LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint Hilaire). Est-ce que les écrivains sont des visionnaires ? Leur sensibilité souvent exacerbée leur permet-elle de deviner les événements avant qu’ils ne se produisent ? Savent-ils mieux reconnaître et décrypter les signes avant-coureurs de l’Histoire ? Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor est un texte prémonitoire qui nous interroge à ce propos.
Inconnu à cette adresse
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint Hilaire)
Est-ce que les écrivains sont des visionnaires ? Leur sensibilité souvent exacerbée leur permet-elle de deviner les événements avant qu’ils ne se produisent ? Savent-ils mieux reconnaître et décrypter les signes avant-coureurs de l’Histoire ? Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor est un texte prémonitoire qui nous interroge à ce propos.
En quelques lettres, tout est dit
Ce petit livre a été écrit en 1938. Deux amis allemands sont partis faire fortune aux Etats-Unis après la guerre de 1914-1918. Ils ont monté une galerie d’art en Californie, leurs affaires sont florissantes. L’un d’eux décide de rentrer en Allemagne au début des années 30 pour ouvrir une succursale. Une correspondance va s’instaurer entre les deux hommes de 1932 à 1934. La montée du nazisme y est décrite de manière saisissante. Le style est dépouillé à l’extrême, l’enchainement suit une mécanique implacable, jusqu’à la chute finale. C’est bref, concis et terriblement efficace. Le message est clair et sans ambiguïté, il est clairvoyant sur le régime d’Hitler et l’Holocauste. Malheureusement, une fiction ne change pas le cours de l’Histoire.
Une écrivaine reconnue tardivement
Kressmann Taylor (1903-1996), est une auteure américaine d’origine allemande. Après des études de littérature et de journalisme, elle travaille dans la publicité, puis elle se marie et devient mère au foyer. Elle commence alors à écrire des petits textes. Son prénom est Kathrine, mais pour être publiée, son éditeur et son mari lui font prendre un prénom masculin. Ces histoires sont trop fortes pour être écrites par une femme ! A partir de 1947, elle enseigne à l’université, et sera la première femme à obtenir le statut de professeur titulaire. Elle a assez peu publié. Ces textes sont redécouverts en 1995, elle est traduite en français en 1999.
—
Parution le 3 mars 2012 – 96 pages