Comme les Dassin ou les Delpech, Bénabar offre un répertoire simple (attention pas simplet), proche de la réalité, de la vraie vie dont les histoires mettent en scène des personnages vrais, entiers, attendrissants parfois burlesques à leur dépend. C’est ainsi que depuis plus de 20 ans, Bénabar s’inscrit dans la lignée des artistes populaires au sens noble du terme. Le 29 janvier sortira son neuvième album Indocile heureux. L’occasion pour nous de revenir sur un artiste, désormais incontournable.
Un succès crescendo
Bruno (son vrai prénom) a grandi dans une famille où l’art était présent : une mère libraire et un père, régisseur. C’est d’ailleurs dans ce métier qu’il débute, scénariste aussi, puis plus tard une fois sa carrière lancée, de temps en temps acteur (Incognito, Beaux-parents, Le secret d’Elise, …). Cepandant la chanson n’étant pas loin dans son esprit de jeune adulte, c’est cette dernière qui va marquer le pas dans sa carrière. Fasciné par le monde du cirque, des clowns, c’est en duo (Patchol et Barnabé) qu’il commence à se produire dans les bars et sur de petites scènes. Puis c’est avec ses associés qu’il sort son premier album , La p’tit monnaie, au succès loin d’être retentissant.
Le succès arrive crescendo. D’abord d’estime, puis reconnu à la fois par le public et la profession, Bénabar s’installe lentement mais durablement dans la chanson française en en devenant l’une de ses têtes de proue. Depuis Les risques du métier et surtout Reprise des négociations où il explose au grand public, le succès ne s’est jamais vraiment démenti.
Qu’est-ce qui plaît tant au public ?
Peut-être sa manière, bien à lui, sans fanfare, à part celle qui l’accompagne musicalement, de traiter le quotidien dans ce qu’il a de plus banal et d’universel. En nous décrivant les différentes étapes de la vie, des faits anodins du quotidien comme un dîner où on ne veut pas aller (Le Dîner), un anniversaire raté (Bon anniversaire), un départ à la retraite (Monsieur René) ; Bénabar, avec les traits d’humour et d’autodérision qui le caractérisent, nous décrit la vraie vie, la nôtre, une manière ainsi de s’y reconnaître facilement et d’être plus directement touché.
La musique est, elle aussi, simple. On retrouve son amour du cirque dans cette prégnance des cuivres façon fanfare. Elle est festive, joyeuse, parfois mélancolique quand le piano-voix s’invite. Elle nous permet toujours de voyager facilement au coeur des histoires qu’il nous conte.
L’indocile heureux est de retour
Cette belle histoire d’amour entre Bénabar et le public n’est pas prête de s’arrêter tant le prochain album, prévu donc pour le 29 janvier 2021, nous invite à lâcher prise. On aime déjà le titre et la pochette. Le titre définit bien l’homme et l’artiste qu’est Bénabar, un clown à la fois drôle et sensible, doux et espiègle, rêveur et rebelle. Et la pochette poursuit très bien cette idée. Les thèmes abordés sont le temps qui passe, l’amour, le couple, la famille ; des thèmes que l’artiste affectionne. Pourtant enregistré avant la pandémie mais retravaillé depuis, cet album fleure bon le bonheur, le vrai et l’amour, essentiel à toute vie.
On retrouve la finesse de sa plume, des mélodies joyeuses et une galerie de personnages.
« Je suis très romantique mais pas forcément romantique à l’eau de rose. On peut être romantique rigolo. Sans jouer du violon, on peut jouer de la trompette ! Je trouve que ça manque un peu de romanesque, de gens qui s’embrassent sous la nuit, ce n’est pas sirupeux, ça peut être assez beau. J’aime les poètes romantiques, le côté grands sentiments, la vie, la mort, la falaise battue par les vents, j’aime cette imagerie-là » a-t-il dit dans une vidéo partagée sur Instagram. Il aime les « sentiments incontrôlés » qui bouleversent des vies et peuvent créer de belles histoires, pour paraphraser son dernier single.
Qu’on les aime ses histoires et ses personnages. Sans aucun doute, certaines de ses chansons ont bouleversé la vie de quelques-uns et quelques-unes. C’est ça, la valeur d’un artiste populaire, rentrer dans nos vies.