Depuis 2005 avec Je préfère qu’on reste amis…, Olivier Nakache et Éric Toledano enchantent un public toujours plus nombreux, grâce à leurs comédies souvent sociales et parfois dramatiques. Avec En thérapie, leur série événement sur les traumatismes post-Bataclan, ils déclinent la recette intouchable qui a fait leur notoriété au cinéma. En voici quelques ingrédients.
Un duo de réalisateurs pour un travail choral
Depuis leur rencontre en 1995, Olivier Nakache et Éric Toledano ne se sont plus quittés. Passionnés de cinéma, leur chemin les mène tous deux à la réalisation. Et après plusieurs courts-métrages, ils s’attaquent à leur premier long en 2005 avec Je préfère qu’on reste amis…, une comédie avec Gérard Depardieu et Jean-Paul Rouve. Un essai peu concluant. Sur leurs films suivants, ils vont alors s’attacher à créer un esprit de troupe. Les acteurs font corps, ensemble, autour d’un sujet commun. C’est le cas dans Nos jours heureux, Tellement proches, Le Sens de la fête, Hors normes ou encore la série En thérapie.
Ils vont travailler avec des comédiens récurrents, Omar Sy en tête, lui qui sera de tous leurs films, de Nos jours heureux à Samba, en passant par Intouchables qui va le stariser. Mais même quand leurs films sont portés par une ou plusieurs têtes d’affiche, ces dernières sont à chaque fois entourées d’un groupe : de la brigade du Sens de la fête aux adolescents autistes de Hors normes, en passant par les enfants turbulents de Nos jours heureux. C’est grâce au groupe que les individualités peuvent émerger.
Des sujets de société
Surtout, si les films de Nakache et Toledano fonctionnent, c’est parce qu’ils sont ancrés dans le réel, dans le vécu. Ils ont tous les deux connu les colonies de vacances, ce sera le thème central du court-métrage Ces jours heureux, devenu long en 2006 avec Nos jours heureux. Intouchables, et ses presque 20 millions d’entrées, est tiré d’une histoire vraie, celle de Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique fortuné nouant une relation d’amitié avec son aide à domicile.
Quant à Samba, le film s’intéresse au monde des sans-papiers et des travailleurs clandestins, tandis que Hors normes s’inspire du travail d’éducateurs et d’associations qui existent réellement. La série En thérapie revient sur les attentats du Bataclan de novembre 2015 et des conséquences psychologiques qu’ils ont entraîné sur les patients d’un psychanalyste.
Des comédies teintées d’émotion
Si les premiers films du duo étaient des comédies pures, Nakache et Toledano vont veiller progressivement à ajouter des couches dramatiques à leurs scénarios. Driss, l’aide à domicile d’Intouchables sort ainsi de prison et ne semble pas avoir réglé son passé. Les protagonistes principaux de Samba se débattent dans leur vie quotidienne et jouent avec le feu jusqu’au point de non-retour. Les éducateurs de Hors normes expriment les difficultés de leur métier et le manque de moyens de leurs associations, souvent oubliées.
Et avec En thérapie, les deux réalisateurs s’autorisent à aller plus profondément encore dans le drame. Cette fois-ci, c’est le rire qui devient secondaire. L’émotion n’est plus tapie dans l’ombre. Elle est là, tout du long. Le début d’une nouvelle ère plus sombre pour le duo ?
