LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). Tous les employés de Jonathan Alkaitis connaissaient la nature criminelle de leur travail. Comment ont-ils pu accepter la situation ? Et où commence la corruption ? On est au milieu de ce roman foisonnant, un peu perdus au départ par la complexité du montage, puis complètement inconditionnels de ce style brillant.
L’hôtel de verre
Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)
Tous les employés de Jonathan Alkaitis connaissaient la nature criminelle de leur travail. Comment ont-ils pu accepter la situation ? Et où commence la corruption ? On est au milieu de ce roman foisonnant, un peu perdus au départ par la complexité du montage, puis complètement inconditionnels de ce style brillant.
Le monde de la finance
L’histoire est inspirée de l’arnaque financière de Madoff et on apprend beaucoup sur la pyramide de Ponzi et son montage frauduleux. La culpabilité est à son comble, la responsabilité de chacun est interrogée. L’hôtel de verre est lui aussi au centre du livre, les personnages vont s’y retrouver à un moment ou à un autre. Isolé, luxueux, accessible seulement en bateau, il devient la métaphore du monde de la finance, monde de reflets, où la réalité devient hasardeuse : « Il fallait qu’un grand nombre croient à une histoire qui, en réalité, ne tenait pas debout. Mais comme tout le monde gagnait de l’argent, nul ne s’en souciait. »
Une vie alternative
Emily St John Mandel met en scène un grand nombre de personnages, hantés par les vies qu’ils auraient pu vivre quand l’occasion se présentait ; des vies alternatives où le monde se transforme en pièce de théâtre. Tout est enchevêtré : les différents points de vue, les dates, les personnages, comme un puzzle audacieux qu’il conviendrait de terminer, ou comme une construction subtile et virtuose. Le rêve américain est à moitié décimé. L’auteur parvient à créer une atmosphère tendue et un suspense permanent, bien que tout soit flou et trouble.C’est du grand art. Le royaume de l’argent ramène par comparaison au royaume des laissés pour compte, des accidentés de la vie. Ce livre fascine et inquiète. Ou plutôt il envoûte.
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Parution le 3 mars 2020 – 400 pages
L’Hôtel de verre, Emily St. John Mandel (Rivages) sur Fnac.com
