Clémence s’installe dans une nouvelle maison, elle a changé de ville, de travail (elle est boulangère). On comprend très vite qu’elle a fui quelque chose, ou quelqu’un, une situation pénible qui l’a traumatisée. Sandrine Collette va tout nous dire, par petites touches, ménageant surprises et effets, jusqu’au dénouement inattendu.
Clémence s’installe dans une nouvelle maison, elle a changé de ville, de travail (elle est boulangère). On comprend très vite qu’elle a fui quelque chose ou quelqu’un, une situation pénible qui l’a traumatisée. Sandrine Colette va tout nous dire, par petites touches, ménageant surprises et effets, jusqu’au dénouement inattendu.
L’emprise
Clémence a fui un homme, Thomas, qui l’a gardée sous son emprise durant plusieurs années. Il a fait le vide autour d’elle : plus que lui et Clémence. Clémence, cette petite chose un peu minable, pas jolie, insignifiante, trop maigre, qui ne serait rien sans Thomas, même si Thomas l’humilie, la fait souffrir. Il souffle le chaud et le froid, a réussi à se rendre aussi indispensable qu’une drogue, qui vous détruit mais dont on ne peut se passer. Et Clémence, dont l’enfance ne fut pas facile, est la victime toute trouvée pour ce prédateur sadique et manipulateur.
Le salut
Comment Clémence a-t-elle réussi à s’échapper ? Grâce à son amie Manon, la seule qui lui reste, et grâce à un dernier sursaut, l’instinct de survie sans doute… Sandrine Colette décrit la souffrance, la solitude de cet animal blessé, introverti, écorché vif, qui progressivement surmonte le traumatisme. Des rencontres, de nouvelles amitiés vont l’y aider. Mais surtout il y a chez Clémence une rage, une sauvagerie cachée, une colère… Avantage ou handicap ?
Dans ce thriller psychologique, on vit en tête à tête avec l’héroïne. Sandrine Colette dépeint très bien le phénomène de l’emprise, de la difficile guérison qui n’a rien à voir avec l’oubli. On a peur pour Clémence, on craint qu’elle fasse une bêtise, que Thomas la retrouve, qu’elle ne s’en sorte pas. On souffre avec elle, on se réjouit de ses progrès et c’est quand on pense l’histoire terminée, de façon d’ailleurs un peu « rose bonbon », que l’autrice noircit ce tableau idyllique et nous réserve une petite surprise de dernière page…
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Parution le 6 janvier 2021 – 300 pages