Que se passe-t-il pour les parents quand les enfants grandissent et qu’ils quittent le nid ? C’est l’expérience qu’a voulu raconter Philippe Besson dans son nouveau roman, Le dernier enfant, dans lequel il aborde la solitude d’une femme.
Le dernier enfant, le roman où tout bascule
La vie d’Anne-Marie ne sera jamais plus comme avant. En montant dans son utilitaire ce jour-là, elle accompagne son fils Théo vers une toute nouvelle existence. Son plus jeune enfant devient en effet étudiant, après avoir rêvé d’émancipation. Du même coup, la maison familiale se vide. Et la mère se retrouve désormais à devoir réinventer son intimité avec son mari Patrick, alors même qu’une certaine nostalgie s’empare de cette femme qui n’a pas vu le temps passer…
Philippe Besson nous propose de passer vingt-quatre heures dans la tête d’Anne-Marie avec son nouveau roman, Le dernier enfant. Outre le choc de la « séparation » d’avec son petit dernier, l’héroïne se remémore durant cette courte période les souvenirs de son passé. Sa vie de femme autant que l’existence de la famille ne cessent de lui apparaître, au détour d’une parole de Théo, d’un détail. Des réminiscences qui structurent un récit s’interrogeant à la fois sur le passé irrésolu, le présent fugace, et surtout l’avenir incertain. Car Le dernier enfant, par le biais de la capacité d’analyse de Philippe Besson, s’avère être un livre sur le passage d’étape, le changement de paradigme. D’une situation habituelle, et somme toute banale, l’écrivain multiplie les enjeux et les projections possibles, dans un récit maîtrisé qui cultive l’empathie des lecteurs.
Philippe Besson, tendresse et politique
Inspiré pour ce nouveau roman de sa propre relation à sa mère lors du départ de la maison familiale, Philippe Besson continue à façonner le volet intimiste de son œuvre. Ces dernières années, avec sa trilogie autobiographique Arrête avec tes mensonges, Un certain Paul Darrigrand et Dîner à Montréal, l’écrivain a davantage exploré les étapes qui jalonnent une vie. Il y développe ainsi son acuité et son goût pour la nostalgie et la mémoire, comme l’atteste à nouveau Le dernier enfant.
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Parution le 7 janvier 2021 – 208 pages
Le dernier enfant, Philippe Besson (Julliard) sur Fnac.com
