LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C.(Castelnau). Comment Rose va-t-elle retrouver sa mère disparue lorsqu’elle avait un an, et comment va-t-elle s’y prendre, alors qu’un seul indice lui a été rapporté ? Sa mère connaissait Constance Holden, écrivaine à succès et qui depuis n’a plus publié. Dans Les Secrets de ma mère, Jessie Burton nous propose de suivre l’enquête de Rose …
Les secrets de ma mère
Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)
Comment Rose va-t-elle retrouver sa mère disparue lorsqu’elle avait un an, et comment va-t-elle s’y prendre, alors qu’un seul indice lui a été rapporté ? Sa mère connaissait Constance Holden, écrivaine à succès et qui depuis n’a plus publié. Dans Les Secrets de ma mère, Jessie Burton nous propose de suivre l’enquête de Rose …
Une histoire, deux époques
Un livre en deux temps : le présent où Rose se débat entre son compagnon peu investi, sa belle-famille culpabilisante, ses amies plus ou moins dévouées, et sa quête pour retrouver sa mère. Elle parvient à rencontrer Connie, qui cherche une personne pour l’aider à rédiger ses textes. Rose devient donc Laura et s’invente une identité qui devrait lui permettre d’arriver jusqu’à sa mère. L’idée de faire un parallèle entre le roman qu’écrit Connie et la vérité sur sa mère s’insinue en elle, comme l’idée que les écrivains « incorporent un peu d’eux-mêmes dans leur fiction ». On suit en alternance le passé où Elise est follement éprise de Constance, plus mûre, enthousiaste, performante, envoûtante. Les deux histoires se mêlent, Hollywood, l’Angleterre, la France. Constance et Elise partent aux Etats-Unis où le livre de Connie doit être adapté au cinéma. Tandis que l’une s’épanouit dans ce milieu artificiel, l’autre semble prise au piège, comme une simple spectatrice, jusqu’à ce que la vedette du film parvienne à les séparer. L’aller retour entre les deux époques permet la montée d’une tension enthousiasmante.
Beaucoup d’interrogations
Les deux histoires se superposent, s’entremêlent, se recoupent, pour n’en faire plus qu’une, sans qu’on s’en aperçoive, seulement guidée par des interrogations : l’angoisse de la maternité, l’abandon, le risque de perdre une chose, ou le risque de regretter un choix : « les malentendus les plus profonds,les plus enfouis,les plus interminables ».
L’écriture de Jessie Burton diffuse un charme particulier et délicat, l’émotion est à fleur de peau. Les femmes et la vie des femmes y sont très fortes : leur place dans le monde, le féminisme, l’art, tout est analysé avec subtilité. Et le souffle romanesque pour soutenir le tout nous emporte pour un bon moment.
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Parution le 3 septembre 2020 – 512 pages