais le tournoi n’est évidemment pas ouvert aux gueux dans son genre. Vous allez donc devoir multiplier les quêtes pour trouver le moyen de vous incruster dans cette festivité, habituellement réservée aux preux chevaliers.
Vous voilà donc lâché dans un monde ouvert qui repose exactement sur le même principe que GTA. Vous serez libre de vous y balader et d’y faire toutes les bêtises possibles, et d’aller à la rencontre de différents personnages qui auront besoin de votre aide. Car visiblement, l’amour de Guy pour l’argent et la baston est assez connu. Et les différents habitants n’hésiteront donc pas à vous confier le sale boulot, sur un modèle assez classique : aller zigouiller tel ou tel sacripant, obliger untel à rembourser ses dettes, voler le cheval d’un autre, etc…
Rien d’incroyablement original donc, mais le propos du jeu n’est pas là. Tout repose sur l’ambiance qu’il arrive à installer, et les innombrables références à GTA qu’il propose. On y retrouve beaucoup d’éléments graphiques particuliers, comme la mini-map ou encore les différents titres des missions et les affichages lorsqu’elles sont réussies. Comme dans GTA, la multiplication des bêtises entraînera l’arrivée de la garde locale, dont les chevaux sont subtilement équipés de gyrophares tout ce qu’il y a de plus modernes. Pour les calmer, vous connaissez la recette : on entre dans un « garage », qui pourra repeindre votre cheval d’une autre couleur, avec le bruit si caractéristique de la bombe de peinture, afin de tromper la police à vos trousses.
Au-delà de tous ces clins d’oeil très réussis et toujours amusants, l’humour du titre repose beaucoup sur les anachronismes qui se multiplient tout au long de l’aventure. Les murs d’enceinte de la ville sont couverts de tags insultant le roi, les ménestrels sont plus à l’aise avec le beatbox qu’avec les comptines, et le langage utilisé par la population ressemble certainement plus à des conversations actuelles qu’à des préoccupations de paysans au Moyen-Age.
Un gameplay un peu moyenâgeux
Si le modèle des différentes quêtes est un poil répétitif, elles sont toutes originales et intéressantes grâce aux dialogues entre les personnages, plutôt bien écrits et souvent drôles. Car si Guy fait office de star dans le domaine, le niveau intellectuel et moral de l’ensemble de la population que vous allez croiser repose à peu de choses près sur les mêmes bases. Qu’il s’agisse de la quête principale ou des missions secondaires, elles sont toujours bien amenées et cohérentes avec le scénario global du titre.
En ce qui concerne le gameplay, la prise en main est plutôt instinctive et accessible. On se familiarise rapidement avec l’ensemble des mouvements que l’on peut faire avec notre bon vieux Guy, et aucune mécanique ne demande de longues heures d’entraînement. En revanche, on pourra regretter des mécaniques un peu rustres, sur les combats et les déplacements principalement. Même après quelques heures de jeu, on se retrouve souvent surpris de ne pas pouvoir passer par tel ou tel endroit, bloqué par un environnement un peu rigide. Dans Rustler, on se déplace à pied, à cheval ou en charrette, qui propose d’ailleurs un délicieux bruit de camion poubelle lorsque vous enclenchez la marche arrière. Et il faut bien reconnaître que certains trajets à cheval ne seront pas aussi fluides et réalistes que dans Red Dead Redemption, ce qui semble bien normal au regard du faible budget de développement du titre.
Pour les combats, c’est un peu la même musique. Tout est accessible et facile à prendre en main. En revanche, ne vous attendez pas à des déplacements aussi dynamiques et fluides que sur Hades. Le tout est assez rigide, et pourra se révéler un peu frustrant pour les joueuses et les joueurs qui ont envie de faire parler leur skill en se lançant dans des affrontements à un contre huit. Mieux vaut privilégier l’esquive et les un contre un.
Pour s’équiper, Guy trouvera rapidement des armes, qui lui seront confiées pour exécuter telle ou telle quête, ou encore en se baladant un peu partout sur la map, qui cache certains trésors. Simple planche de bois, épée, bouclier, arbalète, il y en a pour tous les goûts, et même pour le mauvais : le lancer de bouse de vache est une arme à distance particulièrement efficace. D’ailleurs, comme pour le reste de vos compétences, vous allez pouvoir vous améliorer dans le domaine, en accumulant des points à dépenser, représentés par des fers-à-cheval. Vous en gagnerez en effectuant différentes missions, ou en trouvant ceux qui sont éparpillés un peu partout sur la carte. Il faudra les dépenser dans un arbre de compétence très classique et accessible, afin de progresser dans différents domaines comme le combat, la santé ou les déplacements, pour un petit aspect RPG très bienvenu sans être trop lourd.
Certaines quêtes annexes ressemblent plus aux activités annexes que l’on peut retrouver dans un GTA. Différentes courses de chevaux sont ainsi proposées un peu partout sur la map. Une bonne occasion de varier un peu les plaisirs après deux ou trois quêtes reposant sur le même schéma. Pour autant, il serait difficile de dire qu’on a le temps de s’ennuyer dans Rustler : l’aventure se boucle en un peu plus d’une dizaine d’heures de jeu.
Une ambiance travaillée et cohérente
Vous l’aurez compris, Rustler est un jeu qui se consomme plus pour son ambiance et son propos que pour son gameplay. Et à ce petit jeu-là, le titre de Jutsu Games brille par le soin apporté aux détails. Les décors fourmillent de petits ajouts qui, sans nécessairement attirer l’attention au premier abord, participent clairement à l’établissement d’une ambiance toujours drôle et travaillée. Si on est évidemment loin d’une claque graphique, même sur console next-gen, c’est largement suffisant pour donner l’envie aux joueuses et aux joueurs de se lancer dans l’exploration de la map, pour profiter de la liberté offerte par le jeu.
La musique est particulièrement agréable et colle aussi parfaitement avec le ton général du jeu. Tous les effets sonores du jeu sont très réussis, et sont aussi très souvent des références à GTA.
Dans l’ensemble, Rustler est donc une belle réussite, à condition de considérer le jeu tel qu’il est : un jeu à petit budget, dont l’objectif est de proposer un hommage à la mythique série des GTA, sans grande prétention. Si vous n’êtes ni un amateur ou une amatrice de la franchise, ni de l’humour un peu gras, passez votre chemin. Si en revanche vous voulez retrouver le goût d’un GTA-like en profitant d’une petite aventure courte mais savoureuse, vous pouvez foncer sur Rustler : Grand Theft Horse.
Ce qu’il faut retenir :
– Une parodie médiévale de GTA
– Un gameplay un peu rigide mais accessible
– Un humour un peu gras mais efficace
– Un univers cohérent et travaillé